Les banques engrangent de superprofits (+35% en 6 mois) et licencient des dizaines de milliers de salariés

lundi 15 août 2011.
 

Après HSBC, qui supprime 30 000 postes, la BNP, qui vient pourtant d’engranger plus de 2 milliards de profits en un trimestre, envisage quelques « ajustements » de ses effectifs.

C’est un nouveau super profit qu’a affiché la BNP Paribas, lors de la présentation de son résultat trimestriel, ouvrant ainsi le bal des publications trimestrielles des banques françaises. Avec 2,3 milliards d’euros de bénéfices au deuxième trimestre, en hausse de 1,1 % par rapport aux trois premiers mois de l’année, elle continue à afficher une santé de fer, même si son exposition à la dette grecque lui grappille quelque 534 millions d’euros.

Dans le sillage des grandes banques européennes, Baudouin Prot, le patron de la BNP, s’est insurgé contre les règles prudentielles dites de Bâle 3 qui seront mises en application graduellement en 2013. « Nous continuons chez BNP Paribas à être convaincus que des exigences aussi élevées de capital pour les banques de grande taille sont fondamentalement injustifiées. »

Dans un contexte économique morose et fragile, les normes constituent une redoutable arme à licencier. En mai, déjà, la BNP annonçait un plan social au sein de sa filiale de crédit Leasing Solutions, prétextant le besoin de s’adapter à Bâle 3. Depuis, l’hémorragie d’emplois s’accélère dans le secteur bancaire. D’ailleurs, Baudouin Prot ne compte pas s’arrêter là. Si le patron de la BNP n’envisage pas de vaste plan de licenciement, ce dernier, lors de sa conférence de presse, n’a pas écarté des « ajustements locaux  ».

Hier, la banque britannique Barclays annonçait vouloir supprimer 3 000 emplois dans le monde cette année pour réduire ses coûts. La veille, HSBC, grande concurrente de Barclays, avait annoncé quelque 30 000 suppressions d’emplois d’ici à 2013, soit près de 10% de ses effectifs mondiaux, malgré un bond de son bénéfice net semestriel de 35%. En Italie, Intesa Sanpaolo supprime 3 000 postes. En Suisse, les banques Credit Suisse et UBS s’apprêtent à sabrer 7 000 emplois. Presque partout les plans se succèdent. Au total, 60 000 suppressions de postes ont été annoncées depuis le début de l’année.

Clotilde Mathieu, L’Humanité


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