9) La Confédération paysanne indignée par l’accord conclu entre la FNSEA et le groupe Bigard
8) Bizarre, la concession faite à Bigard par la FNSEA
7) Viande bovine : un accord trouvé entre éleveurs et industriels Article du Monde
6) Castres (Tarn, Midi Pyrénées)
5) Feignies (Nord)
4) Crise de l’élevage bovin APPEL AUX PAYSANS A SE MOBILISER (Confédération paysanne)
3) Egletons (Corrèze)
2) Cuiseaux (Bourgogne)
1) Cherré (Sarthe)
"Le patron de Bigard ne pliera pas facilement. Il a aussi déclaré que ce ne seront ni un ministre ni 200 000 agriculteurs qui lui dicteront les prix. On sait que notre action sera un vrai combat de force : il y aura un gagnant et un perdant."
« Indignée » par l’accord sur le prix de la viande bovine conclu mercredi, la Confédération Paysanne appelle à un rassemblement de protestation mardi à Quimperlé (Finistère) devant le groupe Bigard et demande une nouvelle réunion avec le médiateur et l’ensemble de la filière. Revenant sur l’accord conclu, le syndicat écrit : « Il s’agit là d’un ?foutage de gueule ? (...) Une sortie de crise pour arriver à plus de 60 cts (de hausse, ndlr) dans les semaines à venir sans engagements précis sur les délais et les conditions pour cette augmentation ressort de la méthode Coué. »
La FNSEA a demandé à ses troupes de lever les blocages des abattoirs du groupe Bigard, qu’elle venait de mettre en place, contre la promesse d’une augmentation de 2 à 5 centimes d’euro par kilo de viande.
La cible était bien identifiée et la revendication était claire. En bloquant les abattoirs du groupe Bigard, la FNSEA et sa fédération bovine (FNB) désignaient le principal responsable de la sous-rémunération des éleveurs. En exigeant une augmentation de 60 centimes d’euro pour un kilo de carcasse payé 3 euros, les abatteurs étaient prévenus que la profession entendait exiger son dû avant toute levée des blocages d’abattoirs engagés dans la nuit du 7 au 8 novembre.
Bruno Le Maire avait organisé une réunion entre les éleveurs et les abatteurs dès le 9 novembre et nommé un médiateur le jour même pour conduire la négociation. Le 10 à la mi-journée, dans un relevé de l’état de la négociation, Pierre Chevalier, président de la FNB indiquait : « Les travaux de l’interprofession sont allés dans le bon sens mais il reste des points en suspens. » Compte tenu des problèmes non réglés, notamment en termes de prix, il annonçait : « Ce n’est pas possible à l’heure qu’il est de lever les barrages. » Au cours de ce même point de presse, Dominique Langlois, président de l’interprofession, s’était félicité de la « présence de tous les acteurs de la filière à cette réunion » présidée par le médiateur Loïc Gouello, inspecteur général au ministère de l’Agriculture. On apprenait néanmoins que Jean-Paul Bigard s’était fait représenter plutôt que d’y participer en sa qualité de PDG de l’entreprise « familiale » qui abat et découpe 42 % de la viande bovine en France.
Une capitulation calculée
Avant même la tenue de cette réunion, le ministre de l’Agriculture avait donné une « feuille de route » dont le premier point portait sur « une remontée très rapide des prix » de la viande bovine compte tenu de « la situation intenable » des producteurs. Peu de temps après le compte rendu de la conférence de presse de la mi-journée sur le fil de l’AFP, on apprenait qu’une nouvelle conférence de presse se tenait à 16heures sur le même sujet au siège de la FNSEA. Y participaient Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat, Pierre Chevalier pour la FNB et Jean-Michel Schaeffer pour les Jeunes Agriculteurs.
Devant une vingtaine de journalistes stupéfaits, Dominique Barrau annonçait que le groupe Bigard acceptait une hausse du prix du kilo de la carcasse bovine de 5 centimes d’euro pour les vaches de réforme issues des races à viande et de 2 centimes pour les laitières de réforme. Tour à tour, les trois syndicalistes expliquaient qu’il s’agissait là d’une avancée d’autant plus importante que le groupe Bigard acceptait désormais de participer au dialogue avec les éleveurs et s’engageait aussi à utiliser dans ses abattoirs la machine à classer les carcasses dont le travail est jugé plus objectif que l’œil d’un boucher maison.
Reste à connaître les raisons de ce qui ressemble à une capitulation à l’approche du remaniement ministériel. Mardi, la confédération paysanne de l’ouest de la France avait décidé de se joindre aux blocages mis en place par le syndicalisme majoritaire pour défendre les prix.
