La gauche de la gauche gagne les présidentielles au Pérou.

dimanche 12 juin 2011.
 

Ollanta Humala président du Pérou : nouvelle avancée de la gauche sud-américaine !

Source : http://thalasrum.over-blog.com/arti...

Ollanta Humala président du Pérou : nouvelle avancée de la gauche sud-américaine !

La presse a à peine pris le temps d’en parler, trop occupée qu’elle était à commenter la tenue vestimentaire de DSK, les rides du visage d’Anne Sinclair, le temps passé dans la salle d’audience... Du verbiage inutile, de la glose navrante !

Pourtant, en Amérique du Sud, un événement important venait de se produire : Ollanta Humala, chef de file de la gauche péruvienne l’a emporté, à plus de 51% des suffrages. Pourtant, la droite dure, les médias dominants & la gauche modérée s’étaient unis pour faire bloc contre Ollanta. La caste dominante, l’oligarchie n’entendait pas laisser filer le pouvoir, & soutenait Keiko Fujimori.

Malgré tous ces efforts, Ollanta Humala a été élu. Pour gouverner, il va devoir faire alliance avec les partis libéraux, mais il a cependant affirmé qu’il allait gouverner au service des péruviens. Une grande nouvelle pour le Pérou, & une nouvelle progression de la gauche, pas celle vendue au libéralisme, en Amérique du Sud !

La revanche de l’autre Pérou

Source : http://sites.radiofrance.fr/francei... mardi 7 juin 2011 par Bernard Guetta

La bourse de Lima a dévissé hier de 12,5% et suspendu ses opérations avant l’heure de clôture. Cette dégringolade s’était accélérée au fur et à mesure que tombaient les résultats partiels de l’élection qui vient de porter à la présidence péruvienne un amérindien, Ollanta Humala, 48 ans, ancien militaire et nationaliste de gauche.

Pour les plus fortunés de ce pays d’Amérique latine mais aussi pour la classe moyenne blanche de sa capitale, Lima, où ses concentre l’essentiel des richesses, cette élection est une catastrophe qui annoncerait le recul des libertés, l’étatisation de l’économie et la fuite des investisseurs étrangers.

Autrefois proche du président vénézuélien, Hugo Chavez, qui confond l’exigence de justice sociale avec l’autoritarisme politique et la bureaucratisation de l’économie, Ollanta Humala a pu justifier ces craintes dans le passé mais il a beaucoup évolué aujourd’hui.

« Le Pérou a changé et moi aussi j’ai changé », a-t-il martelé tout au long de sa campagne en expliquant qu’il s’identifiait désormais à l’autre gauche latino-américaine, non plus celle du tiers-mondisme issu des années soixante mais celle qu’incarne l’ancien président Lula, syndicaliste venu de l’extrême-gauche et qui a su faire du Brésil l’une des puissances émergentes de ce siècle.

Le Pérou, c’est tout à la fois une croissance économique de près de 9% en 2010 et de 5% en moyenne sur la dernière décennie, un pays en plein boom et l’un des plus inégalitaires du monde dans lequel les Amérindiens majoritaires constituent les laissés-pour-compte d’une société où les frontières ethniques et sociales se confondent largement. La tension sociale y est d’autant plus grande que la croissance de ces dernières années tient essentiellement à l’exploitation, par des compagnies étrangères, des richesses minières de ce pays, premier producteur mondial d’argent, deuxième de cuivre et dont le sous-sol est également riche en or, en zinc et en étain.

L’envolée du cours des métaux sur le marché mondial a refait un Eldorado du Pérou mais y a développé dans le même temps un ressentiment social et national dans parmi les Amérindiens qui n’en profitent guère et voient dans cette injustice une nouvelle spoliation perpétuant la violence de la conquête de l’Amérique latine par l’Espagne. Si présente au Pérou, l’histoire longue s’est mêlée dans cette campagne au rejet d’une réalité autrement plus contemporaine, celle du libéralisme et de la mondialisation économique qui ont tout à la fois permis aux compagnies minières d’imposer leur loi et à la demande chinoise en matières premières de brusquement changer toute la donne dans un pays qui fut ravagé jusque dans les années 90 par une guérilla d’inspiration maoïste.

Divisé, amer, le Pérou avait besoin de réconcilier ses composantes en se donnant un président auquel les Amérindiens puissent s’identifier et c’est pour cela que beaucoup d’intellectuels et d’économistes de centre droit et de centre gauche s’étaient finalement ralliés à Ollanta Humala. Il devra maintenant concilier croissance et répartition des richesses, tenir ses promesses et se concilier l’argent : relever un redoutable défi.


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