Le G20 agricole au service de l’agro-business et de la sphère financière

samedi 9 juillet 2011.
 

Le G20 agricole a abouti à l’annonce, le 23 juin 2011, d’un « plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture ». Ce plan fait l’impasse sur l’indispensable régulation des marchés nationaux et régionaux qui impliquerait des politiques publiques de stockage et de protection commerciale adaptées.

Le G20 réaffirme son attachement au dogme libéral des "échanges sans entraves de produits alimentaires et de matières premières agricoles". Au niveau international, aucun mécanisme de régulation des marchés au moyen de stocks de régulation n’est envisagé, le G20 se contentant de prôner une "plus grande transparence" sur les stocks existants et les prévisions de production. La régulation des marchés financiers agricoles, abordée dans des termes généraux, est renvoyée aux ministres des finances.

Aucune mesure n’est prévue pour résoudre les problèmes posés par le développement des agro-carburants (concurrence avec les productions alimentaires, accaparement de terres aux dépens des populations paysannes, déforestation), le G20 se contentant de demander une étude.

Pour les pays du Sud et pour leurs agriculteurs, le G20 prône le développement des assurances agricoles privées et le recours aux marchés à terme, outils qui bénéficieront essentiellement aux agriculteurs déjà privilégiés. De plus, les systèmes d’assurance agricole ne peuvent fonctionner qu’avec des subventions publiques considérables. Au total, ces solutions préconisées par le G20 feront que l’argent public - y compris celui la coopération internationale - finisse par enrichir encore davantage la sphère financière, plutôt que de soutenir la paysannerie !

Dans ces conditions, les appels du G20 à soutenir la production agricole risquent fort d’avoir peu d’effet sur l’agriculture paysanne des pays du Sud, alors que son développement constitue un enjeu central pour la sécurité alimentaire à venir de ces pays, la capacité de l’agriculture à engager une transition écologique et la création d’emplois productifs et rémunérateurs.

Le G20 répond ainsi clairement aux intérêts de l’agro-business, des multinationales de l’agro-alimentaire et du capital financier. Il tourne le dos aux grands enjeux de l’Humanité que sont la sécurité alimentaire, la transition écologique de l’agriculture et la relocalisation des productions, la sauvegarde des emplois.


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