Réserves pétrolières mondiales : Début de déclin en 2010 2015 Vers un bouleversement historique (article national PG)

mardi 5 octobre 2010.
 

Un écho du Canard Enchaîné et un autre du Monde. C’est tout, après la révélation par Der Spiegel d’une étude commandée par l’armée allemande qui estime qu’il existe « une certaine probabilité que le pic pétrolier se situe vers l’année 2010 ». En avril dernier, une étude de l’armée américaine prévoyant les premiers signes de pénurie dès 2015 n’avait pas ému davantage. C’est pourtant l’annonce d’un bouleversement historique.

Difficile de dater le « pic pétrolier » (sommet de la production mondiale et début du déclin des réserves) faute d’information fiable sur les réserves. Les groupes pétroliers et pays producteurs n’ont aucun intérêt à signaler son approche et inciter à la transition énergétique. Les gros consommateurs n’ont aucune envie d’« affoler les marchés » et emballer les cours. Leur devise commune : s’y préparer sans rien changer. C’est l’exploitation du « pétrole non conventionnel », sables bitumineux ou forages en eau profonde, pour un coût supérieur et une fiabilité inférieure montrée par la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique. Ce sont les agrocarburants : un quart de la production de céréales aux Etats-Unis finit déjà dans les réservoirs. De quoi nourrir 330 millions de personnes, ce qui aggrave déjà les problèmes d’alimentation mondiale. Ce sont aussi les guerres américaines dans le monde : Irak, Darfour, Géorgie, les troupes US suivent le pipe-line (l’Afghanistan serait lui selon le Pentagone « l’Arabie Saoudite du lithium », constituant essentiel des batteries).

Cet entêtement productiviste entraîne donc guerre, famine et pollution (celle de BP ne doit pas faire oublier que dans le seul Golfe du Niger des quantités équivalentes de pétrole sont rejetées chaque année). Le pic annonce aussi un désastre économique. Le pétrole intervient dans la production de 95% des biens industriels. Sans compter le poids des transports. Bien vu les singes savants de la Commission européenne qui planifient le marché libre et non faussé pour faire triompher le transport routier et multiplier les délocalisations. Bonjour les hausses de prix en chaîne ! Pourtant la BCE traque le risque d’inflation dans le niveau des salaires et planifie l’austérité. Quant à l’armée américaine, elle planifie ses nouvelles agressions impériales. Mieux vaudrait planifier la transition énergétique pour encaisser le choc.


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