Québec : la jeune génération mobilisée

jeudi 3 mai 2012.
 

3 mois ! Cela fait trois mois que les étudiants Québécois luttent contre un projet d’augmentation des frais d’inscription de 1 625 dollars (+75%, étalé sur 5 ans) décidé par le gouvernement libéral de Jean Charest.

Une génération s’est levée

Il s’agit d’un mouvement puissant, mobilisant encore près de 45% des étudiants du Québec (soit 180 000 étudiants). Il suscite désormais l’intérêt du « journal de référence », qui lui a consacré sa une tout récemment. C’est que le mouvement étudiant Québécois surprend par sa durée et par sa maturité. Au-delà des droits d’inscription, c’est bien tout le projet politique du gouvernement Charest qui est remis en question par le « printemps érable ».

Le mouvement continue, malgré les violences policières et malgré les provocations du gouvernement. Les arrestations massives et arbitraires se multiplient, de même que l’usage illégitime de la violence. Au point qu’Amnistie International Canada a publié un communiqué de presse le 23 avril faisant état de ses préoccupations face aux « atteintes au droit de manifester pacifiquement ».

Le gouvernement libéral mise sur le pourrissement du conflit. Il a refusé pendant de longues semaines d’entamer des négociations avec les organisations étudiantes. Cette tactique du « passage en force » a suscité des réactions violentes chez certains étudiants. Le bureau de la Ministre Line Beauchamps a été saccagé, des actions de vandalisme ont été commises dans le métro de Montréal,... Qui porte la véritable responsabilité de ces actes de violence, les étudiants ou le gouvernement qui refuse les négociations ?

Acculé à la négociation, le gouvernement a prétendu sélectionner ses interlocuteurs et en écarter la principale organisation étudiante : la CLASSE. Ces tentatives grossières de division du mouvement étudiant ont échoué, le mouvement étant resté uni. Il a ensuite cherché à humilier ses partenaires en organisant un simulacre de négociation : il leur a proposé d’étaler cette augmentation sur une durée plus longue (7 ans) et d’augmenter les bourses. L’ironie du sort est que cette nouvelle proposition se traduit par une augmentation plus importante encore des frais d’inscription : 82% au lieu de 75%. Cette ultime proposition a été rejetée par la CLASSE, les autres organisations (FEUQ, FECQ) ne se sont pas encore prononcées.

Depuis plusieurs jour des rumeurs d’élections anticipées circulent, elles seraient déclenchées à compter du 9 mai. Le gouvernement Libéral du Québec, miné par les scandales de corruption, cherche à se « refaire » sur le dos des étudiants, tantôt décrits comme des « enfants gâtés », tantôt comme des « violents ». C’est Charest ou la chienlit ! Nous pensons plutôt, quant à nous, que Charest c’est la chienlit !

Face à un gouvernement au service des grandes entreprises et des gros patrimoines, ce qu’il faut aux étudiants Québécois, c’est un débouché politique. Ce débouché politique existe, c’est Québec Solidaire. C’est le seul parti politique Québécois ayant soutenu clairement le mouvement. Québec Solidaire s’est réuni tout récemment en congrès pour définir sa plateforme électorale et se préparer aux élections. Québec Solidaire se définit comme un parti de gauche, écologiste, féministe, altermondialiste et souverainiste.

Nous ne savons pas si le Parti Libéral du Québec parviendra à se maintenir au pouvoir, nous ne savons pas si le Parti Québécois ou si Québec Solidaire l’emporteront. En tous cas, ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’une génération s’est levée ! Et ça change tout !

par Sébastien Polveche


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