PSA.. NON ET NON aux milliers de licenciements

mardi 24 juillet 2012.
 

5) PSA- Aulnay : la fermeture est actée, les promoteurs s’activent sur la future dépouille

Ce que tout le monde savait depuis longtemps, la direction de PSA le confirme ce matin dans un communiqué de presse, l’usine d’Aulnay comme celle de Rennes fermera d’ici 2014.

C’est un cataclysme supplémentaire pour l’emploi industriel et un coup très dur pour les 8000 salariés et leurs familles ainsi que les employés indirects.

Les salariés sont restés mobilisés en permanence car eux ne doutaient pas de cette issue tragique. Certains avaient déjà remarqué que l’usine se vidait tout doucement de sa substance, les salariés puis les machines.

Le député de l’époque Gérard Gaudron recommandait dans son rapport remis au gouvernement Fillon, la reconversion immédiate du site et des salariés.

La droite annonçait déjà au Parisien du 11 mai « il y a une usine de construction automobile de trop en France ».

Les élus communistes et les militants du Front de Gauche d’Aulnay et du Département condamnent cette décision de fermeture du site et s’inquiètent de l’avenir de ces milliers de personnes.

C’est encore plus scandaleux lorsqu’on entrevoit des promoteurs immobiliers venir frapper à la porte de la ville d’Aulnay-sous-Bois, après l’annonce d’une DUP possible par le Maire.

Quel devenir du site ? Quels plans déjà dans les tiroirs ? Comment ne pas mettre en corrélation les projets du Grand Paris et l’implantation d’une gare avec les appétits des spéculateurs y compris ceux de PSA qui y voient un juteux marché.

La spéculation va bon train tandis que des hommes et femmes sont en colère et pleurent sur leur avenir qui s’assombrit.

Les salariés en lutte depuis de nombreux mois ont tout notre soutien car l’avenir de l’automobile dans le Département est une nécessité, il ne faut rien lâcher.

C’est une bataille nationale d’importance qui doit interpeller le Président de la République et le Ministre de Relance Productive.

Les militants et les élus communistes d’Aulnay-sous-Bois donnent aux habitants et aux salariés rendez-vous dès début septembre pour poursuivre la mobilisation de tous et construire ensemble les perspectives industrielles du site.

En ce sens nous répondons à l’appel des représentants des salariés qui se sont exprimés cette après-midi devant l’usine.

(Groupe communiste - Aulnay-sous-Bois)

4) Pour une loi d’urgence contre les plans de licenciements (Parti de Gauche)

3) Ne pas laisser la famille Peugeot casser l’emploi !

(Communiqué de la Gauche Anticapitaliste)

A l’occasion du comité central d’entreprise du 12 juillet, PSA, après avoir sciemment menti, a fini par confirmer les informations que les organisations syndicales avaient rendu public il y a déjà plusieurs mois, suite à la découverte d’une note interne.

Pour les salariéEs, les intérimaires employés par PSA et par ricochet les emplois indirects l’addition est terrible : 8 000 postes de travail supprimés en France, le site d’Aulnay fermé en 2014 (plus de 3000 emplois), Rennes fortement touché (1400 suppressions sur un total de 5600 emplois actuels).

Après avoir été arrosé d’aides publiques, et notamment 4 milliards d’euros ces dernières années, avec comme contrepartie l’engagement de ne pas licencier, la famille Peugeot fait payer les salariéEs. C’est inacceptable !

Ce n’est pas aux salariéEs de payer la crise du système capitaliste.

Ce n’est pas aux salariéEs, à leurs familles, de payer pour les actionnaires qui ont été largement engraissés par l’augmentation de leurs dividendes les années passées.

Il faut en finir avec la dictature des actionnaires et de la famille Peugeot.

La Seine-Saint-Denis, déjà lourdement touché par la précarité, paye un lourd tribut à cette politique de destruction des emplois industriels.

Le gouvernement Ayrault est face à ses responsabilités. C’est le moment, pour lui, de montrer que le super-ministère du

Redressement productif est un autre chose qu’un nom ronflant.

Il est hors de question que les salariéEs et les intérimaires deviennent de futurs chômeurs. Plus que jamais, il faut une loi interdisant les licenciements, à commencer par les entreprises qui font des profits. C’est ce que la Gauche anticapitaliste, avec ses partenaires du Front de gauche, s’emploiera à défendre.

L’heure est à la lutte, à la résistance unitaire pour empêcher la destruction de 8000 emplois et la fermeture d’Aulnay.

La Gauche anticapitaliste soutient toutes les initiatives et luttes des salariéEs de PSA : grève, occupation des sites de production, etc

Il faut mettre hors d’état de nuire la famille Peugeot, placer l’entreprise sous contrôle public, engager des mesures garantissant l’emploi, favoriser une production utile socialement et soutenable sur le plan écologique.

Le 12 juillet 2012.

