Luc Chatel, le fossoyeur de l’éducation nationale (par l’Union des FAmilles laïques)

lundi 4 avril 2011.
 

Après l’IGAERN, c’est au tour du corps d’inspection de monter au créneau pour dénoncer la « paupérisation de l’école » publique. Dans une lettre écrite le 7 mars dernier, le SNPI-FSU (Syndicat national des personnels de l’inspection de la FSU) se fait l’écho du malaise qu’éprouvent un certain nombre d’inspecteurs.

Témoins privilégiés du travail des professeurs, les inspecteurs s’inquiètent des difficultés croissantes que rencontrent ces derniers dans l’exercice de leur métier. La situation des professeurs stagiaires est particulièrement alarmante : la formation initiale est « bien insuffisante pour ne pas dire inexistante au regard des besoins des élèves ». Une fois encore, les inspecteurs qui avaient pourtant mis en garde le ministère contre « l’arrivée massive de jeunes enseignants stagiaires sans aucune formation pratique » n’ont pas été écoutés

Roland Damis, l’auteur de cette lettre, rend compte du sentiment d’impuissance et de malaise qu’éprouvent les inspecteurs face aux « suppressions massives de postes qui fragilisent les enseignements ».

Autre sujet d’inquiétude : la marginalisation croissante des inspecteurs. La mise en place du « pacte de carrière » est un moyen, pour le ministère, de transférer en douce aux chefs d’établissement une mission qui était, jusqu’à maintenant, confiée aux inspecteurs : procéder à l’évaluation pédagogique des professeurs. La répartition des prérogatives entre autorité pédagogique (corps d’inspection) et autorité administrative (chef d’établissement) est remise en question au profit des chefs d’établissement qui sont désormais promus directeurs des ressources humaines.

L’auteur de la lettre craint que cette marginalisation ne soit le prélude à la disparition pure et simple de l’inspection, à tout le moins dans ses missions de conseil, d’assistance et d’évaluation des professeurs. Après la réforme de la formation de l’année de stage qui les prive de toute formation initiale, la seule aide qui existait en aval, les inspecteurs, risque bien de disparaître elle aussi. La disparition de l’inspection n’est donc pas seulement préjudiciable aux inspecteurs eux-mêmes : elle l’est également aux professeurs dont les qualités pédagogiques ne peuvent être évaluées que par un corps indépendant de spécialistes disciplinaires. Elle est préjudiciable, enfin, aux élèves qui doivent être instruits par des professeurs formés et jugés en fonction de la maîtrise de leur discipline et de leurs qualités pédagogiques. Or, les chefs d’établissement n’ont aucune compétence en la matière. C’est la raison pour laquelle l’UFAL a toujours défendu le principe de la double évaluation, gage de l’indépendance et de la qualité des professeurs.

Au final, Roland Damis déplore « une sorte de coupure de la chaîne pédagogique ». Les inspecteurs qui « devaient être des relais de terrain » ne sont plus que des « VRP de choix politiques qui ne sont pas discutés et, pour la plupart, désapprouvés par une majorité de Français ». Quant aux professeurs, ils sont abandonnés à leur sort, dans une période où « le constat est fait d’une forme de souffrance au travail ».

« Ce qui compte aujourd’hui, c’est que les chiffres soient bons… c’est important pour la carrière et la prime d’un recteur ! ». Certains chiffres parlent, hélas, d’eux-mêmes : 47 inspecteurs et proviseurs ont déjà rendu récemment à Chatel leurs palmes académiques. 22 % des néo titulaires de l’académie de Créteil, selon l’inspection, ont démissionné cette année de l’Éducation nationale.

L’UFAL :

• Se joint à la protestation du syndicat des inspecteurs : trop, c’est trop !

• Exige un moratoire sur la réforme des rôles et missions de l’inspection.

• Exige un audit immédiat sur la situation actuelle dans l’enseignement après la cohorte des contre-réformes mises en œuvre par le ministère : suppression des postes, destruction de la formation initiale des professeurs et, désormais, disparition programmée de l’inspection.

• Exige la démission de Luc Chatel dans l’intérêt de l’École de la République.


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