Primaire socialiste, 3ème débat

samedi 8 octobre 2011.
 

Les six candidats à la primaire socialiste ont participé ce jeudi à leur troisième et dernier débat avant le premier tour de scrutin, le 9 octobre.

Martine Aubry, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet, Arnaud Montebourg, François Hollande et Ségolène Royal ont évoqué à tour de rôle l’Europe, l’éducation, la santé, la ruralité et… leur rêve de devenir président(e) de la république.

Europe

Jean-Michel Baylet croit à un Europe fédérale : c’est la seule zone qui n’a pas de gouvernance économique commune. Notre salut est dans l’Europe. Je suis prêt à des transferts de responsabilités, on l’a déjà fait avec la monnaie commune. Pour Arnaud Montebourg, L’Europe est la zone la plus naïve du village mondial. Martine Aubry défend « le juste échange », qui doit remplacer le « libre-échange » aux frontières de l’Europe, avec des taxes sur des critères sociaux et environnementaux. François Hollande prendra l’Europe telle qu’elle est, à bras le corps. Dans cette situation de crise, il faudra trouver des solutions, et vite, avec les Allemands. Manuel Valls croit que l’Allemagne a fait des efforts considérables car le Bundestag vient de voter à une très large majorité le soutien au plan pour la Grèce. Ségolène Royal veut passer à une nouvelle étape : les Etats-Unis d’Europe, pour mettre en commun non seulement les problèmes mais aussi les potentiels.

Entreprises

Manuel Valls : "la question cruciale est celle de la compétitivité. Protéger les plus faibles, mais faire en sorte que les PME, PMI soient soutenues. Je veux que nous nous appuyons sur nos entreprises et nos collectivités territoriales." Pour Jean-Michel Baylet : "il ne faut pas trop compliquer les choses. Bien sûr il faut protéger les salariés et lutter contre les patrons voyous, mais je ne voudrai pas que l’on complique trop les choses, car ceux qui créent l’emploi, ce sont les entreprises. Ségolène Royal ajoute : "On ne peut plus opposer l’intervention de l’Etat et la liberté d’entreprendre les entreprises. Je veux faire de la France un pays d’entrepreneurs mais que l’Etat reprenne toute sa place, ce n’est pas antinomique."

Les retraites et la santé

Pour Arnaud Montebourg, "c’est dans le projet socialiste de revenir à la retraite à 60 ans pour corriger trois injustices." Il veut corriger la loi pour ceux qui ont commencé tôt à travailler, pour les femmes qui ont interrompu leur carrière pour élever des enfants, et prendre en compte la pénibilité. Jean-Michel Baylet trouve également que la réforme Fillon est "injuste" : "elle frappe les handicapés, les femmes, les plus démunis. Il faut "Porter le minimum vieillesse à 80% du Smic". François Hollande veut, en 2013, voir la question de la pénibilité et de la retraite des femmes. Martine Aubry propose de discuter avec les syndicats sur les critères de pénibilité. Elle veut un système souple, qui permette des choix individuels en protégeant les plus faibles. Manuel Valls ne reviendra pas à la retraite à 60 ans telle qu’elle a été votée en 82. Ségolène Royal veut revenir tout de suite à la retraite à 60 ans et insiste aussi sur la correction des inégalités, pour les personnes handicapées et les femmes.

A propos de la désertification rurale

Pour Arnaud Montebourg : "les médecins doivent assumer le fait d’être payés par la sécurité sociale". Pour lui, "ça passe par la contrainte, la liberté d’établissement ne peut pas nuire à l’égalité des citoyens sur les territoires du pays". Il annonce qu’il reviendra sur l’augmentation des mutuelles Martine Aubry affiche son bilan et rappelle ce qu’elle a fait en tant que ministre à la sécurité sociale : "le problème de santé est un problème global. Les mesures incitatives, ça ne marche pas." Elle propose de discuter sur la question de la liberté d’installation, comme de passer cinq ou dix ans dans tel ou tel secteur (pour les nouveaux médecins). Elle souligne pour finir que l’hôpital public, c’est aussi la recherche. Jean-Michel Baylet est pour l’abrogation de la loi Bachelot, "qui a porté atteinte au service public de la santé". Pour Ségolène Royal : "un Français sur trois a renoncé à se faire soigner cette année", elle aborde aussi les questions du salaire des médecins hospitaliers et des médicaments. François Hollande prône une réforme de la tarification à l’hôpital et pour les spécialistes : "il faut mettre un terme aux dépassements d’honoraires en les plafonnant".

Sur la question de l’école. Faut-il recruter ?

Ségolène Royal : "La France a reculé, la situation s’est dégradée. Sur la proposition de création de 60.000 postes formulée par François Hollande, elle ne veut pas aller jusque-là et en souligne le coût, mais elle fera "une programmation pluriannuelle après un état des lieux pour savoir là où il faut des postes". Selon Jean-Michel Baylet "Il faudra créer des postes", combien ? C’est à voir. Arnaud Montebourg souhaite remobiliser le système éducatif, en favorisant la mixité entre enfants de différents niveaux, en apportant du changement dans les rythmes, en formant des équipes pédagogiques. Pour Martine Aubry : "la refondation de l’école est absolument essentielle", mais ce n’est pas seulement une question d’embauche. "La formation, l’autonomie, la revalorisation des salaires, l’embauche de psychologues, médecins, assistantes sociales, adapter le nombre d’élèves par classe en fonction des situations... Je veux préparer un pacte éducatif sur cinq ans". Manuel Valls : "le système scolaire ne va pas bien. Avant de penser aux embauches, il faut tout remettre à plat.

Sur la question des banlieues

Arnaud Montebourg croit que "la République a quitté ces territoires, d’où le sentiment d’abandon." Pour lui, les collectivités locales sont seules face à ces questions. Il cite l’exemple du Stade de France où les entreprises n’ont pas recruté sur place. Ségolène Royal rend hommage aux maires et aux associations qui "tiennent bon tous les jours face au désengagement de l’Etat, en banlieue comme en zone rurale". Elle veut aussi que les quartiers populaires soient à l’avant-garde de sa "révolution écologique". François Hollande souligne que "le grand enjeu, c’est de vivre ensemble", avec une priorité sur la jeunesse. Les axes : éducation, emploi, et transports. Pour Jean-Michel Baylet "Il n’y a pas de fatalité à ce que nos PME innovantes ne s’installent pas en banlieue, mais il faut créer les conditions". Martine Aubry, soulignant son expérience de maire : "il faut reprendre tout à zéro avec des politiques qui touchent à l’urbanisme et à l’architecture, pour faire de la mixité, mais aussi une politique de lutte contre les discriminations".


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message