Sommet européen : Monti gagne, le peuple italien perd, les mauvais coups et la récession continuent

dimanche 8 juillet 2012.
 

Le résultat du sommet européen est très important, mais il n’est pas positif.

En premier lieu, les citoyens paieront les dettes des banques privées de toute l’Europe. Il s’agit d’une gigantesque socialisation des pertes qui n’a pas de précédent. Ainsi, les spéculateurs n’auront pas à régler la note de leurs propres opérations hasardeuses, puisque c’est le Fonds de Sauvetage des États qui paiera, c’est-à-dire les citoyens de toute l’Europe via les impôts.

Il s’agit d’une énorme saignée imposée aux habitants ; pensons seulement aux banques privées espagnoles auxquelles l’Etat espagnol apporte 100 milliards d’euro.

En second lieu, le paquet fiscal n’a pas été modifié et cela conduira à amputer de 45 milliards par an l’Etat italien durant les vingt prochaines années : la récession est programmée dès lors que les mesures pour la croissance sont, pour ce qui concerne l’Italie, très inférieures à ce montant et aussi parce qu’on taille dans la protection sociale et qu’on investit dans de grands projets souvent inutiles et coûteux (comme la TAV : train à grande vitesse).

En troisième lieu, au lieu de permettre à la BCE d’acheter directement les titres d’Etat ou de créer des euobond ou encore de transformer le Fonds de sauvetage des Etats en une banque pouvant accéder aux liquidités illimitées de la BCE, on construit un mécanisme -avec très peu de fonds initiaux- par lequel le Fonds de sauvetage des Etats peut intervenir en soutien aux pays qui ont déjà démoli la protection sociale et qui s’engagent a poursuivre dans ce sens. Cela sous l’étroit contrôle de la troïka (BCE, FMI, UE), imposé lors de la signature d’un mémorandum qui, en substance, place les pays concernés sous tutelle. Il s’agit d’une mesure non différente quantitativement de ce qu’a fait la BCE jusqu’alors, totalement insuffisante pour éviter la spéculation sur l’euro, mais fort efficace pour continuer le chantage sur chacun des pays, en les contraignant à adopter des politiques de rigueur qui détruisent l’Etat social et les droits des travailleurs.

Le technocrate libéral Monti sort vainqueur du sommet, le peuple italien est perdant, les mauvais coups et la récession vont continuer.

Mardi 3 Juillet 2012

Traduction : Marc Mangenot


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