Retrait de Besancenot : La fin du NPA est-elle écrite ?

mercredi 25 mai 2011.
 

Le courrier d’Olivier Besancenot du 5 mai annonçant à ses camarades du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) qu’il renonçait à être candidat pour la troisième fois à la présidentielle n’a pas surpris la direction de son mouvement. Voilà plusieurs mois que la rumeur bruissait. « Quand il disait qu’être candidat, ça l’emm..., c’était vrai », explique son mentor Alain Krivine, à qui Besancenot avait plusieurs fois affirmé qu’il refuserait d’être l’Arlette Laguiller - six fois candidate pour Lutte ouvrière !
- de l’autre parti trotskiste. « Je ne veux pas avoir le sentiment de faire partie du personnel politique traditionnel aux yeux du grand public », se justifie le facteur de 37 ans.

Selon lui, le NPA doit «  continuer à surprendre en présentant aujourd’hui d’autres anonymes ».

Pour 2012, le choix se portera donc sur l’une des deux porte-parole du parti : Myriam Martin ou Christine Poupin. La décision du « camarade Olivier » « vaut mille discours pour montrer qu’on n’est pas un parti comme un autre », assure cette dernière. Derrière les réactions officielles, c’est peu de dire, pourtant, que la décision de Besancenot est loin de faire l’unanimité au NPA.

Un an seulement avant la présidentielle, c’est un (très) rude coup pour le parti. « C’est évident qu’il faut préparer une transition, mais ce n’est pas si près de cette échéance qu’il fallait le faire », confie Gaël Quirante, l’un des « patrons » du NPA. Mélenchon : la « divine surprise »Pis que tout, sans doute, pour le NPA : non seulement le retrait de Besancenot affaiblit son parti, mais encore fait-il le jeu du PS (qui se retrouve avec un adversaire de moins) et surtout du Front de gauche de « l’ennemi » Jean-Luc Mélenchon, au coude à coude avec le facteur dans les sondages (entre 5 et 7 %).

Même Krivine le reconnaît : « C’est peut-être un cadeau pour Mélenchon. » Confirmation de Jérôme Fourquet, de l’Ifop : « À gauche du PS, il sera la seule voix à porter. Pour lui, une configuration idéale se dessine. » C’est dire si la décision de Besancenot, qui avait permis à son parti d’atteindre plus de 4 % des voix aux deux dernières présidentielles, signe, sans doute, son effacement durable sur la scène politique. D’autant que le parti était déjà sur le déclin : affaire de la candidate voilée aux régionales de 2010, 2,5 % seulement des voix à ces mêmes régionales, où Besancenot lui-même avait été éliminé dès le premier tour en Île-de-France, départ de près de la moitié des militants en deux ans seulement...

La fin du NPA est-elle écrite ? Sous couvert d’anonymat, nombreux sont ceux, au NPA, à prédire un retour aux « années groupusculaires » du parti trotskiste, coincé entre les « purs et durs » de Lutte ouvrière et les partisans d’un « large rassemblement à gauche » (incluant le PS) du Front de gauche. Et certains d’ironiser sur le lâchage de Besancenot « révolutionnaire en peau de lapin » : « La vérité, c’est qu’Olivier s’est embourgeoisé, dit l’un deux. Imagine-t-on Lénine ou Trotski abandonner le combat ? » Vendredi 13 Mai


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