Grèce : après la crise financière et la crise sociale, la crise politique s’approfondit

dimanche 19 juin 2011.
Source : AFP
 

1) Grèce : Papandréou vacille après la manifestation

George Panadreou vient d’annoncer ce mercredi soir un remaniement ministériel. C’est ainsi qu’il dit avoir répondu aux manifestants. Pourtant, toute la journée, la plus grande confusion a régné sur les intentions réelles du gouvernement et différentes rumeurs ont circulé.

En effet, en pleine crise économique et sociale, alors que des dizaines de milliers de Grecs ont manifesté aujourd’hui pour dénoncer les mesures d’austérité, alors que les Indignés occupent depuis le 25 mai les places des villes, le Premier ministre Georges Papandréou a obtenu un rendez-vous avec le Président de la république hellénique. Il lui aurait proposé la formation d’un gouvernement d’union nationale. Selon différentes sources, le Président aurait accepté. Mais finalement, aucun accord n’aurait été trouvé avec Nouvelle Démocratie, le plus gros parti d’opposition, de Droite dirigé par Antonis Samaras.

Au cours d’une allocution télévisée, George Papandreou a donc annoncé qu’il allait procéder à un remaniement ministériel en profondeur d’ici 48 heures et qu’il soumettrait ensuite ce gouvernement au vote de confiance des députés. La crise politique qui sévit en Grèce prend donc un tour nouveau. Alors que les élections législatives de 2009 ont apporté la majorité au Pasok, le gouvernement est de plus en plus contesté. Jusque dans ses propres rangs.

Le Parti socialiste (Pasok) détient 155 élus sur 300 au Parlement. Hier, un député a démissionné. D’autres critiquent désormais ouvertement les politiques gouvernementales. Et les dizaines de milliers de manifestants exigent le retrait du memorandum signé par le gouvernement avec la troïka (BCE, Commission, FMI). A Athènes, les Indignés continuent d’occuper la place Syntagma. Il n’est pas sûr que ce tour de passe-passe politique les incite à lever le camp…

2) 35 députés de la majorité socialiste réclament une réunion de crise

ATHENES - Trente-cinq députés socialistes grecs, plus du cinquième du groupe parlementaire de la majorité gouvernementale, ont réclamé une réunion immédiate de leur groupe, alors que le Premier ministre doit annoncer jeudi un remaniement, sur fond de grogne contre l’austérité.

La collecte des signatures se poursuivait au sein du groupe du Pasok pour soutenir cette demande, selon les médias. Plusieurs signataires défilaient devant les caméras pour dénoncer un déficit de pouvoir.

La pétition, adressée au Premier ministre, Georges Papandréou, qui n’y avait pas encore répondu en début d’après-midi, a été lancée à l’initiative d’une ténor et ex-ministre de l’ancienne garde socialiste, Vasso Papandréou (aucun lien de famille avec le Premier ministre).

Cette initiative s’ajoute à deux démissions de députés socialistes annoncées plus tôt dans la matinée, et à la défection, mardi soir, d’un autre parlementaire du Pasok, qui a réduit à 155 sur 300 la majorité gouvernementale au parlement.

Latente depuis l’annonce par le gouvernement d’un nouveau tour de vis à l’austérité imposée au pays depuis un an, sous pression des bailleurs de fonds du pays (UE-FMI), cette fronde s’est déclarée au lendemain d’une grande manifestation à Athènes et de l’annonce par M. Papandréou qu’il procèderait à un remaniement faute d’avoir arraché un soutien de son opposition de droite à la cure de rigueur.

AFP


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