L’argent public part en fumée pour favoriser l’enseignement privé

dimanche 12 décembre 2010.
 

Décomplexée par les discours du Latran et de Riyad du Président Sarkozy qui vantaient notamment la prétendue supériorité du curé ou du pasteur sur l’instituteur dans la transmission des valeurs, la droite n’est depuis pas en manque d’imagination pour favoriser l’enseignement privé et lui consentir des avantages sonnants et trébuchants.

Dans la nuit de mardi à mercredi, la majorité UMP du Sénat a ainsi adopté un amendement au projet de budget 2011. Celui-ci était proposé par le tristement célèbre sénateur Carle qui en 2009 avait déjà fait assouplir le financement des écoles primaires privées par les collectivités locales. Cette fois, il s’agit de soustraire à l’enseignement public l’équivalent de 250 postes supplémentaires (soit 4 millions d’euros) pour les verser à l’enseignement privé. Même devant la saignée des 16.000 suppressions de postes de la rentrée 2011, public et privé ne sont pas mis sur un plan d’égalité, la contribution des établissements privés étant proportionnellement deux fois moindre que pour ceux du public !

Quelques jours auparavant, le 19 octobre, la Présidence de l’Assemblée nationale a enregistré une proposition de loi présentée par 81 députés UMP et allant dans le même sens. Elle vise à exonérer les écoles privées sous contrat d’association de la taxe foncière sur les propriétés bâties

Ces deux exemples récents témoignent d’un financement déguisé de l’enseignement privé par les contribuables au moment même où la pénurie est organisée au sein de l’école publique. En supprimant en parallèle la carte scolaire, les libéraux souhaitent instituer un vaste marché des établissements publics et privés au nom de la sempiternelle concurrence libre et non faussée. De l’Ecole de la République, nous glisserions vers une école à la carte débarrassée de l’exigence de l’intérêt général et de la nécessité de mixité sociale.

Le Parti de gauche dénonce ces attaques incessantes contre le principe intangible de laïcité. Plus que jamais, au nom de l’égalité devant l’éducation que sont en droit d’attendre tous les élèves, le Parti de gauche réaffirme l’exigence que les fonds publics aillent exclusivement à l’école publique.

François COCQ

Secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche.


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