Je suis disponible pour débattre avec Jean-Marie Le Pen…

mardi 20 mars 2012.
 

Ma Maxime est la suivante. De la vie politique publique de Jean-Luc Mélenchon, j’assume tout. De celle de Jean-Marie Le Pen, je vomis tout.

Alors, Jean-Marie Le Pen, tu dis quoi ? J’attends ta réponse…

Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du FN, manifestement humilié par la confrontation piteuse de sa fille face au candidat du Front de Gauche sur France 2, lors de l’émission « Des paroles et des actes », cherchait un moyen de (re)faire parler de lui en profitant de la dynamique de notre campagne. Il voulait un débat avec Jean-Luc Mélenchon. D’abord, une mise au point : au Front de Gauche nous sommes prêt au débat, à la confrontation, à la controverse, etc… avec le FN. Nous l’avons dit et répété partout où cela est possible. Dans différents médias, ces confrontations ont d’ailleurs déjà eu lieu, que ce soit entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, mais aussi entre François Delapierre, Martine Billard, Clémentine Autain, Pierre Laurent, ou moi-même pour le Front de Gauche, qui avons déjà été confrontés aux différents dirigeants actuels du FN, sur France Inter, France 2, LCP, Public Sénat, Canal Plus, etc.

En soi, ce n’est donc pas un problème de débattre avec Jean-Marie Le Pen. Il ne fait peur à personne, et il offre plutôt un spectacle affligeant à chacune de ses sorties médiatiques. Dans la mesure où il est un personnage grossièrement caricatural, il est même plus facile, pour une conscience de gauche, de se confronter à lui, et de le faire exploser en vol, plutôt qu’avec un autre responsable actuel du FN, plus fourbe, qui dissimule davantage ses propositions. Le problème n’est donc pas la présence éventuelle de M. Le Pen père, mais bien l’absence (la dérobade ?) de Mme Le Pen fille. Pourquoi alors ne pas imaginer un débat à trois, où Marine Le Pen viendrait accompagnée de son père pour débattre avec le candidat du Front de Gauche. La présence de "papa" pourrait peut-être rassurer la fille ? Je sais que Jean-Luc serait d’accord dans ces conditions. Qu’en pense la famille Le Pen ? La balle est dans leur camp.

Surtout, quel est le statut exact de Jean-Marie Le Pen dans cette campagne et de cette proposition ? Ce n’est pas très clair. Etait-il admis qui si ce « débat » avait eu lieu, les propos de Jean-Marie Le Pen seraient assumés ensuite par sa fille-candidate ? La réponse est non, puisque sa fille a déclaré immédiatement à la presse que concernant cette proposition, allant à l’inverse de son attitude sur France 2, « n’engageait que son père ». De plus, le père ne voulait pas une confrontation programme contre programme, mais visait, pour venger l’honneur familial, à « enlever le caleçon » de Jean-Luc, ce à quoi ce dernier lu avait rétorqué, avec malice, qu’il arrivait trop tard « car je suis déjà un sans-culotte ! ».

En écrivant cela, je veux être clair, je ne fais pas un distingo entre la fille et le père. Ils constituent un ensemble cohérent, où lui, dit tout haut, ce qu’elle pense tout bas. Soyons direct, mettons fin à une fable, il n’existe pas de désaccord de fond, ni idéologique, ni politique, entre les deux. Dernier exemple, elle ne condamne pas l’hommage de son "président d’honneur" à Robert Brasillach. Pire, hier soir sur TF1, elle l’a assumé avec violence. Elle est donc la continuité de l’œuvre paternelle et n’aurait jamais été élue présidente du FN et candidate si elle ne s’appelait pas « Le Pen » et si son père ne l’avait pas soutenue. Sans lui, elle n’existe pas. Elle est sa créature politique. Le reste est faribole.

Certes, le père a un style un peu différent de sa fille, mais cela ne constitue pas une orientation différente. Ceux qui détestaient le père doivent donc continuer à détester la fille car le discours est le même.

Alors, une fois ceci étant rappelé, est-il nécessaire que Jean-Luc Mélenchon, à sept semaines du premier tour, gaspille son temps d’antenne avec un « non-candidat » pour parler autre chose que des programmes et propositions ? N’est-ce pas là une part de la manœuvre du fondateur du FN qui vise à nous déporter dans un pugilat stérile avec cette "vieille gloire" de l’extrême droite française, cet odieux personnage qui fait encore l’apologie des antisémites et des collaborateurs, pendant que la candidate FN peut se concentrer désormais tranquillement à sa campagne en faisant entendre, sans opposition réelle, ses arguments et propositions ? Pas d’accord. C’est l’inverse de notre stratégie. Enfin, est-il vraiment utile de donner le sentiment qu’il y a un enjeu majeur, pour Jean-Luc, à faire exploser cette baderne de Le Pen, toujours pleine de suffisance et qui transpire la xénophobie et l’antisémitisme ? Je ne le crois pas.

Dans ces conditions, c’est la candidate du FN qui doit d’abord débattre avec le candidat du Front de gauche. Elle se défile car elle a peur, on a bien compris pourquoi ; face au notre, son programme vole en éclats. C’est son problème, pas le nôtre. Mais, notre proposition demeure, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle, est disponible pour un débat avec Marine Le Pen.

Pour le reste, si Jean-Marie Le Pen veut absolument débattre avec un représentant du Front de Gauche, pas de problème. Chiche ! Et avec une grande joie ! Nous sommes nombreux à pouvoir lui tenir tête, et pour ma part j’y suis prêt avec une certaine gourmandise. Je le dis donc clairement : Jean-Marie Le Pen est-il d’accord pour débattre avec moi ? Avis aux amateurs et aux médias que cela pourrait intéresser. Que le caleçon de M. Le Pen se rassure, il ne m’intéresse pas et je n’ai aucun goût pour voir le postérieur ridé de ce raciste haineux. Lui botter le cul politiquement, avec ou sans caleçon, par contre oui, et avec bonheur. Qu’il se rassure enfin à mon sujet, si il était déçu trouvant l’adversaire un peu tendre et pas à son goût puisqu’il avait manifestement aiguisé des arguments anti-Mélenchon, il pourra aussi utiliser contre moi sa diatribe contre le trotskysme (dont moi aussi j’ai été membre), contre le socialisme (j’ai été membre du PS), l’histoire du communisme, etc… Qu’il ne m’épargne donc d’aucune des attaques qu’il comptait envoyer contre Jean-Luc. Face à une telle crapule, comme disait Cyrano de Bergerac : on n’abdique pas l’honneur d’être une cible.

Ma Maxime est la suivante. De la vie politique publique de Jean-Luc Mélenchon, j’assume tout. De celle de Jean-Marie Le Pen, je vomis tout.

Alors, Jean-Marie Le Pen, tu dis quoi ? J’attends ta réponse…


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