Strauss Kahn est allé se faire voir chez les Grecs pour imposer plus de privatisations

mardi 15 février 2011.
 

Vendredi 11 février, des inspecteurs de l’Union Européenne, de la BCE et du FMI ont débarqué en Grèce pour juger si le fameux "plan de sauvetage" était bien mis en oeuvre.

Ils ont reconnu que le programme était "sur les rails" et ont débloqué une nouvelle tranche de 15 milliards d’euros, mais ils ont estimé aussi que le gouvernement devait procéder à beaucoup plus de privatisations.

Les prêteurs ont fixé un ambitieux programme, estimant que les privatisations devraient permettre de recueillir 50 milliards d’euros en 2011-2015. Le précédent objectif du gouvernement était de sept milliards d’euros en 2011-2013.

Ces inspecteurs sont en fait des cinglés de la privatisation à outrance au service du grand capital.

Ainsi, le représentant de la Commission européenne Servaas Deroose a proposé dans le quotidien To Vilma, de "vendre les plages grecques pour développer le tourisme et le marché des propriétés touristiques".

De même, le chef de la délégation du FMI a osé s’attaquer en conférence de presse aux professions opposées aux privatisations "Certains des groupes qui descendent dans les rues... se cachent derrière leurs privilèges qui leur permettent d’extorquer des prix élevés, d’imposer un lourd fardeau au reste de la société".

Dans un premier temps, le ministère grec des Finances a diffusé un document informel semblant avaliser la création d’un portefeuille d’actifs promis à une privatisation et pouvant rapporter "au moins 50 milliards d’euros".

Les propos de plusieurs commissaires étaient tellement excessifs et méprisants par rapport à l’intérêt général du peuple grec qu’ils ont provoqué des réactions courroucées, y compris dans les rangs et la presse proche du Parti Socialiste grec.

Aussi samedi 12 février, le gouvernement grec a fait volte-face et fait réagir son porte-parole, George Petalotis.

"Nous sommes dans le besoin, mais nous avons aussi des limites. Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne. Nous prenons des ordres seulement auprès du peuple grec", a déclaré Petalotis, en soulignant notamment qu’aucune terre appartenant à l’Etat ne serait vendue.

Le Premier ministre George Papandréou s’est entretenu avec le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et avec le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn, a rapporté son secrétariat.

Dans sa conversation téléphonique avec Dominique Strauss-Kahn, George Papandréou a "transmis le message du gouvernement grec concernant le comportement inacceptable des représentants de la Commission européenne, de la BCE (Banque centrale européenne) et du FMI lors de la conférence de presse d’hier", dit un communiqué du secrétariat de Papandréou.

Georges Petalotis, porte-parole du gouvernement grec, avait quelques heures auparavant déclaré : "Nous ne demandons à personne de s’ingérer dans les affaires intérieures (...) Nous ne prenons nos ordres que du peuple grec."

Le ministre des Infrastructures, Dimitris Reppas, a ajouté que le nouvel objectif pour les privatisations n’était pas réaliste "Recueillir 50 milliards d’euros d’ici 2015 grâce à la privatisation de biens de l’Etat n’est pas possible"


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