Mélenchon candidat : le premier pas d’un long chemin…

dimanche 30 janvier 2011.
 

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont

Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front,

Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime,

Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime. »

Victor Hugo, Les Châtiments

C’est un des moments déterminants de notre histoire. Il y en aura d’autres, bien d’autres. Mais, celui ci est d’importance. Je me refuse à le banaliser. Vendredi 21 Janvier (jour de la mort de Louis XVI !), au micro de l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFM, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa volonté d’être le candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle. Et l’annonce a produit un certain effet, pas seulement médiatique. Le téléphone n’a cessé de sonner au siège du PG. Une effervescence semble naître. Comment cette page va-t-elle s’écrire ? Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font. Cela s’applique à nous aussi. Mais, cette dimension de l’inconnue, propre à toute action politique réellement agissante, ne nous tétanise pas. Peut être même qu’elle nous galvanise.

Nos camarades du Parti Communiste Français (PCF), ainsi que ceux de la Gauche Unitaire (GU), vont en discuter. C’est l’opinion du peuple militant communiste qui sera déterminante. Ils vont en débattre et voteront conformément à leurs statuts. Dernièrement, à plus de deux tiers des voix, leur Conseil national s’est prononcé favorablement à une candidature du Front de Gauche qui ne serait pas nécessairement communiste. Je ne sous-estime pas ce que cela signifie. Elle exprime un haut niveau de qualité politique au sein de ce parti. Certes, il y aura un débat en leur sein, et manifestement d’autres candidats se présenteront à ce vote interne. Et bien tant mieux, qu’ils en discutent…Mais, tout cela est la marque d’un grand Parti démocratique et conscient de ses responsabilités.

Longtemps, lorsque j’étais au PS, c’est le mépris des communistes qui présidait. Lorsque nous avons fondé le PG et le Front de Gauche, beaucoup de mes amis restés au PS jouaient les blasés en considérant notre stratégie impossible. "Jamais les communistes n’accepteront de soutenir autre chose que des communistes… Ils sont électoralement finis. Ce sont des sectaires. Ton Front de Gauche est mort-né.." Combien de fois n’ai je entendu ce type de prévision lumineuse, dont l’arrière pensée est limpide : "hors de la vie interne du PS, rien n’est possible"... Ce fatalisme idéologique de pacotille a servi de béquille pour beaucoup de camarades socialistes qui n’avaient plus guère d’illusion dans leur parti, mais qui doutaient de ce que nous entreprenions.

Désormais, je m’adresse à eux. Amis socialistes qui voulaient que de véritables idées socialistes soient soumises au choix de nos concitoyens, nous avançons, rejoignez nous. Si la candidature de Jean-Luc devient celle de tout le Front de Gauche, de toute "l’Autre gauche", tout est possible. Surtout si nous le faisons ensemble.

Je dis un dernier mot. Plus personnel. Voilà près de 15 ans que je milite auprès de Jean-Luc. J’étais à ses cotés à plusieurs étapes fondatrices de ses dernières années d’existence militante : bataille au sein du PS contre la dérive sociale-libérale et Démocrate, le Ministère de l’Enseignement professionnel, l’extraordinaire campagne pour le Non au TCE, la fondation du PG, etc... Toutes ces images me sont repassées par la tête hier matin, en le regardant à la TV. C’est avec une certaine émotion que je l’ai entendu ce matin prononcer cette phrase : "Oui… Oui…. Je propose ma candidature". J’ai cru deviner un léger temps d’arrêt avant qu’elle soit dite. Le temps peut être de se dire intérieurement : ça y est, c’est parti !

Oui, c’est parti. Hier soir au Bureau national du PG, nous avons longuement débattu de la nouvelle situation politique qui s’ouvre. Aujourd’hui lors du Conseil national, nous présenterons une résolution qui précise politiquement le cadre dans lequel cette annonce s’inscrit. La magnifique Révolution tunisienne est évidemment un souffle que nous voulons capter et incarner en France. L’enthousiasme de chacun des membres de nos instances présage d’une belle campagne, si la candidature de Jean-Luc Mélenchon continue son chemin. Si... Si…

Si, notre le peuple le veut. Tout est possible.


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