Jean-Luc Mélenchon cristallise une aspiration à l’unité à gauche (Maxime Vivas)

mardi 12 avril 2011.
 

Je m’appelle Maxime Vivas. J’ai été jadis membre du PCF. Je l’ai quitté. Je n’ai rien de plus à en dire.

Ex- postier, ex-cadre à France Télécom, j’ai été l’un des 100 ergonomes que cette entreprise a fait partir pour mieux semer ses graines de suicides parmi ses 150 000 agents.

Je me suis reconverti dans l’écriture (romans, essais…). J’ai été référent littéraire d’ATTAC. J’anime une émission culturelle sur Radio Mon Païs à Toulouse et je co-dirige le site d’information legrandsoir.info.

Voilà, fin du CV. Ah ! non, encore un détail people : j’ai passé ma vie (enfin, il me semble) à voter pour le PS (au moins au second tour).

Très intéressé par l’Amérique latine, j’ai eu l’occasion de constater que Jean-Luc Mélenchon avance sur ce sujet des idées d’une clairvoyance qui fait défaut à la classe politique. Son courage en la matière fait penser à celui de François Mitterrand se prononçant contre la peine de mort en pleine campagne électorale alors que l’opinion publique était pour.

L’homme d’Etat se révèle à ce panache-là : ne pas aller pêcher des voix à n’importe quel prix, risquer d’en perdre en se distanciant du discours politicien ambiant.

Fils d’immigrés, j’entends aujourd’hui contre les étrangers qui construisent la France les mêmes anathèmes que ceux qui furent lancés à mes parents, ces citoyens d’un monde dont on ne pouvait « accueillir toute la misère », enfants d’une Espagne écrabouillée par la coalition de trois fascismes armés : franquiste, mussolinien, hitlérien, trois monstres dont les héritiers ne s’offusquent pas des discours du FN et s’accommodent sans problème du discours ripoliné de sa blonde égérie.

Instruit par l’école de la République, je m’alarme des velléités de remettre en cause la loi de 1905 et j’enrage de payer de mes impôts le fonctionnement ou la construction d’établissements religieux.

A mes yeux (aux vôtres aussi, non ?), le parti qui envisage de soutenir le patron du FMI pour les élections présidentielles, sans autre état d’âme que de savoir si c’est « électoralement » pertinent, a cessé de porter les valeurs socialistes.

Ceux qui n’oublient pas que le poème d’Aragon, « La rose et le réséda » (« Quand les blés sont sous la grêle / Fou qui fait le délicat… ») a été écrit pendant la guerre, ceux qui savent que le Programme du Conseil National de la Résistance a été rédigé par une coalition allant des communistes aux royalistes en passant par les socialistes et les gaullistes peuvent-ils s’étonner que Jean-Luc Mélenchon cristallise une aspiration à l’unité à gauche dont l’urgence doit nous pousser à balayer les objections possibles et les intérêts politiques particuliers ? « Fou qui songe à ses querelles / Au coeur du commun combat ».

Mon choix est fait. Triplement : c’est la seule voie politique, elle est balisée par des options de gauche, l’homme mérite qu’on lui reconnaisse une sincérité singulière dans le monde politico-médiatique. Il est très possible que, parmi ceux qui trouvent que j’ai tout faux, on aperçoive au grand complet ces messieurs du MEDEF et du CAC 40.

Maxime Vivas


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message