Prise de la Bastille à la Réunion

samedi 31 mars 2012.
 

1) Discours de Jean-Luc Mélenchon à La Réunion

Dimanche 25 mars, meeting Front de Gauche à La Réunion devant 4000 personnes

Pour visionner la vidéo du discours de Jean-Luc Mélenchon lors de ce meeting du dimanche 25 mars, cliquer sur l’adresse URL portée en source de cet article (haut de page, couleur rouge).

2) Front de Gauche à La Réunion : un mouvement détonnant

Voici une note volée aux heures dont il avait été décidé de les consacrer au pur repos après les heures et les heures d’action sans trêve de cette semaine. Elle a commencé à la Bastille, s’est continuée dans les visites de terrain sur fond de drame toulousain. Puis il y a eu un moment spécialement émouvant pour moi à l’association pour le droit de mourir dans la dignité. Et j’ai enchaîné avec un aller-retour à la Réunion. Vingt heures de vol, onze heures sur place, un discours essentiel pour moi, deux télés et deux radios ! Je fais court, pour une fois. Le temps de mettre noir sur blanc une idée que j’ai exprimée sur place et qui ne sera pas commentée ni reprise dans la mesure où il s’agit d’un sujet de fond sans embrouille ni dispute. J’ai écrit dans l’avion et au retour. Ça se voit un peu.

Je suis allé à la Réunion au prix d’une empreinte écologique déplorable puisque j’ai fait l’aller-retour en avion en partant le samedi soir et en rentrant le dimanche soir. De ma vie je n’ai fait un tel gâchis. Mais comment faire autrement ? J’avais promis d’aller outre-mer. Mon voyage en décembre a dû être annulé en dernière minute. J’avais prévu d’aller dans les caraïbes, en Guadeloupe puis en Martinique. A présent le temps m’est cruellement compté. Comment aurais-je pu ne pas revenir à la Réunion ? Je l’avais promis il y a un an. Depuis, le département a connu une insurrection contre la vie chère qui n’est pas éteinte, loin s’en faut ! Dans ce contexte la radicalité concrète de notre programme est une réponse qui ouvre un horizon sans cela totalement cadenassé par le cercle de la misère et de l’impuissance politique.

J’y suis allé aussi parce que sur l’île se noue, avec la constitution du Front de Gauche, l’émergence d’une force politique totalement nouvelle. Nouvelle par son programme, évidemment. Il s’enracine dans plusieurs terreaux. D’abord celui acquis par l’expérience du pouvoir régional conduit jusqu’à peu par Paul Vergès. Puis celui du mouvement syndical qu’incarne Yvan Hoarrau, par ailleurs secrétaire général de la CGT-R, qui anime le comité départemental de soutien à ma candidature. Nous en étions là quand a eu lieu l’arrivée dans le Front de l’alliance des jeunes. Son président est Gilles Leperlier. Avec lui vient Béatrice Leperlier, jeune conseillère régionale présentée par l’alliance dans la liste que conduisait Paul Vergès. On ne pouvait mieux faire comme arc de force représentatif de la société réunionnaise en mouvement et en recherche d’un autre futur. En ce moment les contacts continuent avec le président de l’alliance des pauvres, Jean-Hugues Ratenon. C’est à mes yeux une discussion fondamentale. Il n’y pas de raison qu’elle ne se conclue pas puisque chacun y met tant de sérieux. De notre côté la centralité du mouvement des pauvres qu’il anime est si évidente ! 50 % de la population vit en dessous du deuil de pauvreté, ne le perdons jamais de vue. Nous sommes ici dans le cas de figure sud-américain où les pauvres jouent le rôle de catégorie révolutionnaire décisive. Sa participation au comité de campagne serait pour moi comme un coup de tonnerre ! Car, à mon avis, à partir de ce moment, le Front de Gauche prendrait une dimension tout à fait nouvelle et pour mieux dire exemplaire non seulement localement mais aussi pour la métropole.

Car à tous ceux que je viens de nommer s’ajoute la figure du nouveau et jeune député européen de la Réunion, Younous Omarjee. Nos contacts ont commencé depuis de nombreux mois et se mènent de façon constante texte en main sur les sujets essentiels. Après cela vient la colonne vertébrale de l’attelage aujourd’hui. Je veux parler du Parti de Gauche à la Réunion. Petit en nombre il n’en est pas moins un déclencheur et un démultiplicateur ! Tous ses membres se sont aguerris. Moins de paroles plus d’action ! Ils ont épuré et renforcé l’organisation comme parti d’action sous la conduite de Jean-Hugues Savigny mon complice depuis dix ans et Pascal Basse qui anime avec furia le comité sud du parti. C’est eux deux qui menaient la manœuvre pour la préparation du meeting géant tenu sur place, préparé en dix jours. Une nouvelle fois on a vu le miracle permanent de notre forme d’organisation et du type psychologique particulier des membres du Parti de Gauche : gonflés à bloc, que rien n’effraie. Terriblement disciplinés dans le choc et très soudés entre eux. Au total, la jonction de ces composantes constitue une force politique entièrement nouvelle dans l’île ! Elle opère la jonction concrète entre un jeune et petit parti, un élu emblématique, le mouvement social organisé, la jeunesse politisée. Et s’avance le mouvement né de la société où vit une moitié de la population cantonnée dans l’informel parce qu’elle vit sous le seuil de pauvreté. Détonnant.

Le meeting a été, à sa manière, une réplique de l’esprit de la prise de la Bastille ! Près de quatre mille personnes dans une chaleur d’étuve, hyper réactives, superbement souriantes. Auparavant j’avais été accueilli en grande démonstration à l’aéroport au son des tambours et dans un enthousiasme communicatif. De là je suis allé au « pique-nique citoyen » qui se tenait non loin de la salle du meeting. On s’y rendit en cortège sous le timbre « mim marche avec Mélenchon », drapeaux et musique en tête. Occasion pour moi de découvrir le petit camion du Parti de Gauche tout de rouge repeint avec le sigle du parti sur les portières et son écran de télé embarqué. Rigolade : les journalistes et cameramen se sont perchés sur le camion pour se donner une vue d’ensemble pendant que je marchais sous le cagna ! Sonnaient les mots d’ordre : contre Sarkozy : résistance ! Contre la vie chère : résistance ! Contre les profiteurs : résistance ! Et ainsi de suite. Puis ce furent les discours. On les a déjà diffusés en direct. Près de 10 000 connexions montrent quelle place a dorénavant ce média et combien il change notre travail de militant en amplifiant de façon fantastique la portée de nos discours.

3) JEAN-LUC MÉLENCHON À LA RÉUNION LE 25 MARS


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