Affaire Woerth-Bettencourt : « Le Monde » a déposé plainte

mercredi 22 septembre 2010.
 

Le quotidien accuse l’Elysée d’avoir commandité une enquête pour identifier la source d’un de ses journalistes. L’existence de l’enquête est maintenant établie, pas l’ordre de l’Elysée.

Mes Yves Baudelot et Catherine Cohen-Richelet, avocats du Monde, ont déposé ce lundi auprès du parquet de Paris la plainte contre X annoncée par le journal le 13 septembre pour violation du secret des sources dans l’affaire Woerth-Bettencourt, a fait savoir le quotidien.

Après avoir découvert qu’une enquête des services de renseignement avait été menée pour déterminer qui informait l’un de ses journalistes sur l’affaire, Le Monde avait accusé l’Elysée de violation du secret des sources.

Selon le Monde, « ordre » aurait été donné à la Direction générale de la police nationale (DGPN) d’identifier l’origine des fuites qui ont permis au quotidien de révéler, le 18 juillet, des extraits de la déposition de Patrice de Maistre, l’homme de confiance de Liliane Bettencourt. Un magistrat conseiller de la garde des Sceaux, David Sénat, en a fait les frais fin juillet : il a été chargé début septembre d’une « mission de préfiguration de la cour d’appel de Cayenne », en Guyane.

Frédéric Péchenard, patron de la DGPN, a reconnu que des « vérifications techniques » avaient été menées sur le téléphone de David Sénat, mais dément en avoir reçu l’ordre : il dit assumer seul la responsabilité de l’enquête.

« La plainte du Monde porte à la fois sur la violation du secret des sources prévue par la loi du 4 janvier 2010, désormais incorporée dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, et sur la violation de plusieurs articles du code pénal. Ces violations résultent essentiellement de l’irrégularité des conditions dans lesquelles les services de police ont procédé à la vérification d’appels téléphoniques pour identifier les sources du Monde », détaille Lemonde.fr.

1) Les libertés en grave danger (communiqué Syndicat National des Journalistes CGT)

Le régime Sarkozy est en crise et aux abois. Il est dès lors prêt à tout pour tenter de détourner l’attention des citoyens.

Les affaires Bettencourt, Maistre, Woerth, Besson le mettent-elles en difficulté, qu’il s’en prend aux Roms en particulier et aux immigrés en général, puisant ses sources d’inspiration auprès des pires racistes !

Sa politique antisociale, comme sur les retraites par exemple, se heurte-t-elle à un rejet majoritaire des Français qu’il cherche à détourner l’attention par des subterfuges dignes des pires régimes autoritaires !

Le président de la République et ses sbires insultent quotidiennement les journalistes et multiplient les intimidations.

Les journalistes continuent-ils à faire leur métier en toute conscience qu’il se permet de commettre de pitoyables écoutes téléphoniques pour tenter de découvrir leurs informateurs.

Un journaliste du Monde a été placé sur écoute en toute illégalité ; aujourd’hui, les faits sont avérés, mais combien d’autres sont-ils écoutés ?

Trop, c’est trop. La démocratie est en grave danger.

Le SNJ-CGT condamne cette atteinte aux libertés fondamentales et apporte sa solidarité aux journalistes du Monde.

Le syndicat se constituera partie civile dans la plainte portée par le Monde, compte tenu du piétinement de la loi sur la protection des sources des journalistes.

Il appelle tous les journalistes à apporter leur solidarité à leurs confrères et les citoyens à condamner de tels agissements décidés au plus haut niveau de l’Etat.

Montreuil, le 14 septembre 2010


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