Bangladesh : Contre H&M, Carrefour, Metro, Walmart, Levi Strauss... la lutte difficile d’ouvrières payées 19 euros mensuels

mardi 21 décembre 2010.
 

2) Bangladesh : La révolte des ouvrières du textile et la répression

En juillet-août 2010, un vaste mouvement de grève, mobilisant des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs du textile du Bangladesh, avait touché quelque 700 usines dans la zone industrielle d’Ashulia au nord de la capitale Dacca. Les travailleurs et travailleuses demandaient un triplement du salaire minimum qui était fixé à 25 dollars par mois depuis 2006. Le gouvernement intervint et imposa une limite à hauteur de 43 dollars.

Pour l’essentiel, ces usines produisent pour des grandes chaînes occidentales telles que H&M, Carrefour, Metro, Walmart, Levi Strauss, Tommy Hilfiger, GAP, Tesco, Marks & Spencer, Zara. Déjà, la police antiémeute n’avait pas hésité à tirer sur les grévistes, faisant de nombreux blessés.

Début décembre 2010, de nouvelles mobilisations se sont développées. En effet, selon décision du gouvernement, le salaire minimum fixé à 43 dollars par mois devait être versé depuis novembre 2010. Toutefois, les patrons du textile se refusaient à appliquer cette augmentation. Quelque 3 millions de salariés, pour l’essentiel des femmes, travaillent dans le secteur textile au Bangladesh. Les exportations de ce secteur représentent quelque 80 % du total des exportations.

A nouveau, la police antiémeute a violemment attaqué les travailleuses et travailleurs du textile dans la région de Dacca et de Chittagong. Au moins 4 ouvriers ont été tués et quelque 200 autres blessés, en particulier dans la zone économique de Chittagong, le dimanche 12 décembre.

Le salaire mensuel de 43 dollars est si bas que divers syndicats demandent que le gouvernement assure de subventionner les aliments de base, afin de permettre la stricte survie physique des travailleurs. Ce qui traduit la violence de l’exploitation et un processus de paupérisation absolue.

Le 14 décembre, une entreprise a pris feu dans les environs de Dacca. Quelque 25 ouvriers sont morts dans cet incendie ; ils se sont lancés du 10e étage pour échapper au feu. Une centaine d’autres sont blessés, certains grièvement. Selon l’agence française AFP, de nombreux travailleurs ont indiqué que les sorties de secours étaient bloquées. Cette usine appartient à l’un des plus grands exportateurs du textile au Bangladesh : Hameem-Group.

Selon le correspondant de la BBC, des feux se déclarent souvent dans les entreprises, étant donné la vétusté des installations électriques et les courts-circuits qui en découlent. C’est une autre facette des conditions d’exploitation.

La révolte plus que légitime des travailleuses et travailleurs du Bangladesh devrait être appuyée par l’ensemble du mouvement syndical international.

Rédaction de A l’Encontre

Source : http://www.alencontre.org/

1) Emeutes ouvrières pour 80% d’augmentation des salaires au Bangladesh

Le mouvement social d’ouvriers du textile réclamant l’application d’une hausse salariale décidée par le gouvernement se poursuivait lundi au Bangladesh, au lendemain de la mort de quatre personnes tuées dans de violents heurts entre des manifestants et la police.

Plus de 4.000 ouvriers ont bloqué des routes et organisé un "sit-in" dans le district de Gazipur, dans le nord du pays, l’un des principaux secteurs de production de vêtements destinés à des marques occidentales. "Ils ont bloqué la principale route reliant Dacca à Gazipur", a déclaré un policier de Gazipur, Khandaker Shafiqul Alam.

Dimanche, quatre personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées alors que des dizaines de milliers d’ouvriers ont violemment protesté dans la capitale Dacca et à Chittagong (sud-est) contre les bas salaires. La police a tiré à balles réelles et a utilisé des gaz lacrymogènes lors de ces manifestations violentes au lendemain de la fermeture par le groupe sud-coréen Youngone de l’intégralité de ses 17 usines à la suite de manifestations.

Les ouvriers du textile protestent contre le fait qu’une augmentation d’environ 80% du salaire minimum décidée le mois dernier n’ait pas encore été appliquée. Les employés les plus expérimentés manifestent aussi pour que cette hausse salariale s’applique également à leur catégorie. Les quelque 4.500 entreprises du secteur, qui fabriquent des vêtements pour des marques occidentales telles que Wal-Mart, H&M, Zara ou Marks et Spencer, doivent désormais verser aux ouvriers un salaire mensuel d’au moins 3.000 taka (30 euros). Le minimum salarial précédemment fixé en 2006 était de 1.662 taka. L’annonce de cette hausse fin juillet, avant son entrée en vigueur le 1er novembre, avait provoqué de violentes manifestations d’ouvriers en colère contre une augmentation jugée dérisoire.

Ce mouvement social avait entraîné la fermeture d’usines dans la périphérie de Dacca ainis que plusieurs arrestations de dirigeants syndicaux. Le secteur textile, qui emploie 3,5 millions de personnes au Bangladesh (dont 85% de femmes) représente 80% des exportations du pays.

Article de L’Humanité


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