2) Non au massacre social dans l’automobile

Déclaration de Patrick Le Hyaric, député au Parlement européen, vice-Président du groupe GUE/NGL

Avec les salariés de PSA de tout le pays, leurs familles, nous sommes révoltés des décisions des propriétaires et actionnaires de la suppression d’un emploi sur huit et de la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois.

Quel mépris pour les salariés de la part de la direction et du gouvernement précédent, qui ont nié jusqu’au dernier moment qu’un tel plan machiavélique était à l’oeuvre, pour l’annoncer avec une telle brutalité aujourd’hui.

Ce groupe qui a reçu des milliards d’aides publiques sous différentes formes et dispose d’un trésor de guerre de quelques 10 milliards d’euros traite les salariés, leurs familles, les collectivités territoriales avec le dernier des mépris. Ce qui rend les annonces de ce jour encore plus insupportables c’est la soudaine envolée de la cotation en bourse du groupe Peugeot. Si ce ne sont pas des licenciements boursiers au profit des actionnaires, cela y ressemble follement, alors que la moitié des bénéfices réalisés ces dernières années ont été versés aux actionnaires sous forme de dividendes.

Il faut arrêter cette casse sociale et ce massacre territorial ! Le gouvernement doit, avec l’appui du Parlement, décréter un moratoire sur ces plans de licenciements et doit examiner avec les salariés, les élus locaux, un plan de soutien à l’industrie automobile dans une vision d’avenir, cherchant la sécurisation de l’emploi , envisageant des plans de formation, un effort de recherche et d’innovation pour des solutions s’inscrivant dans la mutation écologique dont la planète a besoin. L’expérience de l’Ile Seguin avec la fermeture de Renault montre que les promesses de réindustrialisation du site ne sont que du vent.

Nous sommes aux côtés des salariés, de leurs syndicats, pour empêcher cette hécatombe.

1) PSA : les mensonges grossiers du patronat

Depuis une semaine, la direction du groupe PSA — et derrière elle les représentants du patronat — ont mis en route la grosse machinerie pour préparer l’opinion à l’annonce de la fermeture d’Aulnay et de milliers de suppressions de postes dans d’autres usines.

Dans cette comédie bien huilée, la direction du groupe a reçu le soutien de toute une partie de la presse, bien complaisante : depuis une semaine, les titres, tous plus catastrophistes les uns que les autres, s’enchaînent à la une des médias : « PSA s’effondre », « PSA au bord du gouffre », a même titré Le Figaro. Un gouffre où la famille Peugeot ne devrait pas se faire trop mal si elle devait y tomber, sa chute étant amortie par le matelas de milliards qu’elle cache en Suisse depuis des décennies.

Mais la presse n’est pas seule à jouer cette partition : un certain Eric Saint-Frison, « consultant automobile », a expliqué le 5 juillet sur BFM avec le cynisme de ceux dont l’avenir n’est pas menacé par un licenciement : « La question est de savoir pourquoi il faudrait garder un site industriel là où il ne devrait plus y en avoir ? » Quant à la patronne du syndicat des milliardaires, Laurence Parisot, elle a naturellement pris fait et cause pour la fermeture d’Aulnay en expliquant qu’il fallait « accepter des restructurations » au nom de la compétitivité — et cela même si c’était « douloureux ».

Ce qui a provoqué toute cette effervescence, c’est la publication d’un simple chiffre : les ventes de PSA, au premier semestre 2012, auraient chuté de 13,6 %. Même si ce chiffre reflétait réellement une baisse des ventes, on ne voit pas bien en quoi il justifierait une saignée de milliers d’emplois : rappelons qu’en 2010 et 2011, PSA a réalisé les deux meilleurs chiffres de vente de son histoire, et que même avec 13 % de chute, le groupe resterait encore très au-dessus de ses chiffres des années 1990.

Mais de toute façon, l’annonce de ce chiffre est une grossière manipulation. La direction « oublie » en effet de préciser que, suite à l’accord avec GM, elle a décidé de suivre l’embargo américain sur le marché iranien. Or, ce marché tenait jusqu’alors la deuxième place dans les ventes du groupe, juste après la France. En renonçant à exporter en Iran, PSA a décidé de s’asseoir sur 457 000 voitures vendues par an (en 2011), soit quelque 200 000 en six mois... quelle surprise, tout juste le chiffre de baisse des ventes annoncé cette semaine ! Hormis ce choix stratégique du constructeur, il n’y a donc pas de baisse des ventes... mais simplement une annonce bien opportune, qui permet de justifier aux yeux de l’opinion la fermeture d’une usine de montage.

Il y a au moins une catégorie de la population que ces manœuvres rendent enthousiastes : ce sont les spéculateurs. Le jour où la presse a donné la parole à un syndicaliste du groupe qui disait craindre plus de 10 000 licenciements à venir chez PSA, l’action du groupe bondissait... de plus de 5 % !

Correspondant jeudi 12 juillet 2012


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