CIRCA TSUICA Fanfarerie nationale : du cirque engagé

dimanche 3 octobre 2010.
 

La musique et le cirque au service de l’impertinence

Le propre de Circa Tsuïca est d’être composée de membres circassiens autant que de musiciens. Avec cette nouvelle création, nous souhaitons d’abord prolonger et approfondir la recherche entamée depuis sept ans, à cet endroit précis du croisement du cirque et de la musique. Nous sommes une fanfare. Et cette fois-ci, nous décidons de la radicaliser.

Militaire, rigide, autoritaire, uniforme, hiérarchisée, clinquante. Ces valeurs qui nous semblent représenter et caractériser une fanfare bien rangée qui défile proprement, nous voulons les interroger joyeusement, les rendre dérisoires en les poussant à leur paroxysme !

C’est par l’absurdité et la folie que nous allons tâter les frontières de ce monde carré et parfaitement propre. Nos armes sont le burlesque, le risque et la dérision, nos outils la musique et le cirque. Nous ne serons pas sages mais impertinents, nous foulerons du pied les principes de la nation. À travers son fonctionnement hiérarchique, la fanfare reflète une société que nous dénonçons, parce qu’elle nous semble rapetisser l’homme, dans sa volonté de dominer, d’ordonner, sa facilité à se soumettre, à obéir sans réfléchir…

Nous projetons notre Fanfarerie comme un microcosme de cette société avec des premiers de la classe et des cancres, des forts et des faibles, des dominants et des dominés.

Cirque et musique se mélangent pour donner corps à des prouesses farfelues et absurdes.

N’oublions pas ! Circa Tsuïca est une fanfare avant tout, et c’est cette joie, ce plaisir énorme de jouer, « cirquer » ensemble que nous voulons partager avec vous.

PARFAITEMENT IMPARFAIT

La musique que nous allons jouer sera une création.

Elle est comme un filtre de couleur, permettant une lecture, une interprétation différente de la prouesse de cirque. La musique et le cirque ne font plus qu’un, l’un met en danger l’autre, le morceau et le numéro se confondent en une seule et même partition. La musique n’est pas là seulement pour accompagner un numéro, mais aussi, intégrée au geste circassien, elle devient elle-même une prouesse.

Du fait que la musique est jouée par des circassiens (plus ou moins loin de la propreté, et de la maîtrise d’un « professionnel ») l’interprétation reste fragile, imparfaite, pas très juste, ni trop en rythme. La combinaison de cette faiblesse, avec une écriture, un arrangement musical appropriés, permet d’accéder à une émotion particulière, et donne un sens souvent différent à ce que l’on entend.

En bref, ce qui compte en musique et chez Circa Tsuïca, ce n’est pas d’être parfait, mais parfaitement imparfait, de ne pas ménager nos efforts, surhumains et bien visibles, pour tenir le rang de cette parfaite Fanfarerie Nationale.


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