Gérard le Puill
Depuis dimanche soir, des éleveurs de viande bovine bloquent neuf abattoirs du groupe Bigard pour réclamer une revalorisation des prix.
Depuis dimanche soir, des éleveurs de viande bovine bloquent neuf abattoirs du groupe Bigard pour réclamer une revalorisation des prix.AFP/FRANK PERRY
Les éleveurs bovins ont trouvé un accord avec les industriels sur une hausse des prix de la viande, a annoncé mercredi 10 novembre Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine (FNB). Cet accord ouvre la voie à la fin du blocus d’une dizaine d’abattoirs du groupe Bigard, débuté lundi par des éleveurs à l’appel de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs et de la FNB pour exiger une revalorisation des prix.
"Nous avons obtenu de 2 à 5 centimes d’euros le kilo. C’est le premier pas de la marche en avant pour une hausse des prix dont l’objectif reste à 60 centimes d’euros le kilo", a précisé Pierre Chevalier. "Soixante centimes, c’est l’objectif dans la durée (...) ; 5 centimes d’un coup, c’est extrêmement important", a-t-il souligné, relevant que cette hausse marquait "un renversement de tendance" après des mois de prix en berne.
RETRAIT DES PROCÉDURES EN RÉFÉRÉ
Le président de la FNB a cependant ajouté que les éleveurs attendaient que cette hausse soit répercutée sur la grille de cotation du groupe Bigard pour lever le blocus des abattoirs. Cette nouvelle grille doit être publiée "dans les heures qui viennent", de même que le retrait des procédures en référé lancées mardi par le groupe Bigard contre des éleveurs bloquant les abattoirs de Cherré (Sarthe), Coutances (Manche) et Cholet (Maine-et-Loire).
La première réunion pour débloquer la situation s’était soldée dans la matinée par un échec. La crise et l’absence de dialogue avaient poussé le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, à convoquer mardi tous les acteurs de la filière pour les obliger à négocier. Il avait aussi annoncé la nomination d’un médiateur, Loïc Gouello, inspecteur général au ministère.
Les 1 500 éleveurs présents sur les blocus, qui réclament une revalorisation des prix de la viande, font valoir que, depuis une quinzaine d’années, ceux-ci ont augmenté de 40 % pour les consommateurs, sans répercussion sur la rémunération des éleveurs.
Le blocage des abattoirs Bigard, décidé suite à un mot d’ordre national, se poursuit notamment à Castres où les éleveurs aveyronnais de la FDSEA et JA ont été les premiers a organisé le blocus dès dimanche soir. « Les camions ne rentrent pas et ne sortent pas non plus. Les salariés finissent simplement leur travail », indique Dominique Fayel, président de la FDSEA. Hier, ce sont les Gersois qui prenaient la relève avec les éleveurs de la Haute-Garonne et du Tarn et Garonne. Le tour des Aveyronnais reviendra demain. Par cette action, ils dénoncent le niveau trop faible du prix du bœuf payé actuellement par Bigard, le leader français. « Les prix ont chuté de 10 % alors que le consommateur paye 10 % plus cher », ajoute le syndicaliste. Les membres de la FDSEA et des JA demandent à Bigard l’ouverture d’un dialogue à court terme mais aussi sur le long terme. « Nous devons discuter des prix ainsi que du fonctionnement de la filière, et de son attitude à l’égard de l’interprofession et des éleveurs », martèle le même. à l’heure où le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, avait convié les différents interlocuteurs du conflit, Dominique Fayel restait ferme sur ses positions. « On ne rejette pas cette proposition de dialogue mais ce n’est pas la perspective d’un rendez-vous logique chez le ministre qui nous fera cesser notre action. Nous voulons des signaux forts ». Et le président de la FSDSEA de souligner « l’excellente mobilisation » des éleveurs, « la bonne ambiance » et de déplorer l’accident survenu au président de la FDSEA de la Lozère bousculé par un camion, à Egletons en Corrèze, et gravement blessé dans cette action.
Source : La Dépêche du Midi
Les éleveurs ne désarment pas, quelles que soient les conditions météorologiques. Ici hier après-midi, sous la pluie et dans le froid. Les éleveurs ne désarment pas, quelques que soient les conditions météorologiques. Ici hier après-midi, sous la pluie et dans le froid.
Les discussions entamées hier au ministère de l’Agriculture n’y ont rien fait : les éleveurs ont prolongé le blocus des abattoirs Bigard en France, dont celui de Feignies, entamé dans la nuit de dimanche à lundi.
