15000 manifestants à Bayonne contre le projet de Ligne à Grande Vitesse

jeudi 16 décembre 2010.
 

Quelque 15.500 personnes selon les organisateurs, 5.300 selon la police, ont participé samedi 11 décembre à Bayonne à une manifestation anti-LGV, à l’appel d’associations écologistes et de mouvements politiques hostiles à un "modèle de développement dépassé", a constaté un journaliste de l’AFP.

Les partis autonomistes et les principaux mouvements écologistes de la région étaient réunis pour cette manifestation, tout comme les maires et une centaine au moins d’élus, ceints de leur écharpe tricolore, des 29 communes concernées par le projet de ligne LGV qui relierait Bayonne et Hendaye, à la frontière espagnole.

Menés par le Collectif d’associations de défense de l’environnement (CADE), les manifestants défilaient sous des banderoles demandant l’abandon du projet de LGV au profit d’une simple modernisation de la voie ferrée existante qui suffirait largement, selon eux, à absorber l’augmentation prévue du trafic, à moindre coût financier et environnemental.

"La LGV correspond à un modèle de développement qui est aujourd’hui dépassé", a déclaré à l’AFP Victor Pachon, président du CADE, en tête du défilé, faisant le parallèle entre les projets ferroviaires à grande vitesse et l’aventure avortée du transport aérien supersonique civil et l’abandon de Concorde.

La manifestation était précédée d’un défilé de 130 tracteurs, en file indienne, conduits par des agriculteurs hostiles à la création d’une nouvelle ligne, et portant des banderoles proclamant "LGV Non !" et sa traduction basque "AHT Ez !".

Parmi les formations politiques hostiles au projet de Réseau Ferré de France (RFF), Batasuna, le parti indépendantiste basque radical, a dénoncé un "passage en force" contre l’avis des populations et demandé "l’ouverture d’un vrai débat sur la pol itique d’organisation du territoire" au Pays basque.

Le parti autonomiste Abertzaleen Batasuna (AB) avait lui aussi appelé à manifester contre un projet "inutile, destructeur et ruineux" qui est, selon lui, le "pur produit de cette idéologie d’Etat sponsorisée par les lobbies des travaux publics".

Des formations politiques nationales étaient également représentées - notamment Europe-Ecologie, le Parti de gauche et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Les manifestants, qui avaient projeté de se rassembler pour un prise de parole devant la souspréfecture de Bayonne, en ont été empêchés par un important dispositif de gardes mobiles qui interdisait l’approche des bâtiments.

"C’est pour le moins surprenant d’être accueillis par des CRS devant un lieu où nous devons être reçus en tant qu’élus", a déclaré à l’AFP Alain Iriart, conseiller général des Pyrénées -Atlantiques, élu abertzale (patriote, en langue basque).

La manifestation de Bayonne se déroulait dans le cadre d’une "Journée européenne contre les projets inutiles" organisée samedi par des dizaines d’associations anti -LGV et de défense de l’environnement dans plusieurs régions ainsi qu’en Allemagne et en Italie.

Les associations organisatrices de la manifestation sont toutes signataires de la Charte d’Hendaye, une déclaration adoptée le 23 janvier dans cette ville du Pays basque français, après un défilé anti - LGV qui avait réuni environ 15.000 personnes.

A Langon (Gironde), environ 1.000 personnes ont défilé samedi après-midi contre ce projet. Dans le Lot-et-Garonne, une opération escargot a réuni environ 20 véhicules le long du tracé de la ligne TGV existante, entre le sud du département et Marmande, qui ont ensuite rallié la manifestation girondine.


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