En Inde, toute une région du Tamul Nadi, État du sud, est en lutte contre Michelin qui entend y bâtir une usine de pneus. Les paysans, des Intouchables, ne sont pas dupes. Au lieu des richesses promises ils n’ont pour l’instant vu que la spoliation de leurs principales sources de subsistance. Indispensable à la survie de cette population sans terre, la forêt a été confisquée et sa destruction entamée. Leur approvisionnement en eau est compromis. Les espaces ouverts dans lesquels ils pratiquaient cette économie de subsistance sont désormais clôturés.

Cette affaire montre l’autre pendant des délocalisations. Les peuples du monde entier sont victimes du capitalisme globalisé. Nulle part celui-ci ne permet un développement économique équilibré. Ceux "du sud" sont expropriés, puis poussés vers le vagabondage ou vers le salariat industriel dans des conditions dignes du 19e siècle. Ceux "du nord" perdent leurs outils de production et leur travail, puis se voient donner des leçons de "patriotisme économique" et enjoindre l’absurde consigne "d’acheter français", "allemand" ou autre : si l’usine est construite, ces pneus seront-ils français ou indien ? Ce seront ceux de la multinationale Michelin, fabriqués sur la sueur et les larmes de paysans indiens.

Les peuples du monde entier sont victimes de ce système dont sont complices la plupart des oligarchies. Michelin ne pourrait pas se comporter de la sorte sans l’aval des autorités de l’ Etat Indien, qui répriment les grèves de la faim à coup d’emprisonnements, pour certains depuis un an.

Le Parti de Gauche soutient les villageois de Thervoy Kandigai et appelle à signer la pétition en ligne visant à les défendre les paysans indiens. Il rappelle enfin que seule des formes de relocalisations, à l’encontre du libre-échange généralisé, peuvent permettre un développement économique socialement et écologiquement équilibré, qui subvienne vraiment aux besoins des populations.