« ANCIEN SARKOZYSTE, JE VAIS VOTER MÉLENCHON »

vendredi 20 avril 2012.
 

Cela peut sembler paradoxal d’avoir soutenu la candidature du Président sortant en 2007 et de défendre aujourd’hui celle du candidat du Front de Gauche, à savoir Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, ça ne l’est pas en vérité.

n 2007, j’ai cru au volontarisme de Nicolas Sarkozy, son envie de bousculer les lignes, de changer les choses, de rétablir l’autorité de l’Etat au plus haut niveau face aux lobbys de toutes sortes. Malheureusement, j’ai très vite déchanté, dès le soir de son élection : la séquence du Fouquets tout d’abord, puis son voyage sur le yacht de Vincent Bolloré… enfin, l’affaire de l’Epad, tournant le dos outrageusement à la méritocratie républicaine pourtant défendue par le Président nouvellement élu. Bien sûr, s’ajoute à cela l’affaire Woerth-Bettencourt, les compromissions du pouvoir avec l’argent. Loin de s’opposer aux lobbys, Nicolas Sarkozy leur a donné droit de cité et a rabaissé la fonction présidentielle, qu’il n’a jamais réellement incarné, au profit de ses amis, parmi les plus puissants de France. Bien sûr, on serait tentés de me dire qu’il suffirait de tourner le dos à Nicolas Sarkozy et de défendre le candidat du Parti Socialiste, François Hollande. Cela m’est impossible. Je vais vous expliquer pourquoi. En effet, depuis cette prise de conscience, il y a eu aussi un phénomène d’une ampleur sans précédent : la crise des subprimes, aux conséquences catastrophiques que nous connaissons tous au niveau mondial. Nous avons signé un chèque en blanc aux banques responsables de cette situation, sans rien leur avoir demandé en échange. Résultat, elles continuent de spéculer et de jouer à l’économie casino sur les marchés financiers.

Pire : au cours de ma prise de conscience, j’ai vu le vrai visage des marchés financiers. J’ai vu à quel point ceux-ci qui ont été capables de produire des gens comme Bernard Madoff qui souvenez-vous, furent encensés par la presse financière en leur temps, s’en prennent aux intérêts vitaux de notre nation, mais aussi des nations de nos voisins européens.

Le Président du FMI, qui fut à cette époque Dominique Strauss Kahn, imposa un plan d’austérité sans précédent au peuple grec, au seul prétexte qu’ils avaient triché. On a fait croire aux français via les médias que l’aide accordée aux grecs en échange de ces plans d’austérité bénéficierait au peuple grec. Il n’en est rien : elles ont avant tout bénéficié aux banques, qui prennent des intérêts exorbitants et indécents sur le dos de tous ceux qui souffrent. Il en va de même pour le Portugal de Socrates, où des centaines de milliers de personnes défiliaient dans la rue, ou l’Espagne de Zapatero, défendu en son temps par François Hollande, malgré les sacrifices qu’il imposait à sa population. Rappelons enfin que la rigueur imposée ne fonctionne pas : la dette publique de la Grèce a doublé et son chômage ( sans même parler de la pauvreté qui devient très préoccupante ) a augmenté de 20 %. Les enfants dans les hôpitaux ne bénéficient plus des médicaments nécessaires. Veut-on continuer ainsi, en rajouter, comme le souhaitent les autorités de Bruxelles ?

On pourrait aussi parler du Mécanisme Européen de Stabilité (vidéo ci-dessous), imposé par Nicolas Sarkozy, qui est une forme de coup d’Etat déguisé qui va transférer des pans entiers de notre souveraineté au profit d’autorités non élus mais aussi profiter aux financiers. Là encore, les socialistes se sont abstenus plutôt que de rejeter ce mécanisme au Sénat, alors que tel était leur devoir. Par ailleurs, Hollande récemment a soutenu Elio di Rupo mais aussi Mario Monti, qui ont pris des mesures d’austérité draconiennes.

Jean-Luc Mélenchon et son programme me sont apparus comme une évidence : c’est le seul qui veut réellement se battre contre les marchés financiers et qui a une chance d’accéder au second tour de l’élection présidentielle, mais aussi de l’emporter. Il ne s’agit plus d’un combat classique entre la droite et la gauche. Il s’agit de se battre tous ensemble pour une société plus juste, plus équitable, qui protège nos droits sociaux, nos services publics, qui tourne le dos à l’austérité monstrueuse que nous imposeront Nicolas Sarkozy mais aussi François Hollande si jamais ils l’emportaient dans le cadre de cette élection. De plus en plus de Français, y compris de droite, mais aussi des petits patrons, pensent de même et soutiendront la candidature de Mélenchon, l’homme le mieux placé pour affronter la tempête qui s’annonce.


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