2012 : construire une candidature commune qui rende possible le rassemblement le plus large possible

mercredi 22 juin 2011.
 

Je place ici mon commentaire sur les conclusions de la Conférence nationale du PCF mais vous pouvez déjà connaitre mon point de vue depuis deux jours avec la vidéo tournée à mon point de presse de dimanche après midi. J’avais invité à cette rencontre, avec l’accord des trois directions des partis du Front de gauche. Mon intention était d’éviter une communication étalée, diverse et du coup toujours moins précise. J’ai préféré une séquence unique. Son contenu est ainsi cadré par mon propre centre d’intérêt. Et le questionnement est maitrisé collectivement par les professionnels qui m’interrogent au vu et su de chacun d’eux. On s’évite de cette façon les doublons aux adjectifs divergents…

Mes interventions fonctionnent dorénavant dans un entre deux compliqué à gérer. Désormais investi par la Conférence nationale du PCF, je suis le seul à être inscrit dans un cadre collectif puisque ma candidature est à cette heure proposée par les trois directions politiques des partis du Front de gauche. En même temps la décision finale n’est pas prise comme chacun le sait et je n’ai pas l’intention de l’anticiper. Pourtant la tonalité de mes contradicteurs reste dans le style d’un tir de barrage extrêmement brutal. J’ai noté, en lisant l’article du « Monde » sur le sujet, que l’un d’entre-eux au moins, profondément hostile à la stratégie du Front de Gauche, ne cache pas une claire intention destructrice. André Gérin dit vouloir obtenir que la proposition de la conférence nationale communiste soit battue ou que ma candidature soit si mal soutenue dans les votes que toute la démarche qui la sous tend soit détruite. Comme je sais très bien que tout cela n’a aucun caractère personnel et que c’est une ligne d’action qui est mise en cause, j’avance serein.

Advienne que pourra. La ligne du Front de gauche a un bilan, à travers trois élections déjà. Chacun peut l’apprécier en connaissance de cause. Je ne veux donc pas entrer aujourd’hui davantage qu’à aucun moment je ne l’ai fait, depuis les neufs mois que dure la procédure, dans une quelconque polémique interne du PCF. Ni de répondre aux très durs coups qui continuent de m’être portés alors même que le cadre collectif est en place. De toute façon, ma mission à cette étape, si la décision de la conférence du PCF est confirmée, me l’interdit. Cependant je forme le vœu que le respect et la fraternité soient de mise. Il est inutile de se cacher que bien des dégâts ont déjà été faits quand on n’a entendu pendant des mois que des arguments personnels à charge. La priorité ne doit pas être, comme au PS ou chez les Verts, le jeu de massacre des personnes. La vérité c’est que la priorité est de porter le regard là ou se joue la vraie partie : vers la société, le grand nombre, le peuple.

Dans ma conception, il ne s’agit pas seulement de faire un rassemblement autour d’un candidat, ce qui est toutefois indispensable pour cristalliser un vote. L’essentiel est de construire une candidature commune qui rende possible le rassemblement le plus large possible. Cette tache est d’autant plus excitante à conduire que la scène s’est profondément modifiée à gauche. Depuis le retrait d’Olivier Besancenot et la sortie de piste de DSK, avec l’ouverture des primaires chez les verts et au PS, la situation est moins figée. Chacun va devoir tacher de convaincre et sera contraint de passer sur le terrain des propositions et des cohérences d’ensemble. De tout cela tout le monde va être rendu témoin et de bien des façons chacun va se rendre protagoniste au fil des jours et des dialogues. Peut-être suis-je trop optimiste. Mais je crois que mieux vaut se guider sur cet objectif, qui place le centre de l’action au grand large de la société, plutôt que de confondre une élection de cette portée avec un épisode de congrès.

L’évènement politique qu’est cette investiture d’un candidat commun avec un programme partagé et un accord électoral sur la totalité des circonscriptions législatives de métropole est un tournant dans notre gauche. Je mesure tout à fait l’immensité de la distance qui reste à couvrir. J’y ai assez pensé ! J’ai assez tourné et retourné les arguments et les raisonnements, seuls ou avec tous ceux qui depuis le début portent ce projet pour savoir que tout ne fait en réalité que commencer. Mais il faut que ce premier palier soit atteint. Il faut que la force de rassemblement l’emporte entre nous, si nous voulons que sa dynamique atteigne et nourrisse celle qu’il faut faire naitre dans le pays. Dans les prochains jours, la FASE et le groupe sorti du NPA à son dernier congrès, Convergences et Alternatives, vont également se prononcer. Je garde espoir que le débat du NPA ne ferme pas toutes les portes. Si nous y parvenons, le cauchemar de l’émiettement mortel de 2007 sera fini.

Tout ne fera que commencer, je le sais bien. Mais cela veut dire que des milliers de femmes et d’hommes savent qu’aucun de leurs efforts ne sera plus dilué et perdu dans d’obscures compétitions. Notre principal atout dans la bataille peut se déployer : nous-mêmes, notre nombre, notre omniprésence dans toute la société, nos talents divers et multiples, l’autorité, la sympathie que tant d’engagements et de ténacité ont valus à tant d’entre nous ! Il faut alors compter sur la contagion positive des gens qui avancent par rapport à tous ceux qui hésitent.

Je ne suis pas ici à solliciter une euphorie de commande. Cette façon de dire et de voir part d’un constat. En période de crise aigüe comme à présent, la peur domine et la résignation ficelle bien de bras et jambes. Pour l’instant comme est la situation, c’est l’abstention qui continue à dominer. Elle ne s’est pas démentie dans toutes les élections depuis 2007 et elle s’observe jusque dans les scrutins les plus décisifs dans toute l’Europe. Nous ne pouvons pas nous hisser au niveau du défi si nous sommes seulement une cohorte de traine patins s’entre surveillant et ânonnant d’absconses formules réputées décisives mais sans rapport avec la capacité à montrer un vrai futur différent possible. Souvenons nous qu’il ne faut pas cinq minutes à une personne accablée par le sort pour savoir reconnaitre si le futur dont nous parlons ne concerne que nous mêmes ou le pays. Notre Front de gauche fait merveille sitôt qu’il est mis a sa place : au cœur du pays. On se comprend, non ?


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