Yémen, Bahreïn : la révolution fait face à la répression et au silence de la communauté internationale

jeudi 24 mars 2011.
 

Au Yémen, le régime du Président Ali Abdhallah Saleh, a commis un nouveau massacre vendredi 18 mars, tuant par des tirs à balles réelles 52 manifestants pacifiques et désarmés qui demandaient son départ. Le Président Saleh qui a limogé son gouvernement, est de plus en plus isolé. Faits nouveaux, le régime a été désavoué par de hauts responsables militaires, ainsi que par des ministres, le gouverneur d’Aden, et des ambassadeurs qui ont démissionné suite à cette répression sanglante.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné avec force les tirs à balles réelles et déclaré que "le gouvernement yéménite a l’obligation de protéger les civils." Et d’ajouter : " J’appelle à un maximum de retenue et à mettre fin à la violence". Il n’y a pas d’alternative à un dialogue global portant sur des réformes politiques, sociales et économiques, pour traiter la crise politique."

Pendant ce temps, au Bahreïn, le roi Hamad ben Issa Al Khalifa, monarque sunnite dont la lignée est au pouvoir depuis 200 ans dans un pays composé à majorité de citoyens de confession chiites, victimes de nombreuses discriminations, est débordé par les contestations de son peuple. Il a déclaré l’état d’urgence et la loi martiale, et fait appel aux troupes militaires des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) dont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Qatar. Ce que l’opposition a justement dénoncé comme une « intervention étrangère ».

Ce week-end, les manifestants, qui ont occupé pendant un mois le centre de la capitale, ont été violemment chassés par la police, et des figures de l’opposition, exigeant une monarchie constitutionnelle, ont été arrêtées.

Le gouvernement étasuniens, allié du Bahreïn et surtout de sa voisine directe l’Arabie Saoudite, qui craint la diffusion de la contestation chez elle, ont soutenu le "droit souverain" du Bahrein à faire appel aux troupes du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG). Il se limite à de simples condamnations verbales des répressions au Yémen. L’UE est restée inaudible, voire muette, sur la répression dans ces deux pays.

Le Parti de gauche

- condamne la répression violente contre des manifestants pacifiques dans ces deux pays, dénonce l’intervention des troupes étrangères du CGC à Bahreïn, et y soutient la revendication du peuple d’une monarchie constitutionnelle garantissant des droits à des citoyens et non plus à des "sujets" ;

- dénonce une nouvelle fois le "deux poids deux mesures" en matière de droit international (principe de "responsabilité de protéger" qui a été retenu par la résolution 1973 sur la Libye)

- demande d’une part la saisine par l’UE et la France en urgence du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU basé à Genève, et l’envoi d’une commission internationale d’enquête dans ces deux pays.

- appelle d’autre part l’Union Européenne et la France à condamner publiquement les répressions des autorités du Yémen et du Bahrein contre leurs propres peuples, à prendre toute mesure politique et économique à leur encontre (gel des biens et comptes dans l’UE, interdiction de visas aux dirigeants de ces pays, rappels par la France et l’UE de leurs ambassadeurs,...) ;

- appelle à la mobilisation et à une très large unité d’action pour manifester notre solidarité en France et en Europe avec l’ensemble des révolutions arabes.

MARDI, 22 MARS 2011


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