La Palestine à l’ONU, la paix au Proche-Orient (déclaration du Conseil National du Parti de Gauche)

lundi 10 octobre 2011.
 

Le 23 septembre, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déposé une demande d’admission de l’Etat de Palestine aux Nations Unies auprès du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

En accomplissant cette démarche, Mahmoud Abbas n’a fait que réclamer pour son peuple l’exercice d’un droit qui, en réalité, lui a été conféré dès 1947 par l’ONU avec sa résolution 181.

C’est une reconnaissance qui a trop attendu pour un peuple privé de ses droits et étouffé par une occupation qui dure depuis 44 ans. Il est désormais plus que temps de reconnaître aux Palestiniens l’existence d’un Etat, attendue depuis plus de 60 ans, aux côtés de l’Etat d’Israël sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale des deux entités et qui préserve le droit au retour pour les réfugiés.

A l’heure du printemps arabe, cette reconnaissance s’impose toujours plus. Le veto déjà annoncé des Etats-Unis à la demande de l’Autorité palestinienne est à rebours de l’Histoire. L’Union européenne (UE), à laquelle le Parlement européen vient de demander, par le biais d’une résolution adoptée le 29 septembre, de répondre favorablement à la requête palestinienne, accuse un retard permanent qui démontre autant d’hésitations coupables. A cet égard, l’alignement de Mme Ashton (haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité) sur les propositions de Tony Blair et du Quartet (Etats-Unis, UE, ONU et Russie) n’honore pas l’UE. En effet, la déclaration du Quartet constitue un appel ambigu à une reprise des pourparlers entre Israëliens et Palestiniens avec objectif d’aboutir à la fin de l’année 2012.

Tout en se référant aux obligations inscrites dans la « Feuille de route 2003 » - qui exigeait « le gel de la colonisation » - ce même texte affirme que les pourparlers doivent reprendre sans « aucune condition préalable ».

Pour leur part, les propositions de Nicolas Sarkozy visant à concéder à la Palestine un statut d’Etat observateur non membre de l’ONU sont, quant à elles, très insuffisantes et reviennent à refuser au peuple palestinien l’expression de son plein droit à la souveraineté.

Aujourd’hui, six membres du Conseil de sécurité ont déjà annoncé leur soutien à la demande palestinienne. D’autres pourraient suivre dans les prochaines semaines et le seuil des neuf pays pourrait être atteint pour que la demande formulée par Mahmoud Abbas puisse faire l’objet d’une « recommandation » du Conseil de sécurité, puis d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU.

La France peut contribuer à rendre possible cette avancée. En restant enfermée dans ses contradictions et ses contorsions, la France, mais aussi l’Union européenne, manquera, à l’heure du printemps arabe, à ses responsabilités devant les peuples de la région .

Le Parti de gauche exige de la France qu’elle revoie sa politique et reconnaisse immédiatement la Palestine comme un Etat souverain et indépendant. Notre pays doit entraîner l’UE derrière elle et appuyer l’entrée de la Palestine en tant qu’Etat à l’ONU et la lier à une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, qui seule donnera à tous les peuples de la région – donc aux Israéliens et aux Palestiniens - la sécurité d’une paix juste et durable.


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