« ... Bigard, tu nous mets sur la paille. À table ! ». Le message, peint sur une bâche tendue au flanc d’une bétaillère, était hier sans ambages, à l’entrée de la zone industrielle de Feignies. Les éleveurs maintiennent la pression sur le premier transformateur de viande en France, accusé par eux d’abuser de sa position dominante pour contenir le prix de la viande en deçà du raisonnable (notre édition de ce mardi 9 novembre ). Et ce, comme ils le soulignent, alors que les coûts de production ont augmenté de 35 % ces dernières années, que la consommation de viande rouge a progressé de 3 %, « sans que les prix décollent », notent la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, les Jeunes agriculteurs et la Fédération nationale bovine, engagés dans un mouvement prévu pour durer. Des syndicats dont les responsables se disaient hier « consternés » par le fait que Jean-Paul Bigard, PDG du groupe, ne se soit pas déplacé à la réunion de la rue de Varenne, envoyant Jean-Marie Joutel, son adjoint, pour le représenter. Une nouvelle entrevue est prévue ce matin au ministère, avec cette fois semble-t-il la présence du dirigeant breton.
Sur le site finésien, les prévisions avancées lundi se sont confirmées. L’activité est à l’arrêt depuis hier et au moins jusque la fin de la semaine, sauf dénouement rapide de la crise sachant que le 11 novembre, jour férié, s’invite au calendrier. Les agriculteurs, venus de six départements des régions Nord - Pas-de-Calais, Picardie et des Ardennes, affichent toujours la même détermination, au point de dormir dans des bétaillères et d’assurer la surveillance des entrées de l’abattoir. Pour l’instant, le mouvement n’a localement que peu d’incidences sur l’approvisionnement en viande, dans les grandes surfaces notamment. Mais s’il venait à durer, il aurait sans nul doute des conséquences dans les circuits de distribution.
• J.-M. B.
Les constats sont bien là : prix en baisse, charges en hausse, des revenus moyens qui connaissent une 4ème année de baisse consécutive alors qu’ils sont déjà parmi les plus faibles de l’agriculture ! La situation des éleveurs est intenable.
Pendant ce temps, les intermédiaires amassent des profits. Les prix à la consommation ont grimpé de 50 % en vingt ans. La marge moyenne réalisée par les intermédiaires sur une vache allaitante a augmenté d’1 euro/kg des dix dernières années.
Le Ministre organise demain 9 novembre, une rencontre entre les acteurs de la filière viande : la Confédération paysanne exige des pouvoirs publics qu’ils interviennent pour équilibrer les rapports de force commerciaux dans les filières entre les producteurs agricoles et les industriels. Il est temps que la vérité sur les marges et les pratiques commerciales des intermédiaires soient connues en missionnant sans délai les Observatoires définis par la Loi de Modernisation Agricole.
La Confédération paysanne appelle les paysans à se mobiliser sur le territoire, comme elle l’a déjà fait en Corrèze hier matin, pour dénoncer cette crise et revendiquer des conditions favorables à leur revenu.
Mobilisation tous azimuts, hier, autour de l’abattoir Charal d’Égletons bloqué, tour à tour, par les militants de la Confédération paysanne et du Modef, puis par ceux de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs.
1 Le syndicat majoritaire avait annoncé, la semaine dernière, le blocage de dix sites de transformation du groupe Bigard, dont celui d’Égletons. Ce blocage devait débuter simultanément, hier à 20 heures et pour une durée indéterminée, afin d’obliger l’industriel, qui traite près de 45 % de l’abattage en France, à venir à la table des négociations et afin d’obtenir une hausse des cours de la viande de l’ordre de 20%.
Mais des informations sont arrivées, samedi après-midi, aux oreilles des syndicalistes corréziens, comme quoi des camions chargés de viande étrangère s’apprêtaient à livrer l’abattoir d’Égletons avant le blocage.
2 « Nous avons décidé de nous mobiliser et de bloquer l’abattoir, dès dimanche à 5 heures du matin, pour empêcher le déchargement de ces camions », a expliqué Philippe Revel, le chargé de communication de la Confération paysanne. « Nous avons informé Tony Cornelissen (président de la FDSEA) de nos intentions ».
3 Ce même samedi soir, Tony Cornelissen a été prévenu par des militants locaux, qu’un camion espagnol était en train de décharger et que d’autres allaient arriver remplis de carcasses de bovins étrangers. Avec trois autres membres de la FDSEA, il s’est rendu au péage autoroutier d’Égletons pour tenter d’intercepter les poids lourds. Vers 23 heures, un camion de viande a été identifié et une discussion s’est engagée avec le chauffeur espagnol. Lors de ces palabres dans la pénombre, le poids lourd aurait avancé et renversé le responsable syndical. Personne ne voulait se prononcer, hier, sur le caractère intentionnel ou non de la manoeuvre. Mais blessé au sternum et au niveau du bassin avec plusieurs fractures, Tony Cornelissen a dû être évacué sur le centre hospitalier d’Ussel.
