Le 1er décembre de cette année-là, Rosa Parks vient de finir sa journée de travail comme couturière ; fatiguée, elle prend le bus et s’assoit.
Rosa a déjà beaucoup souffert du racisme ; son grand-père montait la garde de nuit par crainte du Ku Klux Khan ; pour se rendre à son école les enfants blancs prenaient le bus, les noirs marchaient matin et soir ; par deux fois le KKK avait incendié son établissement...
Elle avait également subi de graves humiliations dans les bus, ainsi en 1943, lorsqu’elle fut obligée de parcourir 8 kilomètres sous la pluie.
Or, ce 1er décembre, elle retrouve le même chauffeur qui lui ordonne de laisser son siège à un passager blanc ; elle refuse, se voit extirpée du bus, arrêtée par la police puis condamnée à une amende (4 dollars plus les frais de justice).
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, est donc arrêtée pour n’avoir pas cédé sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery, en Alabama (États-Unis). Pourtant, 75% des usagers des bus sont des Noirs.
Comme d’autres avant elle, elle refuse de se conformer à la politique du « separate but equal » (« séparés mais égaux ») en vigueur depuis 1896.
Le responsable local de la NAACP (National association for the advancement of colored people), où Rosa Parks travaille, obtient la libération de la jeune femme.
Un pasteur baptiste local, inconnu de 26 ans, du nom de Martin Luther King, fait aussitôt de son cas le symbole d’une ségrégation intolérable.
A partir du 5 décembre, trois revendications sont avancées :
* droit pour chacun de s’asseoir où il veut dans le bus
* politesse du chauffeur envers tout individu indépendamment de sa couleur de peau
* embauche de chauffeurs noirs
Sous l’impulsion de Martin Luther King , la communauté noire décide un boycott de la compagnie d’autobus concernée. Le boycott sera total durant 381 jours, la plupart des salariés de couleur marchant longtemps, jusqu’à 30 kilomètres, marchant chaque jour pour rejoindre leur poste.
Les ségrégationnistes réagissent par le terrorisme attaquant la maison de Martin Luther King à la bombe incendiaire ainsi que quatre églises.
Dans le même temps, Martin Luther King mène campagne pour que soit reconnu le caractère inconstitutionnel de la ségrégation raciale dans les transports publics.
Il obtient gain de cause le 5 décembre 1956. La Cour suprême des États-Unis déclare illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics. Au bord de la faillite, les compagnies privées cèdent.
Fiers de leur victoire, les Noirs de Montgomery peuvent mettre fin à 381 jours de boycott le 20 décembre 1956...
A partir de cette lutte, Martin Luther King soutient de très nombreuses luttes non violentes de noirs américains sur des questions semblables à la lutte de Birmingham. Il est emprisonné, poignardé, battu par des ségrégationnistes mais continue. Il prend position contre l’intervention américaine au Vietnam, pour une paix négociée.
Un homme aussi attentif aux discriminations et aux oppressions menaçait un pays totalitaire comme les Etats Unis justement fondés sur la ghettoisation de la masse au profit des riches.
Martin Luther King sera donc assassiné dans un motel de Memphis le 4 avril 1968.
28 août 1955 USA : Assassinat d’Emmett Till dans le monde libre des assassins libres
21 juin 1964 USA Assassinats racistes par Etat, policiers et fascistes
Malcolm X, révolutionnaire noir aux USA, assassiné le 21 février 1965
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