Ce n’est pas notre affaire du tout que ce deuxième tour

dimanche 16 octobre 2011.
 

Naturellement chacun de vous, chers lectrices et lecteurs, fait bien ce qu’il veut. On ne me lit pas pour recevoir des consignes. Et je n’ai pas l’intention d’en donner sur de tels sujets. Mais je pense que nous devons avoir à cœur de respecter loyalement la liberté de choix des socialistes. Nous n’aurions pas aimé qu’ils se mêlent des nôtres. Nombre de nos proches ont voulu envoyer un message dans le vote du premier tour, contre mon avis, je le sais bien et je l’ai déjà reconnu. Mais qu’iraient-ils faire à présent en faisant désigner quelqu’un pour qui ils ne voteront pas ensuite ?

Ne faussons pas la décision des socialistes puisque, de toute façon, elle ne nous liera pas. En effet, quoiqu’il arrive le Front de Gauche aura son candidat. Et notre seule et unique garantie pour le futur c’est notre propre score. Je mets donc en garde contre les petits jeux du « vote le plus à gauche » dans un domaine où il n’a rien à faire et où il ne signifie rien. La mise à l’écart des porte-parole de la gauche traditionnelle du PS pendant la dernière semaine avant le vote final est un signe qui ne doit rien au hasard.

En effet, quelle que soit la candidature socialiste, son discours et sa stratégie de campagne restera ancré dans le programme de ce parti. Dans ce programme comme dans les termes du dernier débat, il n’y a ni sixième République, ni rattrapage du Smic, ni planification écologique, ni salaire maximum, ni revenu maximum, ni sortie du Traité de Lisbonne. Inutile de faire semblant de ne pas l’avoir vu ! Quel que soit le résultat, nous aurons à faire avec dans les mêmes termes et avec les mêmes choses à dire, quel que soit celui des deux qui sera désigné par le vote des socialistes ce dimanche. L’un et l’autre n’entendront que le rapport de force que nous serons capables de faire vivre dans le peuple.

Se mêler de les départager, c’est aussi affaiblir le résultat politique obtenu sans crier gare par nos idées dans cette primaire. En effet la mise à nu de la distance qui sépare ce programme du nôtre a été en quelque sorte concrétisée par le vote pour la candidature d’Arnaud Montebourg. Ce serait minorer cet état des lieux que de créer des illusions. L’illusion ce serait de faire comme si une différence de fond séparait les deux candidats alors qu’ils sont liés au même programme.


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