La fièvre droitière et fascisante gagne la Suède (article national Parti de Gauche)

vendredi 24 septembre 2010.
 

Ce dimanche 19 septembre , pour la première fois dans l’histoire de la monarchie constitutionnelle suédoise, la droite a reconduit sa majorité au Riksdag, le Parlement suédois. Entre cette victoire et la percée du parti raciste et islamophobe Sverigedemokraterna (5,7%), c’est un véritable séisme politique qui vient de se produire dans ce pays traditionnellement dominé par la social-démocratie.

Les résultats officiels attribuent 49, 2 % des suffrages exprimés à l’Alliance pour la Suède, soit 172 sièges sur 343 pour ce regroupement des quatre principaux partis de la droite conservatrice et libérale, et 19% de plus qu’aux dernières élections législatives. Cette coalition va donc pouvoir poursuivre les politiques antisociales et antisyndicales qu’elle met en œuvre depuis son arrivée au pouvoir en 2006 et son principal parti, le parti conservateur Moderata Samlingspartiet , peut désormais contester la suprématie électorale au parti social démocrate. Il remporte 30% des voix contre 31% pour un Socialdemokraterna qui enregistre son score le plus bas depuis 1921 !

L’Alliance Rouge-Verts paie indéniablement la dérive sociale libérale des Socialdemokraterna, parti majoritaire en son sein et du Miljöpartiet de Gröna, parti vert ouvertement favorable aux privatisations mises en œuvre par la coalition de droite. Avec 43, 7% et 157 sièges, elle reste dans l’opposition. Troisième membre de l’Alliance Rouge-Verts, nos amis du Vanterspartiet, Parti de gauche suédois, se maintiennent avec 5,6% des voix malgré leur implication dans cette alliance contre nature.

Quand aux extrémistes Sverigedemokraterna ("démocrates suédois"), ils font donc une entrée stupéfiante au Riksdag en obtenant 20 sièges. Un triste événement, inconnu en Suède depuis 1994 et la percée épisodique du parti de la "nouvelle démocratie", qui confirme la montée en puissance de l’extrême droite en Europe.

En Suède comme ailleurs, seule une gauche de combat rassemblée et combattive peut apporter au camp progressiste la dynamique nécessaire pour arriver au pouvoir et changer vraiment les choses. Face au désaveu populaire d’une social démocratie européenne indissociable des thèses libérales de la droite, la gauche européenne doit trouver partout le moyen de rendre ses thèses dominantes. Nos camarades du Vanterspartiet ne pouvaient pas le faire au sein de la Coalition Rouge-Verte. Le Parti de Gauche les soutiendra dans tout ce qu’ils entreprendrons pour soutenir les classes populaires face aux politiques de régressions sociales qui s’annoncent et pour rassembler le peuple de gauche autour d’un projet cohérent et progressiste contre l’extrême-droite, la droite et son allié objectif le social libéralisme.


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