En 5 semaines, Jean-Luc Mélenchon a gagné 10% parmi les ouvriers non qualifiés, les employés et les jeunes de 18 à 24 ans

mardi 17 avril 2012.
 

L’enquête de l’Ifop publiée ici révèle que la progression du Front de gauche et de son candidat, observée tant dans les sondages que sur le terrain, est particulièrement importante parmi les 18-24 ans et les ouvriers non qualifiés.

La marche sur la Bastille comme l’ampleur de la participation aux meetings du Front de gauche ont attesté d’un engouement dont témoignent nombre de militants. Dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon, après avoir passé le cap des 10% à la mi-mars, s’installe désormais à 13 ou 14% d’intentions de vote, selon la plupart des instituts, à égalité ou devant François Bayrou et au coude-à-coude avec Marine Le Pen. La dynamique du Front de gauche n’est plus contestée, reste à savoir qui sont ceux qui le rejoignent. C’est l’objet de l’étude Ifop, réalisée entre le 13 et le 27 mars, que nous publions.

Plus forte augmentation chez les ouvriers

Selon l’institut, cette dynamique se retrouve dans le monde du travail. Depuis début février, la plus forte progression du vote FDG s’observe ainsi chez les ouvriers non qualifiés (20%, +10), contre 13% en moyenne. Suivent les cadres (17%, +9) et professions intermédiaires (19%, +5) de la fonction publique. Puis les employés (15%, +10) et les ouvriers qualifiés (15%, +6). Cependant, « la concurrence de Marine Le Pen se fait sentir dans le Nord-Pas-de-Calais et dans l’Est », relève l’enquête. Dans ces deux régions, les 4 à 3% d’intentions de vote gagnés seraient liés à la mobilisation d’une partie des abstentionnistes, plus qu’à un recul du vote FN. En revanche, le Front de gauche semble combler l’une de ses lacunes.

Un bond de 10 points chez les 18-24 ans

Chez les 18-24 ans, le bond est de 10 points, leur vote surpassant désormais la moyenne pour s’établir à 16%. À gauche, la candidature de Jean-Luc Mélenchon rassemble, outre un nombre croissant d’électeurs d’extrême gauche et écologistes de 2007, 15% de ceux de Ségolène Royal (+8). Néanmoins, note Jérôme Fourquet, de l’Ifop, la progression du Front de gauche représente le double des pertes de François Hollande. Contrairement aux craintes agitées, elle consolide donc d’autant le poids global de la gauche.

Ce mouvement d’adhésion est à lier, indique l’étude, à la capacité du FDG à répondre aux préoccupations populaires sur le chômage, le salaire ou encore le pouvoir d’achat. 58 % des sondés estiment que ce candidat « comprend les problèmes des gens » et 66%, qu’il « veut vraiment changer les choses ». Le défi lancé à l’abstention et à la résignation est en passe d’être relevé.


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