Quelle renaissance du Front de Gauche après les succès du Limousin ? (message en forum sur notre site)

mardi 21 septembre 2010.
 

C’est un problème absolument crucial pour l’avenir de ce pays,pour la France et pour l’Humanité . Voyons large et soyons ambitieux. J’étais présent au meeting de JL Mélenchon à la fête de l’Huma,un temps fort d’intelligence collective. Et je vote avec enthousiasme et conviction pour le Front de gauche. Le Front de gauche est, ni plus ni moins, l’avenir d’une gauche (rouge,radicale,anticapitaliste,transformatrice....etc) dont les multiples dénominations indiquent simplement la richesse et la volonté commune de changer la donne. Merci donc de me permettre de développer 3 ou 4 points que je crois essentiels à ce propos.

1°) Le FRONT DE GAUCHE(cartel/alliance électorale) est un concept d’avenir, lumineux, pertinent : il a un écho historique.

Il renvoie au Front populaire et s’oppose nettement à un autre front à l’opposé de l’échiquier politique. Son programme est parfois un peu sommaire (mériterait d’être creusé,affiné) mais les orientations sont bonnes, sont justes, le coeur y est et l’envie est très forte. Et surtout le cap est clairement fixé à gauche sans démagogie. Des figures,des leaders (charismatiques et convaincants ...enfin bon il y a des têtes de listes !) existent ou émergent. Mais il y a surtout un espace politique disponible qui représente 15-20 % de l’électorat j’en suis absolument certain. Ce serait beau déjà,comme en Limousin. On a un besoin urgent de peser à la gauche du PS, formation politique que je ne mésestime pas et que je ne méprise en rien. Certaines de ses figures m’inspirent même de l’estime voire de l’admiration. La question n’est pas une histoire de "sensibilité". A titre strictement personnel je me sens bien dans cette mouvance politique,dans ce collectif à la fois populaire et citoyen qu’est le Front de Gauche, ouvert sur le monde, ayant une exigence éthique et intellectuelle. Il y a aussi une diversité dans ce Front de Gauche que je trouve vraiment démocratique et entrainante.

2) Unité dans la diversité et sans sectarisme.

Le sectarisme a longtemps été une vraie plaie à la gauche de la gauche. Cela est loin d’être l’apanage de celles et ceux que l’on appelle injustement les « gauchistes ». Cette dénomination est dépassée. Besancenot a joué un rôle non négligeable (même si je persiste à penser qu’il s’est trompé en ne s’alliant pas au Front de gauche aux européennes) et a permis à la gauche de maintenir le cap qui est, c’est vrai, de dépasser le marché et le capitalisme . Il a même, à sa façon, permis d’éviter le naufrage, notre naufrage.Vous êtes(ou tu es) plutôt Besancenot,Coquerel,Mélenchon,Laurent,Piquet…. ? Pour les militants politiques, les élus, les « cadres » des partis et organisations politiques cela a un sens que je perçois mais pour les citoyens, les simples électeurs, les salariés syndiqués ou non syndiqués d’ailleurs, ayant même une forte conscience politique cela n’en a pas tant que cela. Il faut aller à la gagne, un point c’est tout : remporter un grand nombre de suffrages, porter haut nos convictions et nos couleurs, gagner des élus qui nous défendront dans les diverses assemblées de la République. Les débats entre militants de partis et au-delà, c’est-à-dire avec les électeurs, les sympathisants, sont plus que jamais nécessaires sans quoi le risque de stagner est grand. Il arrive qu’il y ait des « accrochages » ou des désaccords. Le pire est de les taire. Nous pouvons être en désaccord et rester au mieux unis, au pire rassemblés. Evoquer nos différences n’est pas une faiblesse mais plutôt la preuve d’une grande maturité. Le tout est de nous retrouver sur cette conviction : il faut peser à la gauche des sociaux-démocrates. Il y va d’une victoire durable de la gauche. Et cela se construit dès maintenant, comme dans les Landes si je suis bien informé.

3) Le PCF dans tout ça ? Certains craignent une OPA…etc

J’ai du mal à suivre cette idée. Si nous créons, plutôt amplifions la dynamique impulsée depuis quelques années par le Front de gauche nous allons engranger les bons scores et ces bons scores profiteront autant au Front de gauche (toutes composantes confondues) qu’au PCF. En quoi le PCF serait perdant ? Celles et ceux qui craignent cela pourraient-ils l’expliquer ? Car la question est : veut-on passer d’une influence nationale qui avoisine les 7 % au double (au minimum) ? Nous sommes dans une ornière politique,idéologique voire intellectuelle. Il faut en sortir. Sortir de cette ornière suppose de mettre en œuvre de multiples structures correspondant aux vœux souvent différents (en termes d’actions militantes,d’investissement militant,de disponibilité) des unes et des autres. Le parti politique qui vise, en premier lieu, une représentation politique c’est-à-dire des élus n’est pas la seule structure existante pour ouvrir des perspectives et créer de l’espoir. Associations,clubs,coordinations,réseaux (que l’on songe par exemple au RESF)… sont autant de moyens de fédérer les énergies, les disponibilités, les ressources des unes et des autres. La demande est énorme, contrairement à ce que certains leaders pourraient peut-être penser. Car la résignation depuis près de 20 ans a fini par gagner les consciences. Les démagogues ont pu alors l’emporter haut la main.

4) Soyons sincères : les 15-20 dernières années ont été un naufrage, pour toutes celles et tous ceux qui se situent dans une gauche « rouge » et qui l’ont au cœur.

Certains ne s’en sont même pas remis. Nous remontons, nous progressons grâce au mouvement social, « grâce » à l’urgence de la situation, « grâce » à une situation économico-sociale calamiteuse. Nous sommes même proches de la rupture, disons d’une crise sociale majeure. Le néolibéralisme est en fin de course. La social-démocratie convertie au néolibéralisme a échoué à incarner une alternative crédible et convaincante. Pour des millions et des millions de gens cela est une certitude. Il y a les alliances,l es stratégies et il y a aussi les dossiers, la nécessité de changer la vie. Ce concret de la politique (partir du réel pour aller vers l’idéal disait Jaurès) doit redevenir,plus que jamais, comme à la fête de l’Huma, l’affaire des citoyens appelés à exprimer leurs doléances,leurs idées,leurs projets. Les enjeux sont considérables : logement, désindustrialisation, crise énergétique,c rise du travail(devenu un cauchemar pour beaucoup d’entre nous !), échelle des salaires, école trop souvent à la dérive ou en roue libre , condition enseignante ou la formation d’un nouveau prolétariat,avenir de la recherche pour le moins aléatoire, démocratie moribonde, prise de parole et circulation des idées au sein du Front de gauche à inventer ou à favoriser d’urgence. Une association de soutien au Front de gauche avec un site internet actif( comprenant un réseau d’entre-aide,une newsletter ou "lettre d’information",un forum d’expression...etc) ce serait bien non ?Il faut plus de contenu concret dans les programmes me semble-t-il. Il n’y a pas assez de réunions, meetings, espaces de dialogues sur internet (avec ou sans pseudo ce n’est pas le problème l’important étant que les idées circulent), d’associations de soutien pour rencontrer les élus,faire connaître le Front de gauche à l’opinion et gagner de nombreux électeurs-électrices dépolitisés et abstentionnistes.

Un électeur du Front de gauche


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