La mer, une nouvelle frontière pour l’Humanité

dimanche 8 avril 2012.
 

Mon sujet c’est la mer. Oui, la mer. Une frontière physique pour l’humanité, composée d’une espèce d’animaux terrestres comme on le sait bien. Une « terra incognita », la dernière sur cette planète. Mais la plus vaste ! Plus vaste que le monde connu lui-même puisqu’elle couvre 70 % de la surface du globe. Je suis certain qu’à cet instant, ceux qui me lisent lèvent le sourcil. « Tant que ça ? Tiens c’est vrai, je n’y avais pas pensé ». On n’y pense jamais en effet ! Quels extraordinaire régulateur est cette masse d’eau ! Elle absorbe 80 % de la chaleur produite par la planète ! Et 20 % de CO2. Et pourtant, on n’y pense pas. Ce n’est pas tout. Les populations côtières, dont la vie est liée à la mer représente les 2/3 de l’humanité ! Les deux tiers ! « Tant que ça ? Je n’aurais pas cru non plus ! » J’ai dit que c’était une « terra incognita », comme le mentionnait les cartes du passé à propos des zones terrestres dont on ne savait rien. Car on sait peu, très peu. En tous cas pas assez. C’est la première réserve de biodiversité ! Mais seulement 15 % de la faune et la flore marines seraient connus.

Et comme tout ce qui concerne la vie des êtres humains finit par être affaire d’échange et de commerce, souvenons-nous que 90 % du commerce mondial transite par mer. Oui, encore une fois : 90 % ! Je commence ici à m’approcher d’autres enjeux. La mer est le premier réservoir des ressources rares. 90 % des réserves d’hydrocarbures s’y trouvent et 84 % des réserves de minerais et de métaux. Dans ces conditions, le monde de sept milliards d’êtres humains étant ce qu’il est, la mer, est, avec l’accès à l’eau potable, le premier enjeu des conflits pour l’appropriation des ressources rares.

Tout ce que je viens de dire, me permet à présent d’en venir à nous, le peuple français. La France est très directement concernée. Certes on ne parle jamais de la mer en France dans les débats politiques. Toute la prise de conscience reste à faire ! C’est pourquoi il était si utile que je commence à en parler. Je crois que si j’ai acquis de l’écoute et peut être même de l’autorité avec le Front de Gauche je dois la projeter constamment au service des grandes causes pour le futur de notre société. Qu’il s’agisse de débarrasser la scène politique des ravages du Front National ou qu’il s’agisse de monter au créneau pour batailler sur les droits fondamentaux de la personne humaine comme le droit de disposer de son corps ou de sa fin de vie, ou parler de la nouvelle frontière de la France qu’est la mer, c’est tout un. Notre campagne doit être un vivier d’idées et de projets qui se diffusent dans la société.

Je compare cette ambition que je propose à celle qui nous a permis de devenir une puissance spatiale. Ne sommes-nous pas la nation d’Europe qui a su s’immiscer dans l’espace et qui occupe aujourd’hui la moitié du marché mondial des tirs de satellites ? N’avons-nous pas mis au point le navire de transport spatial le plus abouti pour alimenter la station internationale de l’espace ? Rien n’est hors de portée pour nous, sitôt que l’Etat et le collectif s’en mêlent ! La mer est notre nouvel espace de réussite et d’exploits scientifiques et techniques ! C’est ma proposition !

Et je m’appuie sur du solide pour faire cette proposition ! La France est le deuxième domaine maritime du monde ! 97 % de cet espace se situe outre-mer. Par exemple la zone économique exclusive en mer de la Réunion est à elle seule aussi importante que celle de la métropole avec ses mille kilomètres de côtes. Au total, dans ces conditions, la moitié de la population française vit dans la bande côtière des 100 km ! Nous avons donc largement les moyens d’agir. Mais nous avons surtout de bonnes raisons de le faire. D’abord parce que du point de vue de l’humanité en général, c’est une priorité écologique. Il s’agit de la préservation du premier réservoir de biodiversité et des principaux équilibres dont dépend tout l’écosystème humain. Cela implique d’améliorer la connaissance, encore très parcellaire du domaine maritime, donc de développer les moyens d’exploration et de surveillance, et de protection cela va de soi. Pour cela il faut relancer la recherche scientifique et technologique sur les questions marines et maritimes. Ce qui, ceci dit par parenthèse, devrait aussi permettre d’améliorer les techniques de pêche, pour trier sur le fond plutôt que sur le pont ! Ensuite, « prendre la mer », c’est une priorité alimentaire et sanitaire compte tenu de l’importance des protéines issues de la mer et des potentialités qu’offrent l’identification et la culture des algues. Enfin c’est une priorité énergétique. L’énergie des mers est la moins exploitée et un des plus grands gisements. Cette dimension économique et sociale n’est pas prédatrice sur l’environnement. Elle ouvre un champ fantastique de développement de l’emploi maritime en France. D’autant qu’il y a un sous-développement de l’emploi et de l’activité maritime en France. Avec le deuxième domaine maritime, nous avons 305 000 emplois, tandis que l’Espagne avec le trente et unième domaine maritime en a 384 000 ! C’est donc un axe d’investissement public prioritaire pour notre projet de planification écologique.

