Révolution française : le peuple en armes

jeudi 14 janvier 2016.
 

1) Un soulèvement populaire sauve la Révolution française

En 1790, 1791 et durant les premiers mois de 1792, les dirigeants politiques de la révolution française essaient de trouver une solution de compromis avec le roi pour stabiliser les avancées juridiques mais casser le mouvement social.

L’arrivée des armées autrichienne et prussienne aux frontières, va clarifier la situation. Les dirigeants militaires trahissent, les privilégiés émigrent, les dirigeants religieux guerroient contre les droits de l’homme, les députés ne prennent aucune mesure apte à sauver la révolution.

La solution vient du peuple qui lui, veut sauver ses conquêtes sociales et démocratiques. Sur Paris éclate la journée insurrectionnelle du 20 juin avec la première apparition des sans-culottes.

Le 11 juillet 1792, sous la pression de cet enthousiasme révolutionnaire et de l’aile gauche de la Convention (Montagnards), les députés décrètent la Patrie en danger.

Le 25 juillet 1792, le Manifeste de Brunswick (général en chef prussien) demande la restauration du trône et de l’autel, et menace, sinon, "d’une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire". Les désertions d’officiers continuent (Lafayette le 19 août) ; des villes sont livrées aux envahisseurs.

Le 10 août, le peuple de Paris prend les Tuileries.

Sous l’emprise de la peur, le peuple réagit à nouveau par les journées de septembre et surtout par une très forte mobilisation militaire. Dans chaque département des bataillons de volontaires élisent leurs officiers et marchent vers le front en chantant l’hymne des Marseillais qui deviendra plus tard la Marseillaise.

Le 20 septembre, l’armée révolutionnaire réussit à stopper l’invasion à Valmy.

En fait, le soulèvement militaire révolutionnaire présente une telle massivité et un tel entrain que le rapport de force militaire s’inverse en quelques jours.

En Provence, menacée par une armée du roi de Piémont-Sardaigne, des milliers de volontaires (dont 6000 marseillais) rejoignent la "division du Var" positionnée à Antibes (où Masséna officie comme capitaine-instructeur de la garde nationale puis chef d’un bataillon de volontaires du Var). Les troupes sardes sont commandées par le vieux Eugène de Courten (77 ans) qui panique à l’idée d’un peuple en armes marchant vers lui ; il n’est pas le seul puisque le 22 septembre le duc d’Aoste l’informe qu’une armée de 35000 soldats français s’apprête à envahir le comté de Nice. Le 28 septembre, les troupes du roi de Piémont-Sardaigne évacuent Nice suivies par un flot de nobles, prêtres et bourgeois qui émigrent. Le lendemain, à 16 heures, soldats et volontaires de la Révolution entrent dans la ville.

Le même mouvement populaire victorieux se retrouve sur toutes les frontières.

2) De Valmy à Jemmapes

La bataille de Valmy avait pour but de stopper l’invasion de la France de 1789 par les armées royales. Jemmapes va matérialiser l’écho européen de la révolution française.

Après Valmy, les armées autrichiennes (Duc Albert, Beaulieu, Clerfayt) se sont repliés sur les Pays Bas (dépendant alors de Vienne), correspondant à l’actuelle Belgique. Elles se sont retranchées sur une ligne autour de Mons caractéristique de l’art militaire du 18ème, profitant de pentes fortes, comprenant des villages fortifiés (Jemmapes, Cuesmes, Berthaimont), 14 redoutes, des abattis, des chasseurs tyroliens dans les bois et aux ailes, de la cavalerie entre les coteaux, une artillerie imposante et bien positionnée.

Le général français Dumouriez choisit au contraire un dispositif très étendu avec :

- A droite, l’armée des Ardennes (général Valence) qui doit descendre la Meuse vers Namur et Liège

- A gauche, l’armée des Flandres (général Labourdonnaie) qui doit suivre la côte de Dunkerque jusqu’à Anvers

- Au centre, Dumouriez lui-même, avec environ 40000 hommes face aux lignes autrichiennes de Mons.

- un détachement commandé par D’Harville entre Dumouriez et Valence.

Le 6 novembre, les soldats de Dumouriez partent à l’assaut des lignes fortifiées autrichiennes.

3) La bataille de Jemmapes

A 8 heures du matin, les soldats bleus avancent en colonnes par bataillon, chantant la marseillaise, protégeant la progression de l’artillerie qui tire sur les redoutes de flanc. Sur la gauche, Ferrand doit prendre Quaregnon et tourner Jemmapes ; sur la gauche, Beurnonville vise le village fortifié de Cuesmes comme objectif. Au centre, Dumouriez suit de près ces attaques pour décider des mouvements décisifs à entreprendre.

A 11 heures, les attaques françaises piétinent sur tout la ligne de feu. L’engagement de Dumouriez n’apporte pas le succès attendu. Une contre-attaque autrichienne sur un point du front français trop étendu menace même de le percer.

C’est alors que l’élan révolutionnaire va faire la différence. L’histoire a évidemment conservé quelques noms pour le symboliser même si ces noms ne font que symboliser une réalité.

L’épisode le plus connu est celui de Baptiste, serviteur de Dumouriez, qui se porte de lui-même à l’endroit le plus en danger, au moment le plus critique, tonnant contre les officiers supérieurs, ralliant les soldats, rameutant les fuyards, stabilisant la défense.

Dans le même temps, le général Thouvenot, fait arrêter la canonnade qui classiquement prépare l’attaque d’infanterie. Ses bataillons partent au pas de charge, percent la ligne autrichienne, tournent Jemmapes, montent vers les hauteurs.

http://books.google.fr/books?id=D3s...


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