Les forêts primaires sont des biens communs ( Attac France)

vendredi 27 mai 2011.
 

La négociation climatique continue. La Norvège et la France organisent à Paris une Conférence internationale sur les grands bassins forestiers le 11 mars 2010. Près de 30 pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie et 12 délégations des pays bailleurs de fonds seront présents. Il s’agit d’avancer sur la mise en œuvre du processus de lutte contre la déforestation, dit REDD (Reduced Emissions from Deforestation and Degradation), prévu par le plan d’action de Bali dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le changement climatique.

Le mécanisme « REDD plus », discuté à Paris, ajoute aux objectifs du REDD, « la gestion durable des forêts » et le maintien des stocks de carbone. Concrètement, six bailleurs de fonds, dont la France, se sont d’ores et déjà avancés sur une enveloppe de 3,5 milliards de dollars spécifiquement dédiée à la lutte contre la déforestation. Il s’agit donc d’étudier, lors de cette réunion, les priorités et les modalités du financement.

Attac France rappelle à ce propos les exigences de nombre d’ONG et des représentants des peuples indigènes, qui ne sont pas conviés à ce sommet pour des « raisons de sécurité » !

La lutte contre la déforestation doit être assurée par des fonds publics gérés dans le cadre de l’ONU et non par le marché du carbone, via les mécanismes de développement propre ; ces derniers reviennent à des mécanismes de compensation permettant aux pays riches de respecter à moindre coût leur engagement en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

La définition des forêts doit exclure les plantations nouvelles : les forêts primaires sont des réserves de biodiversité et abritent des peuples qui vivent de la forêt qu’ils entretiennent. Ainsi les plantations de palmiers à huile ne peuvent être considérées comme un projet de lutte contre la déforestation.

Tout projet doit être élaboré avec les peuples concernés, dans le respect de leur souveraineté sur des propriétés communes. La lutte contre la déforestation ne doit pas conduire à la mise en place de droits de propriété privée et à l’accaparement du foncier par des multinationales ou des États.

Quoi qu’en pensent Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, le cadre onusien reste le seul légitime pour toute négociation relative à la lutte contre le changement climatique. La forêt n’est pas seulement une affaire financière !

Attac France, Le 10 mars 2010


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