4 juin 1941 3 juin 2012 Marches contre le fascisme

jeudi 7 juin 2012.
 

Six mille personnes ont participé ce dimanche après-midi 3 juin 2012 à "une marche contre l’austérité et le fascisme" en présence du candidat Front de gauche aux législatives, Jean-Luc Mélenchon.

3) Le Front de gauche réussit sa Marche contre l’austérité et le fascisme

Arrivé peu avant 16 heures, Jean-Luc Mélenchon, candidat dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais convoitée également par la présidente du Front national Marine Le Pen, a été accueilli aux cris de "Résistance, résistance".

"Son combat est d’actualité"

"C’est bien, vous êtes nombreux", a-t-il lancé, avant d’aller déposer une gerbe de fleurs au monument aux morts de la commune, limitrophe d’Hénin-Beaumont, en mémoire d’Emilienne Mopty, une résistante originaire du Pas-de-Calais, qui avait mené les manifestations des femmes lors de la grève des mineurs en mai-juin 1941. Arrêtée en septembre 1942 par les Allemands, elle avait été décapitée dans la cour de la prison de Cologne le 18 janvier 1943.

"Son combat est toujours d’actualité. La marche d’aujourd’hui est contre l’austérité et le fascisme. On redresse la tête et on montre qu’ici c’est une terre de gauche (...), pas le fief de Marine Le Pen", a déclaré David Noël, secrétaire de section du Front de gauche à Hénin-Beaumont. Dans le cortège, où les manifestants tenaient à la main de nombreux ballons rouges et drapeaux du Parti communiste et du Front de gauche, des pancartes proclamaient "On lâche rien" ou "Fâchés mais pas fachos".

"Je suis ici pour marquer ma solidarité avec la lutte du Front de gauche contre le FN à Hénin-Beaumont. La lutte des mineurs en 41-42, c’est d’eux qu’est partie la résistance dans la région et ils ont subi une très grosse répression. Ils étaient 100.000 mineurs en grève contre l’Occupation allemande, il faut se souvenir", a expliqué Gérard Guilbert, militant FG âgé de 65 ans. "L’histoire de cette femme, de cette figure historique, résonne aujourd’hui. Même la pluie ne m’aurait pas empêchée de venir", a témoigné Hélène, une Parisienne de 56 ans, vêtue d’une écharpe rouge.

Source : http://www.humanite.fr/politique/le...

2) Intervention de Michelle Demessine, ancienne ministre, lors de la marche « Emilienne Mopty »

Chers Amis, Chers Camarades,

Beaucoup d’émotion, de gravité dans notre marche en souvenir, en hommage à la grève des mineurs de mai-juin 1941 marquée le 4 juin par la marche héroïque des femmes de mineurs, ces héroïnes anonymes de l’histoire symbolisée par Emilienne Mopty, femme de mineur, résistante communiste, qui a payé de sa vie pour notre liberté.

Se rappeler en cette date anniversaire, cette période sombre mais glorieuse de notre histoire témoigne avec force : « Que se sont les peuples qui font l’ Histoire. »

Auguste Coppin dans son livre « l’Aurore se lève au pays noir » qualifie de « trainée de poudre » l’émouvant récit de cette manifestation de 2000 femmes.

Ce qu’il en retiendra, je le cite : « malgré la protection de leurs automitrailleuses, de leurs tanks, les nazis ont la sensation d’être débordé pour la courageuse population minière qui leur fait front de toute part pour la courageuse population minière qui leur fait front de toute part.

Le sol tremble sous leurs pas. Ils commencent à se convaincre qu’il ne leur suffit pas de gagner des batailles-éclairs pour soumettre à jamais les peuples des pays conquis »

Nous sommes ici tous ensemble dans cette région, berceau de la classe ouvrière, de la lutte des travailleurs et de son organisation.

Ce sont les grèves dans ce bassin minier qui ont servi à Emile Zola pour écrire Germinal.

C’est ici que furent signés, il y a 120 ans, les premières conventions collectives.

Oui, avant tous les autres, en 1891, les mineurs ont réussi à imposer aux puissantes compagnies minières les premières conventions collectives.

Rappelons-nous aussi qu’aujourd’hui encore, d’anciens mineurs se battent parce qu’en 1948, ils ont été scandaleusement révoqués pour fait de grève. Près de 70 ans après, ils réclament toujours leur rétablissement. Le gouvernement Sarkozy avait fait appel de la décision qui les réhabilite. Qu’en sera-t-il du gouvernement d’aujourd’hui ?

