Le débat « décrypter le discours du Front national pour lutter contre » fut un autre temps forts de la Fête. Le stand était plein et beaucoup de gens ont dû écouter les intervenants dans la rue.

C’est Alexis Corbière, secrétaire national du PG, qui a introduit le débat et présenté les invités. Il a d’abord tenu à rappeler la méthode du PG : pour lutter efficacement contre le Fn, ses mensonges et sa propagande, il faut faire appel à la raison, et par exemple, expliquer avec précision en quoi son programme économique et social est dangereux pour les salariés de notre pays. Ainsi, il s’agit de s’adresser au plus grand nombre et même à ceux qui seraient tentés, voire même qui l’ont déjà fait, par le vote FN.

Caroline Fourest, journaliste et écrivain, a bien expliqué l’imposture que représente Marine Le Pen, qui n’a pas modifié la nature de ce parti. Caroline Fourest a rappelé comment le FN a eu au fil des années, depuis 30 ans, un discours très contradictoire sur nombres de sujets importants, tel le libéralisme économique, dont il fut un ardent défenseur dans les années 80, ou la laïcité qu’il a farouchement combattue. A ce sujet le Fn est un véritablement « faux laïque » puisqu’il ne cherche en utilisant ce mot qu’à mener une lutte implacable contre ceux qui parmi nos concitoyens sont de confessions musulmanes alors qu’il ne dit mot contre les financements publics, pourtant contraire à l’esprit de la loi de 1905, qui profitent aux autres religions.

Par la suite Laurent Maffeis, s’appuyant sur le travail longuement développé dans son livre, a décortiqué avec une précision méticuleuse le programme social du FN, démontrant en quoi il faisait essentiellement le jeu du patronnât, supprimant des droits existants actuellement et parallèlement ne proposant aucun droit nouveau pour les travailleurs. Le FN, c’est clairement un programme favorable aux petits patrons qui ne veulent pas de syndicats, pas de grèves, pas d’inspection du travail, n’accorder aucune augmentation de salaires à leurs employés, etc. Rien de bon donc pour les travailleurs avec ce parti.

Un passionnant débat s’est engagé avec la salle. Toutes ces questions et remarques furent l’occasion de préciser les choses concernant le prétendu « vote ouvrier » du FN. Si il est indiscutable que parmi les ouvriers qui se déplacent pour voter une part importante d’entre eux votent FN (près de 24% selon des études de sorties des urnes), depuis 20 ans, il est largement abusif de parler de « plébiscite » des ouvriers en faveur de ce parti. Le premier comportement électoral des ouvriers c’est l’abstention à près de 70 % et le vote Fn ne constitue qu’une part minoritaire chez ceux qui vont voter.

D’ailleurs, il a toujours existé des ouvriers qui votent à droite dans le passé. Ils se sont radicalisés en votant extrême droite désormais. Tout l’enjeu de la prochaine période et de la campagne électorale de 2012 sera de s’adresser à ceux qui ne vont plus voter pour les remobiliser. C’est l’objectif du Front de gauche tel que l’ont souligné Alexis Corbière et Laurent Maffeis dans leurs dernières interventions.

Cette conclusion fut une façon d’illustrer une nouvelle fois que l’extrême droite est d’abord forte de nos faiblesses. Mais, désormais, avec le Front de Gauche, nous pouvons changer les choses à gauche.

Après le débat Caroline Fourest et Laurent Maffeis ont dédicacés longuement leurs ouvrages à la libraire du stand. Ce fut encore une façon de prolonger ces échanges fructueux.