OBLIGER TOUTES LES GAUCHES À BOUGER EN VOTANT FRONT DE GAUCHE !

vendredi 20 avril 2012.
 

Paul Ariès, directeur du journal Le Sarkophage et auteur de « Le socialisme gourmand » (Editions La Découverte, 2012) appelle à amplifier la mobilisation en faveur du Front de Gauche. Car seule sa réussite peut permettre aux idées antiproductivistes d’être débattues à grande échelle et de se concrétiser.

Le succès de l’appel pour un Front de Gauche antiproductiviste et Objecteur de croissance – dont témoigne l’extrême diversité des signataires, Objecteurs de croissance historiques, militants du Parti de Gauche et du Parti Communiste Français, militants écologistes et associatifs, etc.- montre que la campagne du Front de Gauche est résolument tournée vers le futur, vers le mariage du rouge et du vert, qu’elle n’a vraiment rien de nostalgique, qu’elle doit tout au contraire aux attentes des milieux populaires, aux expériences du Buen-Vivir amerindien, à un socialisme gourmand à venir.

Notre initiative fait débat au sein des forces de gauche et de l’écologie et c’est très bien ainsi. Tout n’est pas encore gagné, loin s’en faut, mais nos thèses antiproductivistes ont désormais droit de cité. Nous devons cependant peser dans les semaines à venir pour faire progresser cette nouvelle gauche. Face à cette prétendue « Union nationale » qui se profile entre la droite, le centre, une partie de l’extrême-droite et des ex-« socialistes » comme Claude Allègre, le seul chemin de la mobilisation électorale est « à gauche toute ! », c’est aussi celui d’un antiproductivisme assumé. Plus les suffrages du Front de gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon seront importants, plus le « Front de Gauche antiproductiviste et objecteur de croissance » sera présent dans cette victoire, plus nous aurons l’espoir d’une campagne victorieuse à gauche lors du second tour des élections. On ne mobilisera pas le peuple de la gauche écologiste avec les recettes du social-libéralisme productiviste.

J’appartiens certes à ce peuple qui votera coûte que coûte pour battre Sarkozy mais je sais cependant qu’on ne gagne pas une élection présidentielle en faisant voter par dépit ou par défaut. Il sera donc de la responsabilité du candidat anti-Sarkozy de créer une véritable dynamique. Aujourd’hui, du point de vue des gauches antiproductivistes, cette dynamique positive n’est vraiment pas du côté du PS, dont le candidat se présente comme celui d’une croissance économique bonne à tout faire. La seule façon qu’aurait François Hollande de convaincre l’électorat antiproductiviste partisan d’une gauche de rupture d’avec le capitalisme, serait de nous donner des signes forts. Mais la seule façon d’obtenir ces signes forts du Parti Socialiste et de son candidat François Hollande, c’est que les suffrages en faveur des gauches antiproductivistes et sociales soient les plus élevés possibles. C’est la seule façon pour que nos thèses puissent peser sur le candidat anti-Sarko au second tour. Je ne suis pas certain qu’on puisse faire bouger Hollande et le Parti Socialiste mais je suis convaincu qu’on ne fera pas bouger Hollande en votant au premier tour pour lui ou en s‘abstenant. Je sais aussi que nous sommes nombreux à faire de l’élection un instrument parmi d’autres. La meilleure façon de voter c’est donc de voter le plus rouge et vert possible lors du premier tour, cela aura ensuite malheureusement probablement le temps de pâlir… sauf si on si met vraiment tous !

Le Sarkophage, journal des gauches antiproductivistes, publie donc ce 15 avril un hors-série vraiment exceptionnel sous le titre « On change tout ! » Ce sont ces 32 thèmes que nous entendons faire gagner dans les semaines à venir. C’est un appel à toutes les gauches. C’est un appel à notre candidat, Jean-Luc Mélenchon. Engageons le débat sur la réduction drastique des inégalités sociales, sur les 32 heures tout de suite, sur l’obtention d’un revenu garanti et de la gratuité des services publics, sur la reconnaissance de la « règle verte » et la planification écologique, sur la justice écologique mondiale, sur la nécessité d’abolir la propriété privée lucrative, sur la nécessité de fermer la Bourse, sur un principe constitutionnel de juste répartition de la richesse, sur la nécessité de changer la distribution et le commerce, sur de nouveaux indicateurs pour une société du Bien-vivre, sur l’annulation des dettes illégitimes, sur le désarmement nucléaire unilatéral, sur une société sans prison, sur l’égalité des sexes et la fin du genre, pour une reconnaissance des droits de la nature (un « pachamama » à la française), etc. Peu nous importe, ici, les choix électoraux des auteurs de ces textes. Ce dont je suis en revanche sur, c’est que la vraie victoire, celle qui permettrait de changer la vie, celle qui permettrait de changer de société, est au prix des mutations profondes qu’ils appellent. Et ce n’est pas triste ! Ce que j’attends des candidats opposés au sarkozysme de droite comme de gauche, c’est qu’ils se prononcent en faveur de ces thèses, qu’ils acceptent d’ouvrir le débat, c’est qu’ils reconnaissent leur centralité pour construire une nouvelle gauche écologiste et émancipatrice.

Les Objecteurs de croissance issus des différentes gauches ne seront certes jamais les compagnons de pédalo de François Hollande. Nous espérons que les gauches ne le seront pas. Nous n’envisageons nullement de soutenir son gouvernement s’il devait être présent au second tour puis l’emporter : il faudrait, pour cela, que le Parti Socialiste accomplisse une double révolution, qu’il redevienne un parti de gauche, qu’il réalise enfin sa mue antiproductiviste et écologiste.

Chacun doit admettre que ce n’est pas gagné ! Mais battre Sarkozy est aussi une ardente obligation… Nous ne battrons cependant Sarkozy que si le Vote « Front de Gauche », que si le vote Mélenchon est assez fort pour contraindre à bouger la gauche molle, la fausse gauche, l’écologie européaniste libérale.


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