Bonnes et mauvaises nouvelles : Slovénie, Pérou, Portugal, Trichet...

vendredi 17 juin 2011.
 

J’en viens aux bonnes nouvelles. Le peuple slovène rejette, par référendum, le plan de réforme des retraites du gouvernement. En cause une réforme votée en décembre par le Parlement sur injonction du FMI et de l’Union Européenne. Détail qui fait réfléchir : c’est un gouvernement social-démocrate qui a fait cette proposition. La réforme visait à passer l’âge du départ de 63 à 65 ans. Pour contraindre le peuple au « Oui », le gouvernement n’avait reculé devant rien. Le premier ministre social-démocrate Borut Pahor avait affirmé : "si nous ne soutenons pas cette réforme, les finances publiques peuvent s’effondrer et alors les maîtres de notre destinée seront les Etats qui nous prêteront de l’argent". Votez oui ou vous serez pire qu’en Grèce ! Et il avait même faire intervenir dans la campagne le gouverneur de la banque centrale. Ça ne nous rappelle rien ? Réponse : « va voir en Grèce si j’y suis ! » « Non » à 72 % ! » Le parallèle avec 2005 ne s’arrête pas là.

A peine le vote est-il intervenu que le gouvernement multiplie les manœuvres pour le contourner. Il a annoncé de nouvelles négociations pour convaincre de la nécessité de sa réforme des retraites. Et il a annoncé un train de mesures d’austérité pour anticiper une hypothétique dégradation de la note slovène sur les marchés financiers. En effet dans leur logique tout peuple qui relève la tête doit être sévèrement puni. Sinon gare aux répliques et à la contagion. Le bon docteur Strauss Kahn ne manque finalement pas tant que ça. Ses camarades peuvent continuer sa médecine sans lui.

Bonne nouvelle encore. Ollanta Humala est élu président du Pérou. Le niveau de grossièreté déjà atteint par les commentaires de la bien pensance social libérale nous promet une nouvelle grande cuvée de sectarisme anti populaire. Le nouvel Observateur.com s’était cru inspiré de décrire le second tour comme son cauchemar : Humala contre Fujimori ce serait « comme Mélenchon contre Le Pen ». Cqfd ! Les sociaux libéraux savent donc ce qui les attend dans cette hypothèse. Leur candidat pourri s’est fait expulser dès le premier tour avec un score aussi minable que la politique du voyou qui les représentait auparavant, le corrompu criminel Alan Garcia. On n’a pas fini d’en entendre à propos du Pérou. Mais ça va nous faire plaisir de les voir écumer de rage. Et le meilleur pour nous c’est de constater que le cycle de la révolution citoyenne ne s’est pas retourné en Amérique du Sud.

Mauvaise nouvelle ? Au Portugal, les sondages ont manipulé dur. Jusqu’à la dernière heure, ils ont mis en scène une soit disant égalité des intentions de vote entre le Parti socialiste et la droite. Un monstrueux chantage au vote utile a servi de toile de fond pour tuer le débat alors même que les trois partis les plus forts avaient d’ores et déjà signé l’accord de capitulation avec le Fmi et l’Union Européenne. Au final, bien sûr, la droite a gagné avec une extraordinaire avance sur le PS. Celui-ci a perdu près de cinq cent mille électeurs. Face à une scène qui semblait fermée par un duel imposé d’avance, et sans alternative, l’abstention a fonctionné comme une échappatoire pour tous ceux que cette partie ne concernait pas. La force dépressive de cette abstention a tout formaté à gauche. La suite s’annonce spécialement cruelle. Le nouveau premier ministre portugais accepte déjà de confier le pillage en direct de son pays par la troïka européenne. Mauvais signe supplémentaire : l’autre gauche a sévèrement régressé sur place. J’y reviendrai sous peu, bien sûr.

Mauvaise nouvelle encore, l’accélération incroyable des délires autoritaires de « l’Europe qui protège » et de ses griots.

Trichet, le petit génie de l’austérité qui vous tue pour votre bien, et ses rêves inspirés d’Europe autoritaire


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