Je condamne les propos de madame Viviane Reeding contre le président de la République française, Nicolas Sarkozy

mercredi 29 septembre 2010.
 

Et j’ai dit que ces propos étaient insultants pour les français. Aussitôt cela m’a valu l’habituelle giclée combinée des eurolâtres et des « tout est bon contre Sarkozy ». Deux obscurantismes. Passons sur les eurolâtres. Notre désaccord est assez bien connu et détaillé pour ne pas y insister davantage. Le bilan de leur chère « Europe qui protège » n’est plus à faire. Un robuste mépris populaire en atteste. Mais pourquoi faudrait-il, au nom de ce que nous condamnons de la politique de Nicolas Sarkozy, accepter l’inacceptable ? On me reproche d’avoir dit qu’elle injuriait les français. On me dit qu’elle injuriait seulement le président. A supposer que nous trouvions acceptable que le Président de la République se fasse injurier par cette personne, ce qui n’est pas mon cas, je trouve cependant injurieux pour nous tous de faire comme si nous étions aujourd’hui le peuple vaincu de 1940 ! Non, la France n’est pas occupée par une puissance étrangère, Sarkozy n’est pas un nazi et nous n’avons pas besoin de ce genre d’idioties pour nous opposer à lui et pour condamner aussi sévèrement que possible ses décisions politiques à propos des Roms. Et nous avons d’autant moins de raisons de le faire que cela revient à reconnaitre un droit moral d’admonestation vis-à-vis de notre pays à quelqu’un qui ne manifeste aucune compassion le reste du temps pour les millions de salariés que la politique de la Commission dépouille de leurs droits. Pourquoi voter une amnistie morale à cette personne qui est co-responsable de la directive dites « de la honte » sur l’immigration ? Et comment le faire la semaine même où le parlement européen approuve une directive d’expulsion des réfugiés pakistanais vers leur pays alors qu’ils y sont menacés non seulement du fait des inondations que l’Europe a regardé sans broncher mais aussi du fait des islamistes et du pouvoir qui rivalisent de brutalités ? Où est madame Reeding à cette heure ? C’est elle qui tient le porte plume ! On trouvera facilement meilleure champion des droits de l’homme que ce suppôt de l’Eurocratie la plus hypocrite !

Enfin, si vous êtes d’accord pour la laisser libre d’injurier le président français parce qu’il est de droite aujourd’hui vous devrez l’être demain quand elle traitera de « nouveau Staline » une présidence de gauche en France qui châtierait, par exemple, les exilés fiscaux et les voyous qui cachent leur argent dans le coffre-fort de l’argent sale qu’est le Luxembourg. Madame Reeding, elle a dit quoi, quand le Luxembourg a été montré du doigt comme paradis fiscal ? En l’amnistiant face à Sarkozy vous vous privez aussi de faire à ce dernier un retour de boomerang. Le voici : Sarkozy, lui, n’a pas le droit de se plaindre. Car lui reconnait l’autorité de la Commission, lui a imposé de décisions au peuple grec, lui a trompé les français sur le traité de Lisbonne. C’est lui qui a lâché sur l’Europe des Reeding et Baroso ! Ses chiens de garde lui mordent la main. Qu’il s’en débrouille ! Mais pas besoin pour nous d’approuver leurs aboiements !

Je vais plus loin. Pour moi, l’Union Européenne n’a aucune autorité morale qui lui donne le droit de faire la leçon à qui que ce soit. Je viens de montrer pourquoi. Mais j’ai une raison de plus. Une raison de fond, permanente. L’Union permet tous les jours des pratiques attentatoires à la liberté de conscience et d’expression sur tout son territoire. Je n’évoque pas de nouveau son refus de rendre obligatoire le droit à l’avortement dans tous les pays de l’Union qui est pourtant une liberté fondamentale de la personne humaine de sexe féminin. Ce fait est bien connu à présent. Un autre tout aussi grave est à connaitre qui participe de la bonne conscience à géométrie variable de cette institution qui, soi disant, nous protègerait. Il me vient sous la plume parce que, je dois rencontrer, à Strasbourg, la vice présidente polonaise de la plateforme européenne des Laïques. Savez-vous que l’Union européenne n’interdit pas la punition du « blasphème » ? De nombreux pays en Europe le condamnent donc : c’est le cas du code pénal allemand et du code pénal autrichien. Au Danemark aussi l’article 140 du code pénal prévoit une peine de détention pour celui qui, publiquement, ridiculise ou insulte le dogme ou le culte d’une communauté religieuse. En Finlande, l’article 1er du code pénal punit de réclusion quiconque « aura publiquement blasphémé Dieu ». Des dispositions de même nature se retrouvent dans la législation pénale grecque, italienne, néerlandaise, suédoise ou norvégienne. A présent, les Pays Bas vont ôter de leur arsenal pénal un article qui punissait le blasphème. Mais il va être remplacé par une disposition qui condamne la discrimination, les “insultes graves” et les propos “inutilement blessants” à l’égard des individus, sur la base de “leur race, leur orientation sexuelle et leur religion”. Lier la lutte contre le blasphème à celui contre le racisme est habile. Mais le confondre avec la lutte contre l’homophobie est, par contre, antinomique. Cet obscurantisme progresse au lieu de reculer à mesure que dure notre chère Europe qui protège Ainsi désormais, en Irlande, critiquer une religion pourra être puni d’une amende de 25000 euros. En effet, la loi sur la diffamation est entrée en vigueur ce 1er janvier 2010. Son article 36 crée le délit de blasphème. La loi s’applique à toutes les religions, pas seulement au catholicisme dominant en Irlande. Les militants laïcs irlandais ont mis en avant le ridicule de la notion même de blasphème puisque les représentants de chaque monothéisme sont blasphématoires aux yeux des représentants des autres. Le personnage de Jésus lui-même, dans l’évangile selon Jean, profère des attaques contre le judaïsme. L’évangile indique qu’il est d’ailleurs justement condamné pour blasphème par les autorités religieuses de Jérusalem. Il y a un caractère impraticable de la répression du blasphème du moment où la liberté de conscience est reconnue dans une société. Si l’on devait écouter les églises, Benoît XVI n’aurait-il pas dû être poursuivi et condamné quand en en 2006, déjà pape, il avait cité un empereur byzantin, selon lequel Mahomet n’avait apporté que « du mauvais et de l’inhumain » ? C’est en effet blasphématoire pour les musulmans. Madame Reeding a-t-elle jamais protesté ?


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