3 500 000 manifestants le 12 octobre 2010 Comment continuer ? (réactions CGT, CFDT, Solidaires, FO, FSU)

mercredi 13 octobre 2010.
 

1) CGT 12 octobre. Une mobilisation encore plus imposante et déterminée

La journée de mobilisation interprofessionnelle du 12 octobre 2010 a atteint des niveaux de participation inégalés depuis le début du processus qui s’oppose à la réforme des retraites.

Le taux de grévistes dans le secteur public est équivalent ou supérieur au 7 septembre. Dans le privé, de nouvelles entreprises sont en grève avec des taux atteignant parfois plus de 80%. De nombreux salariés sans organisation syndicale se sont mis en grève. Les 244 manifestations ont rassemblé 3,5 millions de manifestants.

C’est une participation exceptionnelle qui témoigne d’une mobilisation grandissante, d’une détermination renforcée des salariés, des privés d’emploi, des retraités.

Les jeunes lycéens et étudiants font une entrée remarquée dans le mouvement sous l’impulsion de leurs organisations qui ont su faire percevoir les enjeux de la réforme et l’importance du combat solidaire entre les générations.

Le gouvernement doit se faire une raison, c’est un mouvement de fond qui est désormais largement installé dans le pays. Il bénéficie d’un large soutien de la population. Cet événement est une réponse cinglante au gouvernement qui pensait, en provoquant un vote précipité au Sénat, couper l’herbe sous le pied aux manifestants.

Le chef de l’Etat et le gouvernement doivent admettre qu’il n’y a pas d’autres voies que l’ouverture de réelles négociations avec les syndicats sur l’avenir des retraites. Ils doivent renoncer à imposer le recul des âges de départ en retraite.

Pour la CGT, il s’agit d’aller au bout de ce puissant mouvement revendicatif.

C’est pour cela qu’elle appelle les salariés à prolonger cette mobilisation, à tenir dans l’unité syndicale des assemblées générales sur tous les lieux de travail, à discuter partout, dans le privé comme dans le public, du principe des arrêts de travail, à décider démocratiquement des formes assurant la permanence de l’action.

Grèves reconductibles, nouveaux débrayages, points de rencontres publics, rassemblements réguliers devant les permanences parlementaires, débats, meetings unitaires, toutes formes d’actions innovantes et diversifiées doivent permettre d’élargir encore le mouvement.

Gagner des revendications sur l’emploi, sur les salaires, sur le contenu du travail sont autant de points d’appuis pour gagner la bataille pour une autre réforme des retraites.

La CGT appelle à réussir le prochain grand rendez-vous interprofessionnel unitaire fixé le samedi 16 octobre prochain.

La CGT appelle les salariés à venir renforcer le syndicat CGT. C’est aussi une condition pour être entendus.

Montreuil, le 12 octobre 2010

http://www.cgt.fr/spip.php?article37816

2) Le gouvernement doit sortir du blocage ! (CFDT)

Les manifestations qui se sont déroulées partout en France ce 12 octobre, ont réuni 3,5 millions de personnes, soit une hausse de 20 % par rapport aux précédentes journées de mobilisations.

Pour François Chérèque, « après une telle démonstration de force, le gouvernement et le parlement doivent enfin bouger ». Contrairement à la communication gouvernementale « si les jeunes étaient plus nombreux que le mois dernier dans les cortèges, cela ne suffit pas à expliquer l’augmentation du nombre de manifestants », précise le secrétaire général de la CFDT.

Désormais le gouvernement n’a plus le choix , « il doit répondre à ces mobilisations croissantes et faire enfin le choix du dialogue ». En effet, insiste François Chérèque, cette reforme n’est ni juste ni efficace : « elle n’est pas financée au-delà de 2018 » ce qui fait « qu’inévitablement les années 2013, 2014, 2015 seront des années de débat pour une autre réforme des retraites ».Et de mettre en garde : « si le gouvernement décide de rester totalement bloqué sur ses positions, il prend le risque de pousser à la radicalisation du mouvement ».

En attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi 16 octobre, le secrétaire général de la CFDT rappelle que « l’intersyndicale n’a jamais appelé à une grève générale reconductible » et que « se sont les salariés qui décideront dans les assemblées générales qui devront être démocratiques ».