Chers amis, chers camarades,

Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour célébrer la grande grève de juin 1941 : 100 000 mineurs en grève contre les compagnies minières et les collaborateurs de Vichy.

Et qui diffusa les mots d’ordre ? Qui poussa les plus fragiles à refuser de travailler ? Qui appela les hommes à ne pas descendre à la mine ?

Oui, chers amis et camarades, ce sont les femmes, vos mères, vos grands-mères et peut être vos arrière-grands-mères.

Oui, tous les matins, des femmes sortent de chez elles pour rejoindre les piquets de grève, pour appeler les hommes à ne pas aller travailler.

Pendant les journées des 3 et 4 juin, des petits papillons blancs furent glissés sous les portes, des fenêtres s’entrebâillèrent avec un seul mot d’ordre : demain, manifestation !

Mais que réclamaient ces femmes ?

De quoi se nourrir, du savon pour se laver, le refus de l’augmentation du temps de travail : les femmes avaient décidé d’être les porte-parole de ces revendications, de cette colère.

Le 4 juin 1941 à 15 heures, parties de la mairie de Harnes, elles sont 300 à défiler, sans drapeau, ni banderoles, ni pancartes, emmenées par Esther Brun, puis à 500 avec celles de la cité du Maroc, du grand 21, d’Orient.

Des rues adjacentes, débouchent celles venant de Billy Montigny, de Montigny en Gohelle emmenées par Emilienne Mopty, du Puits Dahomey, puis de la direction opposée arrivent celles de Méricourt.

Traversant les cités : le cortège grossit, au fur et à mesure.

Elles ont 2 000 à défiler en silence. Elles avancent vers leurs grands bureaux, se tenant par les bras, serrées les unes contre les autres pour empêcher les arrestations.

A coup de crosse, on tente de les arrêter, alors des voix s’élèvent : « Vive la grève ! » et pour la première fois « Pas de Gaillettes pour l’ennemi ».

Oui, nous sommes, vous êtes le maillon de cette chaine extraordinaire qui parcourt le bassin minier du XIXème siècle à aujourd’hui.

Ces femmes, ces hommes ont eu le courage de se lever contre le IIIème Reich.

N’oublions pas la peur inspirée à l’époque par le gouvernement nazi, celui de l’extrême droite allemande, arrivée au pouvoir en 1933 grâce à l’appui des forces conservatrices allemandes dont les ennemis étaient les travailleurs.

N’oublions pas les capacités, l’intelligence des organisatrices de cette marche de s’appuyer sur des revendications tirées du quotidien : du pain pour se nourrir, du charbon pour se chauffer, du savon pour se laver. Cela a créé le plus grand mouvement de grève dans tout le pays, dans toute l’Europe et un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant nazi dans notre pays.

Ils étaient tous unis dans ce combat, les mineurs ceux qui étaient nés à Montigny, à Méricourt, à Harnes ou ceux qui étaient d’origine étrangère polonaise, italienne, espagnole ou nord-africaine.

Tous avaient appris à travailler ensemble, à lutter ensemble. Quelle leçon de solidarité, de fraternité dans ces combats, dans cette volonté de ne pas céder !

Les femmes elles aussi avaient appris à travailler, à lutter ensemble.

Après avoir conquis ainsi, à la Libération, le droit de vote, elles ne se sont pas arrêtées là.

De cet élan patriotique est né un mouvement puissant de femmes pour leur émancipation et pour l’égalité dans tous les domaines de la société.

Jeune militante, j’ai eu la chance de cheminer dans ce combat avec ces femmes qui ont joué un grand rôle dans la conquête des droits des femmes.

Permettez-moi aujourd’hui de les associer à l’hommage que nous leur rendons avec notre marche.

Je veux citer ici les résistantes Julie Dewinte à l’origine d’un des plus beaux 8 mars dans les années 50 avec 8 000 femmes rassemblées à Lille, Maria Delvaux, Berthe Foulon, toutes dirigeantes de l’Union des Femmes Françaises, mouvement issu des femmes de la Résistance.

D’autres ont poursuivi ce combat comme Jacqueline Poly, Odette Dauchet, les premières femmes élues Maires du bassin minier.

