La lame de fond des jeunes contre le CPE et les tâches de PRS

lundi 27 mars 2006.
 

Le mouvement est parti de la jeunesse étudiante, ralliant la jeunesse lycéenne, les lycéens professionnels, tous engagés dans une grève massive (là où les votes secrets sont imposés les résultats sont nets pour la grève et le blocage). Salariés, retraités, chômeurs et précaires, parents d’élèves se sont joints massivement à eux. Tout l’atteste, qu’il s’agisse des réunions de quartier ou de village, des rencontres dans les milieux professionnels...les profondeurs de la population laborieuse se tournent avec sympathie vers les jeunes et s’apprêtent à s’engager plus avant. Cela se verra massivement dans la grève nationale du 28. Les demandes de débats affluent, les textes sont décortiqués, le droit du travail étudié en détail ...Ce mouvement social se nourrit du contenu et des formes prises par l’insurrection civique sur la Constitution européenne. Tout ce qui a été accumulé depuis le 21 avril 2002, la mobilisation de 2003 contre la réforme des retraites, le vote sanction massif de 2004, la puissance du Non le 29 mai, tout ces refus du libéralisme viennent se condenser de manière explosive dans ce mouvement social. L’approfondissement de la mobilisation de la jeunesse après le refus maintenu par de Villepin après les puissantes manifestations du 16 et du 18 mars ruine les premières manœuvres gouvernementales pour diviser le mouvement. La grève nationale et les manifestations du 28 mars vont exprimer le même élan dans l’unité des salariés et des jeunes. Agir ensemble pour l’unité de tous dans l’exigence du retrait du CPE, du CNE et de la loi sur « l’égalité des chances », agir pour que les millions de jeunes et de salariés gardent la maîtrise de leur propre mouvement, telles sont les tâches utiles de l’heure. La jeunesse n’a pas posé un problème jeune ou universitaire, mais la question centrale du travail et de ses droits, que le libéralisme veut remettre en cause par tous les moyens. L’offensive gouvernementale vise à détruire le socle du CDI et du statut salarial. Cela apparaît comme une évidence pour la grande majorité qui vient dans les AG et réunions d’information. Mettre un coup d’arrêt à cette offensive est donc décisif pour ouvrir une alternative : 2007, c’est maintenant que çà se joue ! .../...

...LA MOBILISATION JEUNE NOURRIT UNE VERITABLE CRISE POLITIQUE Derrière l’unité de façade, et la valse hésitation entre le bâton et la carotte, le pouvoir se paralyse et s’isole. Villepin est enfermé dans une contradiction mortelle où toutes les attitudes semblent impossible à tenir. S’il croit pouvoir sauver le minimum en gardant le CPE , cette attitude peut lui faire tout perdre ! La crise politique ne peut que s’approfondir et emporter avec elle un Président finissant. Il est significatif qu’ils aient tenté d’utiliser la légitimité parlementaire contre la rue (Jean-Louis Debré, à l’image de son père, parlant de « chienlit » et Chirac invoquant le vote du parlement). Cet argument n’a guère tenu tant il apparaît pour le peuple que la majorité issue des votes exceptionnels de 2002 n’a aucune légitimité démocratique pour mener une telle politique, n’a reçu aucun mandat pour cela, et n’a donc aucune capacité à imposer le consentement à ces mesures. Cette tare politique originelle joue comme un carburant de la lutte sociale, et la lutte sociale à son tour appelle un règlement politique. Ce mouvement social pose donc la question de la légitimité de ce gouvernement et de sa majorité et appelle l’exigence d’une autre majorité, de rupture avec le libéralisme. Un mouvement social peut créer les conditions d’un changement politique indispensable. Mais le mouvement social par lui-même ne peut pas réaliser ce changement politique. Pour cela il faut une action politique déterminée.

LE COMBAT DE PRS POUR L UNION DES GAUCHES, AU CŒUR DU MOUVEMENT SOCIAL Nous avons décidé, il y a un mois et demi, de mener une grande campagne pour l’union des gauches sur le mot d’ordre « Gauche, Unis toi ! Le peuple a besoin de toi », inscrits sur nos badges et nos affiches. Nous savions que les mois à venir n’étaient pas une pente douce vers 2007 avec seulement un problème de casting à régler. La crise sociale et politique qui avait jailli dans les banlieues à l’automne ne pouvait que trouver une autre expression, sans qu’on sache a priori la forme qu’elle allait prendre. Aujourd’hui le mouvement social engagé manifeste une volonté de rupture avec le libéralisme et pose donc la question d’un autre gouvernement et d’une autre majorité. L’union des gauches répond à cette aspiration. Le contexte politique implique une participation active de chacun dans son syndicat, son lieu de travail, son quartier. Les collectifs du 29 mai peuvent trouver une place dans le combat actuel. Le Collectif unitaire aveyronnais des partis de gauche contre le CPE et contre la politique de la droite intervient dés demain, 28 mars, par une conférence de presse et dans la manifestation. Notre groupe Pour la République Sociale 12 se propose par le débat public unitaire d’aider à construire un certain nombre d’exigences sociales et politiques incontournables qui matérialisent une véritable alternative gouvernementale. Sans se substituer aux partis politiques, les associations citoyennes peuvent porter des exigences alternatives auprès de toute la gauche politique et syndicale. Appuyé sur cette expérience nous participerons activement aux débats de la Convention nationale de PRS des 8 et 9 avril qui adoptera une charte et définira une nouvelle étape pour l’action, pour l’union des gauches à travers l’expérience de la mobilisation sociale en cours.


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