3) La grève reconductible, c’est maintenant ! (Union des Syndicats Solidaires)

Plus de trois millions et demi de manifestant-e-s.

C’est encore plus que le 2 octobre ! C’est bien plus qu’au plus fort de la grève de 1995 qui a mis en échec le plan Juppé. Le mouvement engagé depuis six mois dure et s’enracine dans le pays, il est soutenu par une très grande majorité de la population. Chacun voit bien que la contre-réforme gouvernementale ne vise qu’à diminuer les pensions, à répondre au désidérata du patronat et des marchés ! Le gouvernement enfermé dans sa tour d’ivoire ne veut rien voir, rien entendre de cette colère sociale qui gronde dans tout le pays. Oui, cette réforme, même votée à l’Assemblée nationale et au Sénat, reste profondément injuste : elle doit être retirée !

La grève reconductible, c’est maintenant !

Ce 12 octobre, le nombre de grévistes était important, dans la Fonction publique, dans le secteur public, dans les entreprises du privé. De nombreuses Assemblées Générales de salarié-e-s ont décidé de reconduire la grève :

- Grèves reconduites dans les raffineries

- Grèves reconduites à la SNCF

- Grèves reconduites dans les transports urbains (RATP, RTM, bus de plusieurs villes,…)

- Grèves reconduites dans des services de plusieurs ministères (Culture, Finances, etc.)

- Grèves reconduites dans de nombreuses Collectivités Territoriales

- Grèves reconduites à l’Education Nationale

- Grèves reconduites dans les terminaux méthaniers des ports, dans des centrales nucléaires, dans la distribution électrique et gazière de plusieurs villes

- Grèves reconduites dans plusieurs services de La Poste

- Grèves reconduites aussi dans d’autres secteurs, de manière inégale selon les départements

L’Union syndicale Solidaires appelle à élargir et reconduire la grève

Il n’y a plus de temps à perdre : c’est maintenant qu’il faut élargir et durcir le mouvement pour gagner. Pour cela, partout où c’est possible. De nombreux appels unitaires dans des secteurs professionnels et dans des départements ont été lancés en ce sens.

L’union syndicale Solidaires appelle à tenir des assemblées générales, amplifier le mouvement, reconduire partout où c’est possible la grève, développer les liens interprofessionnels et les solidarités entres les salarié-e-s des différents secteurs mobilisés, et à préparer la nouvelle journée nationale de manifestations le samedi 16 octobre pour se retrouver tous ensemble à nouveau des millions dans la rue.

C’est le blocage du pays qu’il faut organiser pour imposer le retrait de cette réforme injuste !

4) LA MOBILISATION NE CESSE DE SE RENFORCER (Force Ouvrière)

Après 3 millions de manifestants le 23 septembre, la mobilisation s’est encore amplifiée ce 12 octobre, avec une présence encore renforcée dans le privé et la présence de nombreux jeunes, étudiants et lycéens à l’appel de leurs organisations : au moins 3,5 millions de manifestants.

Outre la grève dans la Fonction Publique et le secteur public (Santé et Hôpitaux, Territoriaux, ERDF, SNCF et Transports, Poste ...), FO relève de nombreux arrêts de travail dans le secteur privé : dans la Métallurgie, dans la Céramique, dans la Chimie ou encore dans le Textile et le Commerce, dans le Tourisme (Tour Eiffel par exemple) notamment.

5) Le gouvernement accélère les procédures, alors accélérons la riposte ! FSU

Dans un contexte où la contestation s’amplifie, où la journée intersyndicale du 12 octobre est une nouvelle réussite, où des mouvements reconductibles sont envisagés dans différents secteurs pour les jours à venir, la FSU appelle à faire du samedi 16 octobre une nouvelle journée massive de manifestations partout en France.

La FSU a appelé les personnels à débattre des modalités pour étendre encore et généraliser ce mouvement de grève et de manifestations et décidera avec eux des suites à donner à l’action. Elle réunit un bureau fédéral extraordinaire jeudi matin et proposera de nouvelles mobilisations à l’intersyndicale qui se réunit l’après midi.

Par son refus de prendre en compte les demandes exprimées par les grévistes et manifestants largement soutenus par la population, le gouvernement porte la responsabilité de la poursuite et de l’extension du mouvement. Rien n’est joué puisque la loi ne sera adoptée qu’à l’issue du vote final de l’assemblée nationale.


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