Pour l’instant les moyens d’observation et d’exploration sous marines sont limités. L’essentiel des moyens sont consacrés à l’observation, sous forme de balises mises en réseau et de robots. Seuls les Etats-Unis et depuis peu la Chine ont développé de larges réseaux d’observation. Ils sont ainsi capables de modéliser les évolutions climatiques, météorologiques mais aussi celles des pollutions et de la présence de la faune et de la flore sur de très grands espaces. L’Europe a lancé un projet Esonet pour se doter d’un tel réseau, avec notamment des balises en eau profonde. Mais faute de moyen et d’ambition stratégique, il reste, comme le projet Galileo, diffus, brouillon et sans applications très poussées. Car il est censé couvrir les eaux allant de l’arctique à la mer noire !

Les moyens spécifiques d’exploration sont encore moins développés. Il s’agit des sous-marins profonds sur le modèle du Nautile. Leur activité n’est pas permanente. Cela limite d’emblée leur portée et les projets qui peuvent en découler pour l’exploitation des ressources et la lutte contre les pollutions. Et surtout ces moyens d’exploration ont un rayon d’action limité : rarement au-delà de 6 000 mètres de fond. Autre inconvénient ils ont une autonomie très faible. Ils doivent donc être amenés sur place par un autre navire et peuvent difficilement plonger au-delà d’une dizaine d’heures. Face à cette faiblesse, la France développe depuis peu un projet de véritable vaisseau d’exploration océanique, appelé Sea Orbiter. C’est la première véritable déclinaison marine des méthodes de la conquête spatiale. Mais ce projet pionnier et expérimental ne suffit pas pour répondre au défi permanent et mondial de l’exploration, de l’observation et de la surveillance des grands fonds. Ce sont donc de véritables stations sous-marines permanentes qui restent à développer et à mettre en réseau. La France est dans ce domaine un des seuls Etats au monde à pouvoir se confronter à un défi mondial à travers sa présence dans tous les océans du globe. Notre mise en mouvement, notre audace pourrait être un immense espoir pour la maîtrise écologique d’un des principaux ressorts de l’écosystème humain.

J’ai pensé que je devais évoquer ce grand projet, la conquête de cette nouvelle frontière, là où il fait le plus sens c’est-à-dire outre-mer. De cette façon je pense avoir donné du sens à ce que j’ai dit contre l’expression qui désigne ces départements et territoires comme « territoires ultra périphériques » selon la nomenclature européenne. Je crois avoir montré autrement que par les arguments habituels en la circonstance quel genre d’avant-poste peuvent être les territoires français de l’outre-mer. Il n’en est pas sorti grand-chose en presse écrite. Comme d’habitude. Il me reste donc à espérer premièrement que Hollande ou Sarkozy en parlent à leur tour après moi faute d’idée originale, et deuxièmement, qu’une journaliste de l’audiovisuel, comme madame Ferrari l’a fait à propos des impôts sur les déserteurs fiscaux, se souvienne de ce que j’ai dit. Alors une idée qui n’atteignait pas le bulbe préconstruit des « observateurs » fera son chemin.

Je conviens qu’une telle espérance après tant de mois de superficialité de la presse écrite qui est censée se donner « le temps du recul » confine à la naïveté. Peine perdue dans ce cas. Je m’y suis mal pris. Que n’y ai-je mis du sexe, du sang ou de la bave ! Lamentablement, il n’y a rien en effet de malveillant dans mon idée, rien contre Pierre, Paul ou Jacques, rien de saignant non plus. Donc ça n’existe pas pour la branchouille plumitive. Les « sujets » à mon sujet c’est mon « amitié », « proximité » avec Dassault, cette inepte trouvaille en vingt ans de vie parlementaire des biographes confus et fielleux qui font le commerce de ce qu’ils ont cru comprendre à mon propos. C’est le photographe qui réclame le droit de piétiner les enfants et les personnes moins mobiles sans discussion parce que c’est « Libération » qui lui paye ses chaussures cloutés et qui me vaut ensuite le venin de ceux qui prétendent en faire une bonne histoire comme ils aimeraient m’en coller une sur le mode inépuisable du « petit journaliste ». C’est le salopard qui exhibe sa carte de presse quand nous le surprenons en train de planquer autour de mon domicile. Ou celui que l’on attrape avec la même carte en poche autour de l’usine en train de se faire passer pour « un copain qui se renseigne ». Bref, moi, la conquête de la mer et le reste, ce ne sont vraiment pas du tout, mais pas du tout, des sujets.

Cette malveillance permanente qui se donne des airs d’objectivité est un sujet de consternation pour moi alors même que j’en connais le ressort dans les réseaux politiques dans lesquels ils s’ancrent. Mais comme beaucoup d’entre vous je voudrais tellement croire au malentendu. Je voudrais tellement croire qu’autre chose de plus respectueux et réellement factuel soit possible. Je sais bien que cela n’a aucune importance puisque progressivement le flot de l’internet recouvre tous ces médiocres abus de pouvoir médiatiques. Je ne ferai pas le détail des innombrables manquements à l’éthique que j’observe, les citations de moi inventées, les titres qui trafiquent les textes et communiqués, les photos malveillantes, les grossières falsifications comme celles qui m’attribuent le refus de connaître le patrimoine des élus. Et combien d’autres bassesses. Puis je me dis que c’est peu de choses devant le drame de l’effondrement de l’intelligence qu’a été le traitement sensationnaliste et, en cela, parfaitement criminel, de l’affaire du tueur en série de Toulouse. Photos en une du jeune homme « comme les autres », nom de l’assassin sur cinq colonnes, tout ce qu’il ne faudrait pas faire dans une société de décence qui ne chercherait pas à garantir l’assurance de la notoriété aux délirants a été fait sans vergogne. Dans quelques jours commenceront bien sur les rétropédalages et les contritions convenues qui suivent toujours la gueule de bois des orgies voyeuristes. Vivement le changement, le vrai.


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