Crise grecque : Martine Aubry et la marque de fabrique social-libérale

lundi 8 août 2011.
 

J’ai lu avec attention la tribune publiée par Martine Aubry dans le journal « Libération » sur la crise européenne. Bien sur, les bras m’en tombent de lire des diagnostics que nous avons été si seuls à porter pendant si longtemps. Et spécialement de voir demander une révision du statut de la BCE. Bien sur je sais lire entre les lignes et repérer les effets de balanciers entre les phrases où l’une annule l’autre. Et je sais repérer les ambigüités salvatrices. Ainsi, je doute fort que les socialistes allemands mettent le même contenu à la réforme des statuts de la BCE que celui imaginé par leurs homologues français. Comme Aubry n’en dit rien, on comprend que la proposition soit au niveau des « paroles verbales ». C’est pourquoi son propos en reste au niveau de généralité où il se trouve. D’ailleurs le texte est un plaidoyer pour la solidarité avec les grecs et ne contient pas un mot de condamnation de la spéculation. Il légitime la dette grecque en attribuant la responsabilité de son creusement au gouvernement de droite. Et surtout il ne sort pas de l’épure de la gestion néo libérale de l’Europe.

Le signe de cette marque de fabrique social-libérale n’est pas seulement dans le texte sur la Grèce. Il est surtout dans sa déclaration de surenchère, derrière Hollande, à propos de la réduction des déficits ! Je parle ici de cet engagement incroyable de réduire de moitié le déficit public français en un an à partir de la victoire de la gauche en 2012, pour parvenir à 3 % dès 2013 ! Une méga cure d’austérité en arrivant au pouvoir, voila donc le programme socialiste ! Le sel, si l’on peut dire de cette surenchère c’est que le projet socialiste qu’invoque sans cesse Martine Aubry prévoyait le même exploit en l’étalant cependant sur deux ans.

Pour mémoire et pour se faire une idée, je reproduis le résumé que Martine Aubry donne de son plan d’action dans cette tribune. Il résume je crois assez bien le niveau d’ambigüité et d’allégeance de son texte. « Je propose une stratégie de sortie de crise qui repose sur quatre principes simples. Le premier, c’est la solidarité : l’Europe doit stopper les attaques spéculatives contre la Grèce en assurant le refinancement durable de sa dette à des taux d’intérêts plus bas que ceux aujourd’hui consentis. Deuxième principe, c’est la responsabilité : les finances publiques doivent être assainies, les déficits et la dette réduits, c’est un devoir vis-à-vis des générations futures. Troisième principe, c’est la justice dans la répartition des efforts demandés. Le quatrième principe, c’est l’efficacité, et l’efficacité c’est trouver un chemin qui concilie croissance et réduction des déficits. » Je crois que le pompon c’est ce quatrième principe qui s’apparente à la poudre de Perlin Pimpim. Que peut-il bien vouloir dire de concret ?


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