Le Front de gauche mène la bataille pour un référendum sur le Pacte Merkozy

samedi 14 juillet 2012.
 

La mobilisation de 1 % du PIB européen pour la croissance peut-elle exonérer d’une renégociation du traité Sarkozy-Merkel  ?

Marie-Christine Vergiat. Non. Il faut renégocier le traité austéritaire et revoir de fond en comble les politiques européennes. On peut reconnaître que, dans une Europe dominée par des gouvernements de droite, la marge de manœuvre de François Hollande est restreinte. Mais ne plus évoquer, d’entrer de jeu, la renégociation du traité et se contenter d’un volet croissance, ce n’est pas satisfaisant. Le pacte Sarkozy-Merkel prévoit 
des mécanismes de contrôle de plus en plus poussés des budgets nationaux, non seulement celui 
des États mais aussi des collectivités, des administrations publiques, de la Sécurité sociale… Au-delà, des directives et des règlements européens, comme le six-pack ou 
le two-pack, organisent également 
ce contrôle généralisé. Si on laisse faire, il finira, à terme, par empêcher toute marge de manœuvre politique des États membres. Or les élus 
de la nation ne le sont pas pour voter un budget sous contrôle d’une instance technocratique comme la Commission européenne. D’autant que les recommandations de celle-ci, comme encore récemment à la veille des élections législatives, vont toujours dans le même sens  : la casse des acquis sociaux, la flexibilisation du travail, l’alignement des retraites sur l’espérance de vie, ce que d’ailleurs M. Von Rompuy vient 
de rappeler alors que l’UE n’a aucune compétence en la matière. 
Ils osent parler de «  construction d’une Europe politique  », moi j’appelle cela du fédéralisme béat.

Cette renégociation du traité budgétaire doit-elle également porter sur la démocratisation des institutions  ?

Marie-Christine Vergiat. Bien sûr, parce que tout est fait aujourd’hui pour non seulement éliminer ou réduire le rôle des Parlements nationaux mais également pour ne pas associer le Parlement européen. Où est le contrôle démocratique  ? Une Europe politique devrait être une Europe de solidarité qui vienne en aide aux États en difficulté, non pas à cause de politiques dispendieuses mais à cause de plans européens qui les enfoncent dans la récession. Il faut donc également réformer le rôle 
de la Banque centrale européenne. Car le système marche sur la tête  : 
la BCE prête aux banques qui, elles, prêtent aux États à des taux d’autant plus élevés qu’ils sont en difficulté.

Comment les peuples peuvent-ils intervenir  ?

Marie-Christine Vergiat. Le Front de gauche mène la bataille pour un référendum et nos élus la mèneront jusque dans les instances parlementaires. C’est un moyen 
de saisir l’opinion publique sur 
le traité et sur tous les mécanismes européens qui, parallèlement, continuent leur chemin.

Entretien réalisé par 
Julia Hamlaoui, L’Humanité


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message