Je veux citer aussi Blanche Bellanger, Bernadette Leroy, dirigeantes syndicales en hommage aux milliers de filles et femmes de mineurs qui partaient travailler dans le textile de Roubaix Tourcoing et qui sont à l’origine de tout ce qui a été conquis pour les salaires, les droits et la dignité des travailleuses.

Cette terre de lutte a toujours été une terre d’innovation sociale. N’oublions pas que c’est dans le Pas-de-Calais qu’a été obtenue pour la première fois par les militantes de l’époque dans les années 60 la prime de tablier pour la rentrée scolaire, devenue la prime de rentrée scolaire qui existe aujourd’hui.

Chers amis, chers camarades,

La période que nous vivons où au nom de la crise économique, véritable guerre contre les peuples, on voudrait soumettre les populations à un recul de civilisation sans précédent pour satisfaire l’appétit du capitalisme financier.

Alors que le mot austérité est conjugué à tous les temps et dans toutes les langues, les peuples se lèvent et résistent.

Regardez ce qui se passe avec la jeunesse et les indignés qui fleurissent sur la planète, avec ce qui se passe en Grèce et maintenant au Québec, partout c’est le mot résistance qui résonne.

Nous le savons la résistance peut générer de grands progrès sociaux, le programme du Conseil National de la Résistance en est la plus belle démonstration.

Avec le Front de Gauche, cette résistance, Jean Luc Mélenchon et Hervé Poly que je salue tous deux chaleureusement la portent et en sont le trait d’union vers aujourd’hui.

C’est pourquoi, chers amis, chers camarades, je souhaite de tout mon cœur que par votre mobilisation, votre engagement, votre vote, ces terres de tradition minières du Pas-de-Calais envoient à l’Assemblée Nationale Jean Luc Mélenchon pour battre ceux qui se sont toujours rangés sous la bannière du fascisme et de l’oppression des femmes !

Je vous remercie.

1) Le 3 juin, marche pour l’humain d’abord (Jean-Luc Mélenchon)

Marquée du souvenir d’Emilienne Mopty, originaire du Pas-de-Calais, une marche pour l’humain d’abord aura lieu le dimanche 03 juin 2012 sur les terres natales de cette figure de la résistance à l’oppression nazie, dans la 11ème circonscription du Pas de Calais.

Source : http://www.jean-luc-melenchon.fr/20...

« Nous partirons de la commune de Montigny-en-Gohelle dans la très disputée onzième circonscription du Pas-de-Calais. On démarre à 15h30 du Puits Dahomey, rue de la Libération. En chemin, il y a deux haltes. Puis on arrive à 17h aux Grands bureaux de la Compagnie des mines sur la commune de Billy-Montigny. D’où vient l’idée ? D’un fait historique. En 1941, en pleine occupation nazie, Emilienne Mopty organise des marches de femmes en soutien aux mineurs grévistes qui défient les nazis. Les femmes du bassin minier, épouses, mères, filles, travailleuses, résisteront aux côtés des 100.000 mineurs qui refusent l’exploitation barbare de l’envahisseur.

A l’image de cet esprit de résistance et de fraternité, nous marcherons ce dimanche 3 juin pour nos revendications et pour montrer notre détermination à faire vivre la fraternité et la solidarité entre tous. Vu ? Viens qui veut. Seul ou en cortège. Couleur rouge de rigueur en drapeau ou en habit. Fanfares et instruments appréciés. »

Comment ont-ils pu supporter tant de malheurs ? Les guerres, les deux, sur place ! Avec la ligne de front à domicile pour la première, ses villes rasées et ses ossuaires monstrueux que gardent encore aujourd’hui les associations de vigilants. La seconde aussi ne fut guère moins terrible. L’occupant nazi créa une zone spéciale et fusillait à tour de bras. Une génération a eu la mine et la silicose qui tuait les hommes comme des mouches parfois avant même la quarantaine. Puis ce fut l’amiante. Et aussi les effluves liquides et gazeuses de l’usine Metaleurop qui ont pourri l’eau, la terre et l’air. Et toute l’activité sinistrée à tour de facades_01rôle : l’agriculture, le textile, la mécanique. Tout, absolument tout. Et ça continue. A partir du quinze du mois les commerçants survivent presque aussi chichement que leurs clients.

Hénin Beaumont : Ici la légende de la mine est omniprésente


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