Le peuple Bahreïnien prend exemple sur la révolution en Egypte et se soulève contre un régime féodal, fidèle allié des Etats-unis, qui ne tient plus que par la force

samedi 19 février 2011.
 

La déflagration des révolutions Égyptiennes et Tunisiennes ébranle désormais jusqu’aux plus fidèles alliés de l’impérialisme occidental.

La petite monarchie pétrolière du Golfe du Bahreïn est secouée depuis lundi dernier par un des plus mouvements de protestation les plus massifs de ces dernières décennies.

Le mouvement a commencé lundi par des manifestations aux mots d’ordre généraux demandant un desserrement de l’étau qu’exerce le régime féodal sur la société Bahreinienne et une participation accrue au pouvoir de la majorité chiite, exclue des principaux leviers de commande du pays.

Toutefois, après la première vague de répression qui a fait deux morts et une dizaine de blessés, les mots d’ordre se sont radicalisés.

Les manifestants regroupés désormais sur la grand place de la Perle à Manama, rebaptisée place Tahrir en hommage à la révolution Egyptienne, ont mis en avant des revendications économiques plus précises, une politique volontariste de création d’emplois et de logements

Au fil des jours, le mouvement s’est aussi montré porteur de potentialités révolutionnaires avec la montée de revendications politiques, telles que la libération des prisonniers politiques ou la fin de la censure d’Etat, remettant en cause le pouvoir dictatorial.

Chose impensable quelques semaines auparavant, des mots d’ordre républicains articulant la lutte contre la dictature avec la destitution de la monarchie ont progressivement émergé, appelant la dynastie régnant depuis deux-cent ans sur le pays à céder le pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu.

Confronté à la montée en puissance du mouvement et à sa radicalisation, le pouvoir répressif Bahreinien ne tient plus que par la force.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les manifestants poursuivaient pour la troisième nuit consécutive un sit-in pacifique place de la Perle, les forces anti-émeutes ont alors violemment, et sans sommation, pris d’assaut la place, causant d’après les premières estimations la mort de deux nouveaux manifestants et laissant une centaine d’entre eux blessés.

Des blindés ainsi que des forces de police anti-émeutes patrouillent actuellement dans les rues de Manama pour empêcher toute nouvelle formation de manifestations pacifiques aspirant à la satisfaction de légitimes aspirations démocratiques.

Les communistes, rassemblés dans le mouvement de la Tribune démocratique progressiste, ont salué après la première vague de répression de lundi la mémoire des deux martyrs « qui ont rejoint les martyrs de notre peuple dans son combat pour la démocratie et les droits politiques, pour une vie dans la liberté et la dignité ».

Les communistes et progressistes ont également condamné la répression sanglante orchestrée par le régime : « La Tribune progressiste déplore l’usage excessif de la force par les forces de police, demande à ce que soit respecté les droits du peuple à la manifestation et à la protestation afin de revendiquer ses droits, car la répression est une impasse, qui ne fera qu’empirer la situation dans le pays et n’empêchera pas les manifestations de porter leurs revendications ».

La Tribune démocratique progressiste mettait ensuite en avant la formation d’un gouvernement d’Unité nationale, réunissant sunnites et chiites, et assurant la transition vers un régime garantissant non seulement l’unité nationale mais aussi l’intégralité des droits politiques et sociaux du peuple Bahreinien.

Après la Tunisie et l’Egypte, aujourd’hui le Bahrein ou le Yémen, les régimes dictatoriaux et népotistes inféodés à l’impérialisme occidental sont mis sur la sellette par les mouvements révolutionnaires portés par les peuples d’Afrique du nord et du Moyen-orient !

Plus que jamais, les communistes français sont solidaires avec la lutte des peuples Égyptiens, Tunisiens, Algériens ou encore Bahreinis pour leur émancipation sociale et politique et s’engagent à se nourrir de l’expérience de ces mouvements révolutionnaires pour mener la lutte en France contre le pouvoir du capital et de ceux qui le servent !

(A partir des articles du Morning Star, du communiqué de la Tribune démocratique progressiste, et des dépêches des agences de presse AP/AFP)


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