Dette publique Mettre le rapport de l’Inspection générale des finances à la poubelle (Marc Dolez)

lundi 25 juin 2012.
 

« Il est urgent de mettre ce rapport à la poubelle » par Marc Dolez député FG PG 
de la 17e circonscription du Nord

« Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) part du même postulat libéral que la Commission de Bruxelles, que je récuse totalement, selon lequel la crise de la dette serait celle de la dépense publique. Or, la crise de la dette n’est pas une crise de la dépense, mais de la recette publique, c’est-à-dire des ressources qu’on ne se donne pas pour satisfaire les besoins sociaux. C’est en fait la même chanson libérale qui revient, cette fois reprise par les services du ministère de l’Économie et des Finances. De leur postulat erroné, ils concluent qu’il faut davantage d’austérité, supprimer des postes. Le rapport propose ainsi de passer du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite à deux sur trois, de geler les salaires et les pensions, de baisser les prestations sociales…

Autant de recettes libérales recuites qui figurent en bonne place dans le pacte pour l’euro plus que les institutions européennes veulent imposer à tous les États. De ce point de vue, l’IGF de Bercy se comporte en serviteur zélé du capital. C’est pourquoi il est urgent de mettre ce rapport à la poubelle. Le message de la présidentielle, avec la victoire de François Hollande, est en effet tout autre. Il porte la nécessité de rendre le pouvoir aux politiques pour ne plus subir la loi des marchés financiers, ce qui implique de se donner les moyens de satisfaire les besoins sociaux. Par exemple, en taxant les revenus du capital au moins au même niveau que ceux du travail. Cela souligne aussi l’urgence de revenir sur tous ces traités européens, en particulier celui sur le mécanisme européen de stabilité (MES) et celui sur le pacte budgétaire de Sarkozy et Merkel pour lequel le Front de gauche réclame l’organisation d’un référendum. Je rappelle d’ailleurs que la Confédération européenne des syndicats (CES) est opposée à la logique de ces traités, qui n’ont pas d’autre but que d’imposer une austérité généralisée dans l’Union européenne.

Le “parti de l’austérité” n’a donc pas désarmé, loin de là. La meilleure preuve en est que, à quelques jours d’intervalle, on a eu la mise en garde de Bruxelles à l’adresse du gouvernement français, puis ce rapport de l’IGF sorti comme par hasard à quelques jours des élections législatives. C’est pourquoi le gouvernement doit très rapidement prendre ses distances avec ce rapport. Le devoir de la gauche est de dire au contraire qu’elle a compris le message des Français et qu’elle va s’engager, tant sur le plan intérieur que sur le plan européen, en faveur d’une autre politique. »

Propos recueillis par Sébastien Crépel, L’Humanité


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