Le mouvement des Indignés commence à se développer en Grèce : 30000 à Athènes

samedi 28 mai 2011.
 

Le rassemblement, inspiré de celui de la Puerta del Sol à Madrid, a été organisé via internet, notamment le réseau Facebook, sous un seul mot "les indignés", qui rassemble à droite et à gauche. Mardi soir, la page Facebook "Indignez vous à Syntagma" comptait 32.500 fans. Lundi soir, au moment où l’appel à manifester est arrivé dans les rédactions, elle n’en comptait que 22.000 environ. Sur la place, quelques slogans, comme "voleurs" ou "kleptocratie", ont été criés à l’encontre du gouvernement, malgré un mot d’ordre de rassemblement silencieux.

Pour Dimitris Georgiou, un chômeur de 28 ans qui travaillait auparavant dans un groupe pharmaceutique "il n’est plus possible de supporter tout ça". "Il faut que ceux qui ont volé paient", a-t-il dit à l’AFP. Dora Gazi, ex-publicitaire, 35 ans, dit avoir "fait face à la précarité depuis trois ans et demi". "Cela ne peut plus durer. Les gens doivent réagir. Pas violemment, mais avec des manifestations pacifiques", a-t-elle dit. Plus loin, Georges, 44 ans, bijoutier, se disant apolitique et anti-syndicat, est venu simplement parce qu’il a "entendu parler d’un rassemblement d’indignés".

Un homme âgé d’une quarantaine d’années, constate qu’en "Espagne, cela a commencé avec des groupes de quelques centaines de personnes". "En Grèce, nous sommes toujours en retard, et nous voulons tout maintenant", a-t-il ajouté.

Plus loin, une femme, âgée d’une cinquantaine d’années soupire contre les privatisations annoncées par le gouvernement sous la pression de ses créanciers pour tenter de désendetter le pays : "Il était temps qu’il y ait une manifestation comme celle-là. Ils sont en train de vendre le pays". Un autre défilé de salariés de l’entreprise énergétique PPC-DEI, rassemblant environ 1.000 personnes selon la police, s’est d’ailleurs déroulé dans une autre partie de la capitale grecque contre le projet de privatisation, également annoncé dans le cadre du plan de redressement économique du pays, sous la pression des créanciers de la Grèce. Le gouvernement grec a annoncé lundi un plan prévoyant des privatisations immédiates, dont celle de PPC-DEI, et de nouvelles mesures d’austérité, dont des hausses d’impôts, et des coupes sociales, alors que le chômage progresse sur fonds de récession pour la troisième année consécutive, en particulier chez les jeunes de moins de 24 ans, où il frôle les 40%.

A Madrid, les jeunes "indignés" espagnols, qui expriment le ras le bol de la jeunesse espagnole désenchantée, souvent précaire, sans réelles perspectives, ont développé un mouvement de protestation depuis quelques jours sur la place Puerta del Sol.

En Grèce, où les manifestations sont quasi quotidiennes depuis plusieurs mois contre l’austérité, il s’agit de la première protestation de ce type. Généralement, les défilés, très organisés, et encadrés par les centrales syndicales, sont annoncés longtemps à l’avance et rassemblent quasiment toujours les mêmes personnes. Ils donnent lieu souvent à des violences, devenues quasi rituelles, entre des groupes autonomes ou anarchistes qui contestent l’ordre établi et la police.

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