Cantonales Charente : Jacques Vian, au nom de la politique

mercredi 16 février 2011.
 

Le chapeau, l’écharpe, le manteau lui donnent un petit air mitterrandien qui n’est pas pour lui déplaire. Il a été de ce courant-là, du temps où le Parti socialiste était animé par des débats d’idées plus que de personnes. Ce parti qui fut le sien quasiment depuis sa création, et jusqu’à l’année dernière, Jacques Vian en est sorti. Il est aujourd’hui en campagne sous les couleurs du Front de gauche, dans le canton de Segonzac.

Et pas question qu’on lui parle d’un revirement, lui qui a été premier secrétaire fédéral du PS, de 1985 à 1990. « S’il y en a qui ont reviré, ce n’est pas moi », lance-t-il, du tac-au-tac. S’il a claqué la porte du PS, c’est à la suite d’une succession de petites déceptions.

L’élément déclencheur a été la main tendue de Ségolène Royal au MoDem. Mais déjà, le final « pas réjouissant » du congrès de Reims, le peu de combativité du PS sur la réforme des collectivités, le manque de débats au sein du parti avaient érodé son enthousiasme. Jusqu’à le conduire au Parti de gauche, le parti de Jean-Luc Mélenchon, lui aussi un ancien du PS, qu’il avait côtoyé lorsque l’un et l’autre étaient secrétaires fédéraux. L’un dans l’Essonne, l’autre en Charente.

Ce n’est pas que le style Mélenchon lui plaise particulièrement. Mais cet « anticapitalisme raisonnable mais indispensable » l’a séduit. De même que cette « pratique différente de la politique, plus ouverte sur la citoyenneté, beaucoup moins en prise avec la real politique. » Alors quand Serge Lebreton, élu à Cognac, animateur du comité local du Front de gauche lui a demandé de partir en campagne, il a accepté sans mal de sortir de sa retraite qu’il passe, à temps plein, dans sa maison de Saint-Preuil, achetée en 1985 et où il a choisi de s’installer définitivement en 2008.

Après avoir été directeur général des services de la mairie de Ribérac en Dordogne durant 21 ans.

Un engagement clairement politique

Les précédentes années, c’est à Angoulême, adjoint au service d’information et du tourisme qu’il les a passées, jusqu’à la chute de la municipalité Boucheron, en mars 1989.

Sur ce terrain des cantonales, son engagement est clairement politique. « Je ne suis pas là uniquement pour défendre des enjeux locaux. Je m’engage pour mener un combat politique qui permette aux citoyens de se réapproprier la politique. Ce qu’on souhaite, c’est mettre en place une vraie concertation avec les habitants du canton, pour que les problèmes soient soulevés, étudiés par eux, puis les solutions mises en oeuvre par le conseil général. »

Bien sûr, il y a le collège qui aurait besoin d’un bon coup de restauration, les personnes âgées dont il faut se soucier... Et les jeunes. « Qu’est-ce qui est proposé aux jeunes ? Il y a des choses à faire. Ça pourrait les amener à la réflexion politique. »

On en revient là. À une conception de la vie publique, de l’engagement politique. À une époque où les partis politiques étaient des lieux de brassages d’idées, « de formation, d’éducation. Aujourd’hui, soit on les fustige, soit ils sont utilisés comme des outils au service d’une ambition. »

Philippe ANDRÉOULIS


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