Place au peuple ! (PG 22 juin 2011)

dimanche 12 août 2018.
 

C’est un moment extraordinaire pour un militant que celui où une formule politique, construction de l’esprit, se réalise dans le réel. Au commencement, le Front de Gauche était une idée, un schéma de combat conçu en pensée avec trois petits mots pour le proposer en parole. Il est devenu une force matérielle qui est en train de changer les conditions du rapport de forces et de la bataille politique concrète. D’élection en élection, son avenir étant chaque fois à nouveau en débat au sein du PCF, le Front de Gauche s’est imposé comme la voie la plus pertinente pour un nombre grandissant des nôtres.

Le vote des militants communistes, au terme d’une participation importante, fait à 60% le choix de la candidature de Jean-Luc Mélenchon et à 95% celui du Front de Gauche. Le retrait de Gérin et le petit score du candidat hostile au Front de Gauche signalent l’épuisement spectaculaire des stratégies solitaires. Cette impasse a aussi éclaté au sein du NPA, dirigé depuis les votes de la semaine dernière par une nouvelle majorité regroupée autour d’une ligne d’affirmation sectaire. En revanche la force attractive de l’unité éclate avec l’entrée dans le Front de Gauche de trois nouvelles formations : la FASE, Convergence et Alternatives issue du NPA et République et Socialisme issue du MRC.

La campagne qui commence nous permet maintenant d’amener cette idée et cette force de l’unité à une nouvelle dimension. Notre but premier est en définitive « l’union grandissante des travailleurs » dont le manifeste communiste de Marx faisait déjà le résultat principal de la lutte. Le programme, la stratégie, les candidats, tout doit être au service de cet objectif. Ceci dit, c’est d’abord l’action personnelle de chacun qui y contribuera de manière décisive. Car l’union que nous voulons n’est pas celle simplement des appareils. Le regroupement de nos organisations est la condition et le moyen. Le but est l’union populaire par laquelle nous voulons empêcher la guerre des individus pour la survie sur le marché libre et non faussé et celle des communautés dans l’arène du choc des civilisations.

L’implication pratique, c’est que le Front de Gauche doit accueillir sans tarder ni mégoter tous ceux qui sont prêts à en faire leur instrument de combat : Assemblées citoyennes dans les communes et les circonscriptions, Front de Gauche sectoriels par profession, cercles du Front de Gauche dans les entreprises. Réunion entre voisins, blogs avec soi-même… toutes les formes sont bonnes pour peu qu’elles élargissent l’implication populaire, la circulation des idées, la mise en commun des arguments et des propositions. Une telle campagne est possible. Nous l’avons déjà faite, en 2005. Elle est possible aussi parce que nous avons su résister à la logique des primaires en vogue au PS et à Europe Ecologie et que beaucoup de médias ont voulu imposer jusque dans les rangs de l’autre gauche ce qui aurait dilapidé les fruits communs du travail unitaire.

Pour les militants du Parti de Gauche, ce vote signifie aussi que Jean-Luc Mélenchon ne sera plus leur porte-parole mais celui du Front de Gauche tout entier. C’est dans cet esprit que nous abordons cette campagne. Là encore nous pourrions en citant le Manifeste communiste de 1848 dire que nous n’avons « pas d’intérêts distincts de ceux du prolétariat dans son ensemble ». Décidément, les idées vont très loin pour peu que le grand nombre s’en empare et que des militants obstinés les transmettent.


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