4 En arrivant dimanche à 5 heures, devant l’abattoir d’Égletons, la vingtaine de militants de la Confédération paysanne et du Modef, s’est opposée au déchargement de ce camion espagnol ainsi que d’un autre. « Charal avait rappelé six ouvriers pour effectuer ce travail », a affirmé Philippe Revel, « le préfet avait aussi autorisé des marchands de bestiaux à livrer exceptionnellement des animaux vivants » ? Questionné sur ses rapports avec la FDSEA dans cette action, le responsable de la Confédération paysanne a lâché : « Notre intention est de leur transmettre le bébé. Depuis dix ans la viande bovine a baissé de 15 % chez le producteur et augmenté de 50 % chez le consommateur. Au passage des entreprises comme Bigard continuent à faire de gros bénéfices. On veut la transparence des marges. Il faut qu’on soit tous unis pour défendre les éleveurs, mais il ne faut pas oublier que la FNSEA, au niveau national, est cogestionnaire de cette situation, alors que les paysans de base en crèvent ».
5 Hier, vers 16 heures, les responsables de tous les syndicats se sont rencontrés sur place et ont décidé qu’un des deux camions serait escorté jusqu’à la frontière espagnole, de département en département, grâce à une chaine militante mise en place par la FDSEA, celui impliqué dans l’accident restant à la disposition de la gendarmerie. Le syndicat majoritaire reprenait ensuite la main en s’installant avec une organisation impressionnante. Un blocus entrant et sortant prévu pour durer une bonne dizaine de jours avec des rotations d’équipes de plusieurs départements.
Concernant l’initiative de la Confédération paysanne et du Modef, Pierre Chevalier, le président de la chambre d’agriculture, ainsi que le responsable de la FRSEA ont estimé : « Nous nous félicitons qu’ils se soient inscrits de façon anticipée dans notre action. Nous avons rigoureusement les mêmes positions dans ce domaine".
Comme neuf autres sites du groupe en France, l’abattoir Bigard de Cuiseaux est bloqué depuis hier soir par les éleveurs. En empêchant toute entrée de bête vivante et, surtout, toute sortie de viande, les agriculteurs entendent par ce mouvement contraindre le géant de l’industrie agroalimentaire à ouvrir des négociations sur le prix d’achat auprès des éleveurs. Ils réclament une hausse de 60 centimes au kilo de carcasse.
Le blocage lancé hier soir s’inscrit dans le temps, avec une durée initiale prévue d’une semaine, reconductible. L’effet pourrait rapidement se faire sentir sur les étals des commerces, Bigard représentant en France 45% de l’écoulement du volume bovin.
Tous les détails sur ce blocage en Bresse dans notre édition de ce lundi du Journal de Saône-et-Loire.
E.P.
http://www.lejsl.com/fr/accueil/art...
Hier à Cherré les producteurs de viande bovine se sont installés devant le site de la société Bigard. Ils sont prêts à inscrire leur action dans la durée.
Dans le cadre d’une opération nationale, les éleveurs bovins viennent de lancer le blocage de dix sites du groupe Bigard. En Sarthe, ils ont pris position devant les abattoirs Socopa à Cherré. Les agriculteurs ont commencé les rotations dès 21 h, hier soir. Ils sont déterminés à inscrire leur mouvement dans la durée.
Les opérations sont coordonnées par Pierre Vaugarny, président de la section viande du département, qui est aussi le secrétaire général adjoint national. « Ici, les éleveurs de la Sarthe ceux de la Mayenne et du sud de l’Orne se mobilisent pour l’essentiel », explique-il.
Épreuve de force
Ce qui mobilise une nouvelle fois les éleveurs : les cours d’achat des animaux, inchangé depuis près de 20 ans. « Il y a des filières ou cette stagnation des cours est rattrapée par l’évolution génétique et les modes d’élevages, avancent les éleveurs. Chez les bovins, ce calcul n’est pas possible. Aujourd’hui, nous demandons une l’augmentation vitale de 60 centimes par kilo. La rentabilité de nos installations, la possibilité d’installer des jeunes et de renouveler ainsi les générations est à ce prix. »
C’est le groupe Bigard, en position dominante sur le marché qui est visé. « Nous avons testé il y a quelques années à Sablé. On sait que le patron de Bigard ne pliera pas facilement. Il a aussi déclaré que ce ne seront ni un ministre ni 200 000 agriculteurs qui lui dicteront les prix. On sait que notre action sera un vrai combat de force : il y aura un gagnant et un perdant. »
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