« La droite française s’accroche à l’extrême droite » JL Mélenchon en 2012, ce ne serait pas mal (Gisèle Halimi)

lundi 1er octobre 2018.
 

... Notre invitée vit avec « tristesse » et même « frayeur » l’évolution de la situation politique en France.

« En perte de vitesse, la droite classique essaye de s’accrocher à un bout d’extrême droite, tout en habillant cela d’oripeaux politiques de droite, estime-t-elle. Il est évident, quand on entend Guéant (le ministre français de l’Intérieur), quand on en arrive à parler de "croisade" à l’occasion d’élections cantonales, que cela a des relents d’extrême droite et de racisme qui dépassent l’échange démocratique classique. La droite fait appel à de vieux réflexes que l’on connaît chez certains Français qui ne sont pas très politisés. C’est : " Charbonnier veut être maître chez soi"... »

Si l’on en juge par le résultat des récentes élections cantonales, cette banalisation d’un certain discours nationaliste bénéficierait plutôt au FN de Marine Le Pen... La digne fille de son père ou une présidente de parti « fréquentable » , même si l’on peut ne pas partager ses idées ?

« Je trouve qu’elle se débrouille avec beaucoup d’intelligence : la preuve, votre question, répond notre visiteuse. Elle donne l’impression d’incarner le changement par rapport aux thèses de son père, qu’il assénait avec rudesse. Il y a peut-être une manière plus conviviale, plus souriante, plus "blonde" de parler aux gens... Mais de parler de quoi ? Ce sont les mêmes valeurs ! Mais elle est assez astucieuse pour apporter les changements qu’il faut sur certains thèmes d’une grande popularité, comme la législation sur l’avortement par exemple, contre laquelle s’est battu le FN - et son père en tête - à propos de laquelle elle a déclaré qu’il ne fallait rien changer. En ce sens, elle me paraît d’une certaine façon plus dangereuse : elle confère au Front national une espèce de visibilité sociale, civilisée, conviviale. »

Une stratégie qui pourrait l’amener au second tour de la présidentielle, comme son père en 2002 ?

« Si la gauche ne se secoue pas, oui !, soupire Gisèle Halimi. Et en l’occurrence, je déplore cette espèce de marais socialiste dans lequel on s’embourbe, en attendant Godot. Cela dénote une pauvreté de réflexion, de repères et de personnalité. Je trouve que cette attente de DSK (Dominique Strauss-Kahn) est un très mauvais point pour la campagne socialiste. Le fait d’attendre qu’il ait fini est quelque chose qui n’est pas normal. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que c’est l’homme providentiel ?... »

Qui aimerait-elle voir émerger à gauche ?

« Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) au premier tour, ce ne serait pas mal, lâche-t-elle. Il a une manière "tribunicienne" de dire des choses que la gauche ne dit plus. Au second tour, on verra... »


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